Monsieur Romain Gary, sous-titré Ecrivain réalisateur, 108 rue du Bac, Paris VIIe Babylone 32-93* est le deuxième tome de la trilogie de Kerwin Spire, spécialiste de l’écrivain qu’il suit à la trace pour nous donner une œuvre extraordinairement vivante. Je n’ai pas lu le premier mais vais me précipiter dessus car l’écriture et la relation des faits sont formidables, comme si on était une petite souris (le rêve de tout le monde) dans le bureau du général de Gaulle ou sur le plateau où il tourne son premier film d’après un de ses textes, avec Jean Seberg dans une scène érotique qui sera en partie censurée. Jean Seberg qu’il est en train de perdre…
Mais d’abord, il y a leur rencontre et le début de leur amour, secret, car ils sont tous deux mariés. La femme de Gary ne lâchera pas facilement le morceau mais avec beaucoup d’argent à la clé, elle finira par accepter que son mari devienne celui d’une autre.
Nous sommes en 1960, Gary revient de L.A où il était consul, situation à laquelle il va renoncer pour se consacrer à l’écriture, sa passion. Sans toutefois quitter les coulisses du pouvoir, passionné qu’il est par de Gaulle, dont il fut Compagnon de la Résistance, et Malraux. Seberg tourne beaucoup et beaucoup à l’étranger. Il voyage énormément pour la rejoindre, il est scotché par sa beauté.
On s’installe dans son bureau où il écrit, il écrit. Sa pièce de théâtre en laquelle il avait mis tous ses espoirs sera descendue en flèche par tous les critiques importants de Paris. Mais il continue à produire, des essais, des romans, c’est une figure de St Germain des Prés, il est admiré, il a eu le prix Goncourt quelques années avant avec Les Racines du ciel. On partagera aussi sa déception cinématographique et assistera à la prise de position de Jean pour la cause des Noirs qui fera d’elle une indésirable surveillée par le FBI et démolie par l’opinion publique.
« Kerwin Spire, pour rendre plus authentique son récit , s’est rendu à L.A pour mettre ses pas dans ceux de Gary, retrouver des témoins de cette époque (notamment son ancienne secrétaire Odette de Bénédétis qu’il courtisa mais celle-ci refusa de lui donner l’enfant qu’il sollicitait ), les lieux où il vécut : il a également consulté les Archives diplomatiques. Il en résulte une narration réaliste, originale, attachante, empreinte d’humour qui met en scène un homme généreux, un fin diplomate, un homme simple, disponible, mais brillant et plein d’aisance, qui révèle aussi un peu plus les tourments de cet homme facétieux, mystificateur, polymorphe dans ses identités . » (note piquée à Babelio).
Chaque chapitre nous réserve des surprises, un peu comme si on partageait son intimité, de Gaulle est drôle, les petits bouts de dialogues sont irrésistibles.Un livre extrêmement plaisant à déguster.
*Babylone 32-93 était son numéro de téléphone, pour les jeunes qui ne savent pas ce que signifie cette expression.
Monsieur Romain Gary,Ecrivain réalisateur, par Kerwin Spire, 2022 aux éditions Gallimard. 230 pages. 20,50 €
Quoi ? Des Fessebouqueries 501 ? Des Fessebouqueries en denim de Nîmes ? Point du tout. En moutarde de colza, de la pure Dijon extra strong qui monte au nez et qui fait tch … tch… éternuer, à tes ouesses ! et encore merci correcteur de me proposer Tchètchène, pour une fois que ça marche ! Et sinon on caillasse, on tabasse, on finasse, on déconfinasse, on fillonnasse, on pétainasse, on de gaulasse, on lepénasse, on est à la ramasse, quelle poisse ! Vivement la suze-cass’, la planchasse, et la glace à l’ananas, qu’on se délasse, qu’on se détendasse du glandasse ! Allez, bon ouik, restons jouasses, amigasses !
– RR : Si jamais le couvre-feu est décidé à Dijon , je ne sais pas à quelle heure il débutera vu qu’à 18h il ne se passe déjà plus rien en temps normal.
– JB : C’est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets, Dijonnais en paix.
– MK : Les flics auraient bien coupé les choses à leur ministre. Par bonheur il n’en a pas.
– DA : Reprendre le travail c’est aussi retourner au Courtepaille à la pause déj’ et observer les cadres de Stéphane Plaza Immobilier à la table d’à côté bouffer leur andouillette avec la cravate sur l’épaule en essayant de gérer Cindy la secrétaire qui glousse, et ça n’a pas de prix.
– BR : « Nous sommes en guerre » a dit Macron — « Chiche » ont répondu les Tchétchènes.
– RV : Une belle victoire pour la police, les flics peuvent finalement continuer d’étrangler. Mais « avec modération » !?!
– RR : Grâce aux Tchétchènes, les Français sauront enfin situer Dijon sur la carte de France.
– TU : Fiston 2 ans 1/2 veut faire «cosmonaute fleuriste» pour planter des fleurs sur la lune. Si vous avez un contact pour un stage…
– CC : Le directeur général de la Police annonce que ses membres continueront à pratiquer la clé d’étranglement « jusqu’à ce qu’une nouvelle technique soit définie ». Technique qui a fait ses preuves sur des mecs en scooter mais moins sur des tchétchènes dijonnais.
– JH : Le personnel soignant présenté comme des héros pendant le confinement, applaudi et félicité par le gouvernement, se fait gazer lorsqu’il réclame des augmentations de salaire et un investissement massif dans l’hôpital public. Qui est surpris ?
– NP : Je suis pour que le port du masque soit obligatoire toute l’année dans les transports en commun. Parce qu’avec les masques il y a quand même beaucoup moins de gens qui racontent leur vie à haute voix dans le métro ou le bus.
– RR : Mélenchon veut désarmer tout le monde, la police, les méchants hors-la-loi… Mélenchon c’est pas la République, Mélenchon c’est Gandhi.
– RDB : Meuh-non-le-covid-était-dangereux-pendant-le-confinement-maintenant-que-vous-avez-repris-le-travail-ça-craint-plus-rien-car-le-travail-vous-protège-le-travail-est-votre-ami-le-travail-c’est-la-vie-le-travail-vous-aime-avez-vous-déjà-entendu-parler-du travail-Notre-Sauveur ?
– CC : Tous les grands pédagogues savent que c’est du 22 juin au 4 juillet que les conditions d’apprentissages sont optimales… Rien n’est laissé au hasard je vous l’assure.
– OB : Je sais pas si l’hôpital se fout de la charité mais la charité se fout clairement de l’hôpital.
– TC : On devrait pas donner notre avis, après on en a plus et on est obligé de prendre celui des autres.
– ES : Anne Hidalgo veut mettre tout Paris à 30 km/h —Vu qu’on y roule actuellement à 10km/h en journée, ce serait un net progrès.
– CDH : Première fois. Reçu ce matin une menace de viol dans un message privé sur WhatsApp. Ce qui me fascine ? Le sentiment d’impunité. Le mec écrit avec son téléphone. Il sait qu’on peut le retrouver. Il pense qu’il ne risque rien. Le pire ? C’est qu’il a sans doute raison.
– DA : Quand après 6 jours ensemble post-confinement je lui ai pourri toutes ses nuits en ronflant comme un veau, réveillé à 7 heures chaque matin avec bim bam boum & Vitaa, fini bourré le WE en réclamant une tartiflette à 4h du mat’ et qu’il m’a pas quitté, on est d’accord que c’est le bon ?
– OB : J’ai vu l’infirmière se faire secouer par des flics et ça m’a choquée. J’ai vu l’infirmière jetant des cailloux sur les flics et ça m’a choquée aussi. Mais ce qui me fait le plus mal au cœur, c’est que les institutions censées protéger soient à bout au point de se taper dessus.
– RDB : Reste à éclaircir si elle a bien soigné des patients atteints du covid, qu’elle n’a pas eu d’augmentation de salaire depuis 2003, qu’elle ne se drogue pas, qu’elle n’a pas de PV de stationnement impayé et qu’elle dit bien bonjour et merci à la boulangère.- SM : Elle l’a cherché, la « salope ». Elle n’avait qu’à jeter des pâquerettes et envoyer des baisers. Puis quand on mesure 1,55 m et qu’on est asthmatique on ne manifeste pas. Elle a la chance d avoir un boulot tout de même !
– JB : Les manifestations de soignants entachées par les black blocs opératoires.
– MK : Reconfinement en Chine : plus un pékin dans les rues !
– GG : Une nouvelle mesure liberticide : le ministre de l’intérieur songerait à interdire l’usage de la moutarde à Dijon afin d’éviter qu’elle ne monte au nez des Tchétchènes.
– NMB : Si ça se trouve, on s’est fait chier à donner des jolis noms aux étoiles, et à des millions d’années-lumière de nous, des extraterrestres ont baptisé notre Soleil « l’étoile autour de laquelle tourne une planète de gros cons ». On sait pas.
– CEMT : Une chose est sûre, c’est qu’entre le COVID-19, les étouffements et les lacrymos, 2020 est définitivement une année irrespirable.
– DA : Ce serait fendant si Renaud ressortait une version acoustique de son chef-d’oeuvre « J’ai embrassé un flic » pour apaiser les tensions dans cette chouette petite ambiance actuelle lol.
– GL : Ce matin j’ai fait une balade en pagnole, c’est comme une balade en bagnole, sauf que j’étais en Marcel.
– BA : Donc on a une partie de la population qui justifie la violence après un délit. On peut fermer nos tribunaux alors ?
– ED : Il y a tellement de personnes qui se revendiquent aujourd’hui du Général qu’à mon avis, une fois qu’on aura exploité l’idée jusqu’au bout avec un tote bag « Keep calm and Gaulling », c’est comme la tektonik et le rosé pamplemousse, ça va se tasser.
– NP : Je trouve que c’est malin de la part de Macron de vouloir s’inspirer de De Gaulle pour booster sa popularité. Mais il faudrait qu’il aille jusqu’au bout de la logique. Et qu’il reste 4 ans à Londres.
– MB : — Maman ? Est ce que on est demain ? — Humm… non ma puce, on est aujourd’hui. — Ah. Et c’est quand qu’on sera demain alors ? — Eh bien… demain ma chérie. — Ah… Dix minutes qu’elle n’a pas bougé du salon où elle fronce les sourcils en silence. Je pense qu’elle a buggé.
– CC : On a obligé Fillon a accepter des costumes comme une cocotte de bas-étage, et sa femme et ses enfants des salaires pour un travail non réalisé ? J’ai bon ? Au Japon, la petite famille serait toujours en train de bouffer son bol de riz sur le tatami de sa cellule !
– NMB : Dans la vie, il y a deux catégories : ceux qui croivent tout savoir, et ceux qui savent conjuguer le verbe croire.
– TA : Quand je lis Twitter, je me dis qu’on devrait tous se faire interner. Puis je me rappelle pourquoi ça s’appelle Internet.
– JT : Un collègue toussait depuis des semaines et tout l’open-space avait peur que ce soit le covid. Quel soulagement aujourd’hui en apprenant que c’est seulement un cancer du poumon.
– NS : j’ai eu une famille tout à l’heure en boutique, les enfants s’appelaient Ambroisine et Paul-Eloi. Faire ça à des enfants, vraiment, c’est dégueulasse.
– JPT : Marine Le Pen, le cancer de Sein.
– ALD : Le Conseil constitutionnel censure la loi Avia contre la haine en ligne. Le texte porte « atteinte » à la liberté d’expression.
– OVH : Donc, si je comprends bien, l’enquête sur François Fillon a été emmenée sous la houlette d’une magistrate empressée à cirer son parquet.
– CEMT : N’oubliez pas qu’une deuxième vague du virus ce seraient au moins 30 nouvelles chansons de confinement de Patrick Bruel donc mettez des masques bordel.
– NP : « Il ne faut pas parler des policiers racistes pour ne pas abîmer l’image de l’immense majorité des policiers, qui font bien leur travail » is the new « il ne faut pas parler des prêtres pédophiles pour ne pas nuire à l’immense majorité des prêtres, qui ne le sont pas ».
– PA : La gauche dit ce qu’elle va faire, mais ne le fait pas. La droite ne dit rien, mais malheureusement, elle le fait .
– EN : J’ai eu 0 élève cet après-midi. Mais je mise sur le double lundi 22.
– NP : Le meilleur indicateur, ça reste les Parisiens : quand ils commencent à se barrer dans leurs résidences secondaires, c’est que ça va chier dans pas très longtemps.
– DC : La police de Vichy aurait eu des comportement d’Evian.
– JB : Est-ce qu’à partir du 22 juin on peut devenir à nouveau raciste, si tout revient progressivement à la normale ?
1963. L’horreur économique débarque en France avec le premier Carrefour à Sainte Genevière des Bois et la première photocopieuse. Pour rattraper ça, Malraux ouvre la première Maison de la Culture à Bourges. Pour ne pas être en reste, de Gaulle inaugure la gigantesque Maison de la RTF.
Notre grand homme au grand nez refuse, avec la Chine, le traité de Moscou qui limite les essais nucléaires, tandis que l’URSS, les USA et le Royaume-Uni le signent avec 99 autres puissances. De Gaulle demande à l’allemand Adenauer « tu veux être mon ami ? » tandis que la Maison Blanche se raccorde au Kremlin avec le téléphone rouge.
Martin Luther King, pour sa part, raconte son rêve aux centaines de milliers d’Américains privés d’égalité.
Dans la série Sexe et Politique, scandale à Londres : le ministre de la guerre Profumo démissionne après la découverte de sa liaison avec la call-girl Christine Keeler, espionne pour les Russes. A Londres encore, a lieu le hold-up du siècle dans le Glasgow-Londres : un cerveau a pécho 30 millions et demi de francs lourds.
BB chante la Madrague et l’appareil à sous. Pire : elle joue son propre rôle dans Vie Privée. On la traite de pute tellement qu’elle est belle. D’ailleurs, Godard ne lésine pas sur sa plastique dans le Mépris. Autres films de l’année : Un Fellini presque 9, un Mocky paroissien, un Hitchcock ornithophobe, un Lautner cultissime et un Visconti palme d’or : le guépard.
Daniel Filipacchi a l’idée de créer Chouchou, sorte de mascotte SLC, puis Yéyé, sa nana. Ils vont chanter ensemble mais n’auront pas d’enfants.
Daniel Filipacchi a aussi l’idée de créer LUI, le magazine de l’homme moderne qui l’achète surtout pour ses articles de fond (de culotte).
Philippe Bouvard, déjà réac, dit sa première connerie : Quelle différence entre le twist de Vincennes et les discours d’Hitler au Reichstag ? (allusion au concert gratos de la place de la Nation)
La grande faucheuse ne se refuse rien : elle prend Piaf et Cocteau d’un seul coup de serpe. Gros tirage pour Match. Mais Hélas, elle ne s’arrête pas en si bon chemin : elle te dégage Kennedy, celui qui disait récemment « ich bin ein berliner » de manière impropre, paraît-il. Le monde entier est en deuil.
Mais les cigognes nous livrent trois canons : Lolo Ferrarri, la vraie aux obus sexuels, Béart the lips et Lio tout le reste. Deux rivaux : Johnny Pitt et Brad Depp, deux dingues : Tarantino et Gondry et trois calamiteux : Bern, Dubosc et Ruquier.
Les magasins de disques (il n’y a pas de bacs, à cette époque) s’étoffent de tas de yéyé comme Moustique, les Vicomtes, Hector et les … Mediators, les Gam’s, Nancy Holloway. La guerre entre les Beatles et les Stones est déclarée : les petits propres contre les sales voyous.
Les transistors crachent du Cloclo, du Patricia Carli, du Marie Laforêt et du Françoise Hardy. En anglais, on se repaît de Trini Lopez, de les Ronettes et de les Beatles.
Quant à moi, je me prends un râteau à ma première boum avec un grand maigre nommé Gérard dont la vie a certainement viré en eau de boudin depuis.