1963. L’horreur économique débarque en France avec le premier Carrefour à Sainte Genevière des Bois et la première photocopieuse. Pour rattraper ça, Malraux ouvre la première Maison de la Culture à Bourges. Pour ne pas être en reste, de Gaulle inaugure la gigantesque Maison de la RTF.
Notre grand homme au grand nez refuse, avec la Chine, le traité de Moscou qui limite les essais nucléaires, tandis que l’URSS, les USA et le Royaume-Uni le signent avec 99 autres puissances. De Gaulle demande à l’allemand Adenauer « tu veux être mon ami ? » tandis que la Maison Blanche se raccorde au Kremlin avec le téléphone rouge.
Martin Luther King, pour sa part, raconte son rêve aux centaines de milliers d’Américains privés d’égalité.
Dans la série Sexe et Politique, scandale à Londres : le ministre de la guerre Profumo démissionne après la découverte de sa liaison avec la call-girl Christine Keeler, espionne pour les Russes. A Londres encore, a lieu le hold-up du siècle dans le Glasgow-Londres : un cerveau a pécho 30 millions et demi de francs lourds.
BB chante la Madrague et l’appareil à sous. Pire : elle joue son propre rôle dans Vie Privée. On la traite de pute tellement qu’elle est belle. D’ailleurs, Godard ne lésine pas sur sa plastique dans le Mépris. Autres films de l’année : Un Fellini presque 9, un Mocky paroissien, un Hitchcock ornithophobe, un Lautner cultissime et un Visconti palme d’or : le guépard.
Daniel Filipacchi a l’idée de créer Chouchou, sorte de mascotte SLC, puis Yéyé, sa nana. Ils vont chanter ensemble mais n’auront pas d’enfants.
Daniel Filipacchi a aussi l’idée de créer LUI, le magazine de l’homme moderne qui l’achète surtout pour ses articles de fond (de culotte).
Philippe Bouvard, déjà réac, dit sa première connerie : Quelle différence entre le twist de Vincennes et les discours d’Hitler au Reichstag ? (allusion au concert gratos de la place de la Nation)
La grande faucheuse ne se refuse rien : elle prend Piaf et Cocteau d’un seul coup de serpe. Gros tirage pour Match. Mais Hélas, elle ne s’arrête pas en si bon chemin : elle te dégage Kennedy, celui qui disait récemment « ich bin ein berliner » de manière impropre, paraît-il. Le monde entier est en deuil.
Mais les cigognes nous livrent trois canons : Lolo Ferrarri, la vraie aux obus sexuels, Béart the lips et Lio tout le reste. Deux rivaux : Johnny Pitt et Brad Depp, deux dingues : Tarantino et Gondry et trois calamiteux : Bern, Dubosc et Ruquier.
Les magasins de disques (il n’y a pas de bacs, à cette époque) s’étoffent de tas de yéyé comme Moustique, les Vicomtes, Hector et les … Mediators, les Gam’s, Nancy Holloway. La guerre entre les Beatles et les Stones est déclarée : les petits propres contre les sales voyous.
Les transistors crachent du Cloclo, du Patricia Carli, du Marie Laforêt et du Françoise Hardy. En anglais, on se repaît de Trini Lopez, de les Ronettes et de les Beatles.
Quant à moi, je me prends un râteau à ma première boum avec un grand maigre nommé Gérard dont la vie a certainement viré en eau de boudin depuis.
Texte (sources Internet diverses) et photo © dominique cozette. Sur la photo, la copine qui va se reconnaître, feue la trop sympa Annick Beauchamp qui lisait la pub et Daniel Filipacchi qui interdisait qu’on le prenne en photo.
L’année 62 ici
(Vous pouvez voir les années précédentes à partir de l’année 55 dans la catégorie « du vrai »)
* Blecteurs = lecteurs de blog