Les Fessebouqueries #637

Semaine qui a commencé tragiquement avec la mort de Jane qu’on a tant adorée dès son arrivée en France et pour laquelle nos larmes ne suffiront pas à atténuer le terrible manque d’elle. Alors, bien sûr, le petit ballet des chaises musicales du roitelet borné pour re-manier, ça ne nous en touche aucune, juste ça surligne la vanité de nos pâles existences et la petitesse de leur envergure. Savoir qu’à Angoulême il est interdit de s’asseoir, s’allonger ou se tenir debout nous fera peut-être sourire et sûrement trouver des solutions comme s’accroupir, se mettre à quatre pattes ou autres improbables postures, certes assez compliquées pour lever notre verre et asséner malgré tout un bon gros tchin, dear friends.

  • JPT : La langue française perd un de ses plus beaux accents.
  • JPT : « Les algues vertes », un film qui aurait dû être produit par la Gauémon.
  • RdB : J’ai pas tout suivi du remaniement, on sait déjà qui a violé qui et qui a été inculpé de quoi ?
  • LO : J’ai peut-être loupé un truc… Quelqu’un peut me dire qui est ministre de l’augmentation des salaires et de la lutte contre la paupérisation ?
  • BCN : Le remaniement, c’est les chaises musicales sauf qu’ils ne retirent jamais une chaise. Ils ont pas compris le but du jeu, ces cons.
  • OR : C’est amusant de penser qu’après quatre semaines sans parution du JDD pour cause de grève, le seul qui va toucher son salaire ce mois-ci, c’est Geoffroy Lejeune.
  • PF : Si vous mangez des avocats, ne jetez pas les noyaux. Lavez-les, séchez-les et mettez les dans la boîte à gants de votre voiture. Et quand vous roulez dans un lieu non arboré, un parking de ZAC par exemple, prenez un noyau et lancez-le sur le responsable du PLU.
  • CEMT : Emmanuel Macron : « Écoutez, c’est pas parce que vous n’êtes plus ministres demain que la vie s’arrête, bon sauf pour Marlène Schiappa, elle, elle va en taule direct. »
  • MC : Trois gestes simples pour faire face à la canicule : — S’hydrater régulièrement — Porter des vêtements amples — Démanteler TotalEnergies, Shell, BP, Chevron, ExxonMobil et Saudi Aramco qui ont cumulé 340 milliards $ de profit en nous inondant de pétrole et de gaz.
  • CEMT : À Angoulême, être debout, assis ou allongé dans la rue peut désormais coûter 35 euros d’amende. N’hésitez pas à signaler les mamies qui discutent immobiles au marché pendant des heures.
  • BCN : Le concept de vacances en mobil home m’échappe complètement. Donc en fait tu continues à faire à bouffer et tu te tapes toujours le ménage, mais juste à 300km de chez toi quoi.
  • MBC : Bruno Le Maire : « Le tarif réglementé de l’électricité va se dilater de 10% le 1er août prochain. »
  • MA : Dîner des ministres à l’Elysée : « Nous aurons beaucoup de réformes décisives à conduire à la rentrée » a annoncé Emmanuel Macron. Il reste à détruire la sécurité social, le code du travail. Il reste à achever les moribonds : l’école publique, l’hôpital public.
  • OR : Oppenheimer était juif et Barbie l’est aussi par ses concepteurs, vous trouvez normal que ce soit un Irlandais et une Australienne qui interprètent ces rôles plutôt qu’Omar Sy ?
  • SPR : C’est quand même magnifique les remaniements, car on peut passer de la finance à l’éducation, des transports à la défense, ou de l’agriculture à la santé, et ainsi prouver qu’il n’y a vraiment besoin d’aucune compétence dans le ministère en question pour le gérer.
  • NMB : « Je remercie Elisabeth Borne de m’avoir renouvelé sa confiance, ce qui me permettra de poursuivre ma carrière littéraire pendant mes heures de boulot. » (Le Maire)
  • BM : « Millionnaire, fils à papa, jamais eu à faire de vœux d’orientation, ni d’entretien d’embauche, totalement ignorant des difficultés que rencontrent les jeunes, qui mieux que moi pour être Ministre de l’Éducation ? » (Gabriel Attal).
  • CEMT : Elisabeth Borne : « Ecoutez, on était obligés de virer Pap Ndiaye, il n’a pas été mis en examen une seule fois, on le soupçonne même d’être honnête. »
  • FT : Pour ceux qui n’auraient pas suivi ce remaniement historique, je vous donne sa composition ainsi que celle de tous les gouvernements à venir : Premier Ministre : Emmanuel Macron, Intérieur : Emmanuel Macron, Santé : Emmanuel Macron, Éducation Nationale : Emmanuel Macron.
  • CEMT : Emmanuel Macron : « J’ai bien pensé à remplacer Elisabeth Borne par ChatGPT mais ChatGPT avait encore trop d’empathie. »
  • MN : C’est cool qu’elle se soit fait virer, Marlène Schiappa. J’espère qu’elle va se remettre à l’écriture. J’aimerais bien enfin savoir pourquoi les femmes rondes sucent mieux que les autres.
  • SK : Bérangère Couillard, chargée de l’égalité hommes / femmes…. Il va en falloir de la c…
  • OR : De source sûre, je sais que si Ségolène Royal s’est empressée d’accepter la proposition d’être chroniqueuse chez Hanouna, c’est qu’elle savait que Marlène Schiappa lorgnait sur le job.
  • MBC : Bruno Le Maire : « Je conserve ma place dans le cadre du renflement ministériel. »
  • DC : Chic, le Maire reste en poste, il pourra écrire le renflement brun saison 2 !
  • NA : Le remaniement ministériel, c’est comme si McDo mettait le steak à la place de la salade, la salade à la place de la tomate et la tomate à la place du steak. Ça reste dégueulasse.
  • DC : Alors, l’avantage, c’est qu’Attal, on le déteste déjà. Au moins, on n’a pas à partir de zéro.
  • RR : Remaniement : Après le coûte que coûte, le goutte à goutte.
  • PI : Ils demandèrent à Marlène de partir, et Marlène Schiappa. Ah non mince, ça fonctionne pas.
  • CEMT : Emmanuel Macron : « J’ai décidé de ne garder que des crétins au gouvernement, c’est le choix de la cohérence. »

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RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les initiales sont celles des auteurs, ou les premières lettres de leur pseudo. Illustration ou montage d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site, mon blog, mon Insta. Merci d’avance.

Jane bis

Post Scriptum n’est pas du tout un bis repetita du premier tome du journal de Jane b. C’est juste pour faire un bon mot. Car pour moi, ce n’est plus la même Jane, même si, en public, elle reste toujours délicieuse, souriante et « marrante ». Je trouve qu’ici, qui commence en 82, dans la plénitude de la belle mi-trentaine, elle chante le blues. Elle a peur d’être délaissée par Doillon qui se barre tourner loin avec de belles actrices tandis qu’elle donne l’impression de s’emmerder à la maison avec le bébé qu’elle adore, Lou. Doillon manque totalement de romantisme, ne lui dit pas les mots qu’elle attend, ne la rassure pas sur son physique. Elle se sent tellement nulle ! La douleur de la séparation d’avec Serge est aigüe, elle s’en veut de lui faire si mal mais c’est aussi grâce à cela qu’il lui écrit ses plus belles chansons. Même si elle adore l’amour avec Jacques, Serge continue d’emplir son cœur, ça n’est pas facile à vivre, j’imagine, pour les trois. Jane se révèle une femme très peu sûre d’elle, très fragile, qui se prend la tête pour ce qu’elle représente auprès des autres. Se demandant fréquemment si elle est une bonne mère, trouvant que non mais se félicitant de la bonne nature de ses filles.
Autant le premier tome était assez drôle, parfois scandaleux, autant celui-ci nous entraîne dans le spleen qui semble l’habiter. Plus on avance, plus elle apparaît bordélique. Son histoire avec Doillon s’arrête comme elle l’avait prévu : il la plaque pour une autre. Mais elle n’est jamais seule, des tas d’amis gravitent autour d’elle, elle sort beaucoup, boit beaucoup et souvent bien trop, elle le dit. Elle est à la fois une globe-trotteuse acharnée et une moule collée à sa famille, ses filles, ses parents. Puis Serge meurt et son père, en même temps. Elle est dévastée. Le journal s’interrompt quelques mois.
Puis la vie cahotique et artistique reprend avec succès, les tours de chants, la planète à conquérir, les films plus ambitieux, les causes à défendre, toujours. C’est comme ça qu’elle se lie avec Olivier Rolin, une histoire d’amour houleuse pleine de malentendus, elle ira habiter juste en face de chez lui alors que Kate, sa fille, se liera plus longuement avec Jean Rolin, le frère d’Olivier. Il est beaucoup question de ses filles, de leurs problèmes personnels parfois très graves et douloureux, en même temps, il lui est difficile d’être une mère modèle après toutes les frasques qu’elle a faites publiquement.
Et le temps passe dans un tourbillon de dates, d’avion, des trucs qu’elle paume un peu partout, des gens qui l’aident à faire ses tournées, ça semble d’une extrême bohème, tout ça. Les chambre des cliniques envahies par la famille et les ami/es proches lors d’un accouchement, d’une maladie et même d’une agonie, celle de sa mère. Tout le monde vient avec des fleurs, du vin, des douceurs… Elle-même est empêtrée dans un sale cancer qui la plombe gravement, une leucémie qu’elle traîne longtemps, des chimios qui l’épuisent mais elle continue à vouloir se produire, elle y arrive parfois, pas toujours, elle veille sur les filles et leurs petits, sa chienne adorée Dora, infernale, qui mord  et qui pue mais elle s’en fout. Enfin, quand tout semble s’arranger, que la douleur du deuil de sa mère s’adoucit, que sa maladie s’éloigne, que Kate s’installe avec un amoureux in love, que Lou explose avec sa carrière de chanteuse, Kate se suicide. Fin du journal, Jane n’écrira plus.
Des coulisses très encombrées, des tas de personnages, une nuée d’ami/es de toutes sortes, une vie trépidante, tropidente j’ai envie d’écrire, mais tellement remplie. Et comme dit Jane, chaque fois que ça n’allait pas, les tout proches étaient là, ça discutait, ça picolait : c’était très gai.

Post scriptum de Jane Birkin. 2019 aux éditions Fayard. 430 pages, 23 €
Pour voir mon article sur le premier tome : ici

Texte © dominique cozette

Oh, les joyeuses birkinades !

Quel phénomène, cette nana ! Vous n’avez sans doute pas échappé à quelques promos sur son journal intime, donc vous savez de quoi il retourne. Ah, vous ne savez pas ? Ce sont des fragments du journal qu’elle a commencé à 11 ans et stoppé lors de la mort de Kate. Elle l’a écrit en anglais et traduit elle-même en français. Ce n’est pas Proust, c’est du Birkin. Elle écrit comme elle cause, avec accent, tournures de phrases bizarres, mignonneries mais surtout beaucoup de franc-parler, si ça peut se dire pour une Anglaise, qui frôle parfois l’indécence.
Une vie extravagante, où rien ne se censure malgré une éducation très soignée, son daddy chéri la destinait à être une deb et trouver le mari à 18 ans. C’est elle qui l’a trouvé, petite oie blanche complexée face à John Barry, ce grand séducteur (le mot est faible) riche et célèbre qui ne célèbrera pas beaucoup son adorable épouse, lui préférant d’autres romances. Il la rend tellement malheureuse ! Elle s’ennuie tellement ! Elle divorce très vite, leur fille Kate a trois mois ! Puis après, c’est Serge, on connaît l’histoire, mais racontée autrement, ça prend une autre tournure. C’est que le tendre Serge a parfois la main lourde et le verbe assassin. Que de scènes et de violences parfois. Mais elle l’aime tellement ! Et puis les sorties insensées qui se finissent fréquemment dans un bain de … vomi. Ah oui, ça gerbe énormément, du côté de chez eux, même les petites, quand elles sont malades, ou en voiture. Et ça pleure énormément, et ça « rigole » sans arrêt. Les sentiments sont de sortie à toutes les pages.
Chez Serge, c’est pas le paradis. Pas le droit d’aller dans le salon, ne rien toucher de ses affaires à lui, tabou total, alors, Jane et ses filles restent dans la cuisine à regarder la télé. Jane négocie un »boudoir » pour avoir un coin à elle. C’est dingue ! Douze ans passés chez lui, elle n’a jamais été chez elle. C’est pour cela qu’elle a acheté une petite baraque en Normandie.
Il y a des passages très touchants, très tendres lorsqu’elle fait les portraits détaillés de ses filles, très nuancés, très profonds. Et bien d’autres pages délicates sur ses amitiés, ses parents, son frère et sa sœur.
En fait,  un livre comme celui-ci ne se raconte pas, il faut le lire si Jane et Serge vous intéressent. La fin du volume, c’est une sorte de Jules et Jim où Jane oscille entre Serge et Doillon qui bave devant elle. Elle réussit à faire qu’ils deviennent amis, ils se revoient plus tard, lorsqu’elle a Lou et lui Lulu avec Bambou. Elle annonce tout ceci à la fin du livre, mais ça sera raconté dans le tome 2.
En attendant, en voilà une qui n’a pas froid aux yeux pour publier des choses aussi personnelles, voire honteuses. Pour notre plus grande curiosité. Sacrée Jane b. !

Munkey Diaries de Jane Birkin, 2018 aux éditions Fayard. 352 pages. 22,50 €.

Texte © dominique cozette

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