« Je persiste à me demander pourquoi tant et tant de gens sont fiers d’exhiber des sacs portant le monogramme de leur fabricant. Que l’on attache de l’importance à avoir ses initiales sur les objets que l’on affectionne (chemises, valises, ronds de serviette, etc.), pourquoi pas, mais les initiales d’un fournisseur ? Vraiment, ça me dépasse. » (Perec)
« La mode est généralement saisonnière. Elle pourrait être mensuelle, hebdomadaire, ou mieux encore, quotidienne. Par exemple, il y aurait les habits du lundi, les habits du mardi, les habits du mercredi, les habits du jeudi, les habits du vendredi, les habits du samedi et les habits du dimanche. Même chose, évidemment, pour tous les autres faits de mode. L’expression « être au goût du jour » prendrait enfin un sens strict. » (Perec)
Ha ha ha !!! J’adore le terme de fournisseur ! Gucci, Chanel, Vuitton, Hermès, mes fournisseurs. Je dis « mes » mais je n’ai pas de sacs siglés, ni de faux sacs faussement siglés. Enfin, si, j’ai des pochons FNAC, parfois, ce genre, mais ils finissent vite à la poubelle. Des sacs de fournisseurs…Le blé qu’ils font là-dessus, les nanas sont folles !
« Godard. Je l’ai vu une fois à Paris. Il n’avait pas de scenario. Il m’a montré un truc assez court sur une K7. Il m’a dit : »c’est le film. » Puis je suis allé le voir en Suisse. Il est venu me chercher à l’aéroport. Dans la voiture, c’était bien parce qu’il ne parle pas et moi non plus et le seul truc que j’aie trouvé à dire c’était : « c’est vert », parce que je trouvais sur la route que tout était vert. Il m’a dit : « C’est bien, vous avez compris le film ». Le soir même, il nous a fait faire une rédaction. Il y avait Nathalie Baye, Isabelle Huppert et moi. Racontez le film que nous allons tourner. Moi, comme j’avais dit : « c’est vert », j’en ai été dispensé. Bon sansg, mais c’est Godard. »
« Travailler avec Godard, c’est être dirigé par un très grand chef d’orchestre mais il faut être un bon musicien, parce qu’il oublie de vous donner la partition. »
Vous vous trouvez grosse ? Vos cuisses vous paraissent énormes ? Votre ventre vous semble pendre sur vos gras genoux ? Vos seins vous sont comme deux planètes felliniennes ? Le tour de vos bras est monstrueusement comparable au tour de hanches de mannequines ordinaires ? Et votre tour de taille est enfoui sous le plissement hercynien de votre torse ? Et votre peau !!! Votre peau, parlons-en ! Où est la lissitude enviable car photoshopée des moindes égéries sur papier glacé ? Quelle est cette pauvre enveloppe charnelle distendue irrégulièrement, semée de plaques rougeâtres, de vagues hématomes, de réticulations veineuses bleutées ou violacées, de parties blanchâtres ou verdâtres selon la pression sur elle exercée. Votre visage lui-même, recouvert de cette même matière, vous apparaît-il indigne de figurer sur la carte de bibliothèque d’une modeste commune suburbaine ?
Homme, vous-même, ne vous voyez-vous pas flatulent, ventripotent, variqueux, mou du gland et des bourses, las du regard, gras de la paupière et clairsemé du cheveu ?
Alors, hommes, femmes désappointés, complexés, ankylosés, voici le remède pour vous remonter le moral : aller voir ce bon docteur Freud. Pas n’importe lequel. Le petit-fils, alias Lulu, oui, le peintre là, qui expose à Beaubourg et qui fait rien que de nous montrer de sublimes monstres de laideur. Allez-y voir, je vous jure, vous vous trouverez d’un seul coup très acceptable voire carrément baisab’. Hummmm, quelles chairs, ma chère ! Trop beau aussi les feuillages, les toitures, tout quoi ! Lifting du cerveau en même temps…
Pour voir plein de tableaux (et pas que ceux de Beaubourg) cliquez ici.
« Je suis toujours avec Pierre S. Je l’aime de mieux en mieux. Au début, j’étais allée avec lui comme ça, faute de mieux, mais maintenant, je ne regrette pas. Il m’aime bien, je crois et plusieurs fois m’a demandé si ça me plairait de me marier avec lui. Au début je lui disais et me disais : « l’est pas fou ? » mais maintenant j’aimerais bien. Je ne lui dis pas car d’ici quinze jours, ça ne me plaira peut-être plus…(…) Dis-toi bien que c’est drôle car en ce moment je pense sérieusement à me marier (surtout avec ce que tu m’as dit pour l’EFAP, je ne sais plus quoi faire à la rentrée. D’ailleurs tout le monde ici me dit que je suis tombée sur un mec bien, le mieux peut-être de la vallée, je vais finir par le croire. Enfin, rien n’est encore sûr. …(…) Ce n’est plus la grande entente avec Pierre. Le soir même de la lettre on se disputait et ça a été finipendant deux jours. Maintenant, ça a repris mais l’équilibre reste précaire, je reste à l’hôtel de Paris et je vois Pierre deux minutes par jour, il vient me dire bonsoir en passant au Bivouac. Tout change. »(Monica, Chamonix 68)
« Il y a des moments où je me demande si je vais pouvoir supporter son absence cinq minutes de plus. J’ai l’impression que je vais en mourir. Et puis cinq minutes passent et je suis toujours vivante » (Marianne 66)
« Je vous écris pour vous dire que je vais me marier avec Christian (…) J’ai enfin trouvé du travail, je suis vendeuse chez Prébac, à Alésia, rue du Général Leclerc. Je m’y plais bien car c’est un magasin de jeunes et qu’il y a une ambiance sympathique avec les vendeurs et vendeuses. J’ai hâte d’être au 30 avril car Christian est un garçon vraiment formidable malgré qu’il ne soit pas très yéyé. Mais que voulez-vous, on ne peut pas tout avoir. » (Brigitte, Chatenay-Malabry 66)
« J’ai apprécié le tact avec lequel il a ébauché le flirt. Il est terriblement doux. Cela n’a rien d’extraordinaire, mais cela devient tellement rare à notre époque, qu’on apprécie plus. J’ai horreur des « types-qui-t’embrassent-fougueusement » du genre tu m’plais, j’te désire et point final !…Je n’ai pensé à personne d’autre pendant toute la nuit dans le train, bien que je l’aie passée dans les bras d’un certain Patrick F, mignon, yéyé dans la juste mesure, sympa et très vivant. Merci à lui de m’avoir un peu (très peu) adouci la séparation ! » (Caroline, Noisy 67)
Ça me fait toujours marrer de revoir comme on vivait l’amour à l’époque. On avait beau aimer terriblement un garçon, on ne se privait pas de papillonner à droite à gauche… On ne s’encombrait pas trop de principes, finalement, on cueillait les aventures comme elles arrivaient, avec beaucoup de légèreté. Antoine avait beau chanter la pilule , elle n’était pas encore en vente dans les Monoprix. La révolution sexuelle commençait à s’ébaucher mais le flirt restait la pratique principale. Ça ressemblait à Baisers Volés de Truffaut ou Féminin-Masculin de Godard,
Très beau livre d’Astrid Wendlandt sur les Nenets, derniers nomades du grand nord sibérien (prononcez « nénettes »). Astrid est une grande belle nana toute blonde qui partage son temps entre Paris, le Canada, les Etats-Unis, la Russie, Londres etc. Elle est polyglotte, curieuse, sportive et aventurière, elle a été correspondante pour le Moscow Times puis le Financial Times. Elle est actuellement journaliste à l’agence Reuters.
Au bord du monde est un récit passionnant qui nous colle face à des personnages d’une force exceptionnelle, leurs difficultés à transmettre quand des hélicos viennent leur arracher leurs enfants pour les emporter très loin, dans des écoles où ils apprendront qu’une autre vie peut être envisagée, leur résistance au géant Gazprom qui menace leur territoire et leur autonomie mais aussi aux ponts d’or faits par les Chinois pour obtenir les bois de leurs précieux troupeaux (devinez pourquoi). Une sacrée existence. De plus, Astrid possède une plume hors du commun, c’est un vrai bonheur que de plonger avec elle dans cet univers étrange et impressionnant. A lire de toute urgence, foi de Cozette !
Déjà qu’ils sont pas trop gâtés, au point de vue racisme, les Noirs, dans certains pays ! Eh bien il y a pire ! Et ce qui est pire, c’est d’être blanc. Mais pas blanc de blanc comme le type caucasion dont je suis bizarrement bien que le Caucase me paraisse très loin du berceau de mes origines, mais blanc de Noir. C’est à dire albinos. Effrayant ! C’est une maladie congénitale qui, lorsqu’elle touche les Noirs, les rend non seulement blancs, mais extrêmement sensibles aux rayons solaires de l’Afrique donc sujets aux cancers de la peau — particulièrement les agriculteurs qui n’ont pas les moyens d’acheter des crèmes protectrices — et aussi à la cécité.
Mais là n’est pas leur seul drame : les albinos sont persécutés car soit ils portent malheur, soit ils sont signe de richesse et dans les deux cas, on les pourchasse, on les massacre, on les torture, on les mutile lors de sacrifices rituels, on porte des parties de leur corps comme grigris. Des horreurs épouvantables sont commises à leur endroit.
Beaucoup d’associations tentent de les protéger, de mieux informer les gens sur ce qu’est l’albinisme. Salif Keta, albinos lui-même, a créé une fondation et a écrit un hymne à la tolérance. Sa fillette de quatre ans, Naty, blanche de peau, a été inscrite à l’école française, un comble ! pour éviter qu’elle se fasse maltraiter par les petits Noirs.
Voilà bien la folie du monde : des Blancs qui prennent des douches d’autobronzant, des Noirs qui se font blanchir, des Noirs blancs harcelés par des Noirs, un chanteur Noir devenu blanc qui achète des enfants tout blancs-blonds. Quelle est la logique de tout ça ? Où est brief ??? Peut-être que ça ira mieux quand nous serons tous gris.
Vous qui travaillez, qui mettez entre deux et trois heures à aller chercher ce putain de pognon qui glisse entre vos mains, vous qui , pour des motivations alimentaires, subissez des patrons atrabilaires, des clients patibulaires, des collaborateurs valétudinaires, des coups de blues hebdomadaires, des pulsions démissionnaires, des effets secondaires terribles sur votre sexualité légendaire et votre caractère débonnaire, l’abandon de vos rêves de millionnaire, de vieilles envie de devenir fonctionnaire, des pulsions sanguinaires ou à tout le moins suicidaires…donc, vous, travailleurs, imaginez une seconde et demie que cette thune chèrement gagnée se mette à tomber du ciel, à voler au vent, à s’amonceler sur les trottoirs, et à finir dans des feux de joie, sans que personne ne s’en indigne.
Ça s’imagine mal. C’est pourtant ce que doivent ressentir beaucoup de peuples du sud (comme on dit aujourd’hui) à l’égard de l’eau. Cette eau rare que les femmes vont chercher à des kilomètres de chez elles et qu’elles rapportent dans des seaux sur leur tête, quand il y en a encore dans le puits. Que pensent ces gens qui voient cette eau couler à flot d’un geste de notre main, cette eau qui nous sert à laver des voitures, des sols, nettoyer des caniveaux, remplir des piscines, et finir dans les chiottes, d’un coup de chasse d’eau. Mais jamais dans nos verres, bien qu’éminemment potable. Car cette bonne eau ne l’est pas assez pour nous. Il nous faut du plastique autour, du marketing, du logo, de l’image, du coût. Cette eau du robinet qui ne coûte pas grand chose, elle n’a forcément aucune valeur.
Tout cela, on le sait, et pourtant, en bien ou en mal, le monde ne cessera jamais de m’étonner.
Ça y est. Il ont réussi à me responsabiliser. Plus. A me culpabiliser. Ils, les medias, les politiques, les scientifiques. Je vis, donc j’abîme, je pollue, je salis, je fous une énorme empreinte écolo sur cette pauvre terre malade de ses presque sept milliards d’êtres humains sans compter les non-humains. En versant mon nuage de lait, l’autre jour, dans mon thé, j’ai pensé : putain ! qu’est-ce que ça doit abîmer la planète de fabriquer cet emballage, tous ces produits chimiques pour l’empêcher de ramollir, de fuir, de pourrir etc. Un emballage en carton pour un lait UHT. Et dans la foulée, j’ai pensée aux usines à produire les emballages, aux autres usines à fabriquer les outils pour les matières premières puis à toutes ces usines à gaz que sont les circuits de production, distribution, consommation, gestion etc… pour faire vivre les employés de ces usines. Sans parler du lait lui-même, de son procédé UHT, de son acheminement jusque chez moi.
Comme j’ai beaucoup de terrain puisque j’habite à la campagne, j’ai dit à ma femme :
– ce serait quand même plus simple d’acheter une vache.
Nos quatre enfants (oui, je sais, c’est mal, d’avoir quatre enfants) ont sauté de joie mais le plus grand d’à peine neuf ans a temporisé :
– Mais, c’est pas mieux, une vache, ça produit tellement de méthane en rotant…
Les trois petits pouffent à cette nouvelle et ma femme, toujours aussi con (mais c’est pour ça que je l’aime, je n’aime pas les femmes intelligentes) :
– Ça rote ? Ah, bon, je croyais que ça pétait ! (fous rires des petits)
– Réfléchis maman ! (Quand on dit « réfléchis » à ma femme, elle pose ce qu’elle a dans la main, essuie ses mains sur son tablier et croise ses bras sur ses seins généreux) dit l’ainé, les vaches rotent parce qu’elles ruminent. Ça fait entrer de l’air qui…
– Oui, bon, ça va, le coupè-je, ce petit prétentieux de futur scientifique de mes deux qui a réussi à nous faire installer des toilettes sèches à l’âge de six ans, un système de récupération d’eau de pluie à sept et qui commence à me les brouter. Sans jeux de mots. Que préconises-tu, monsieur je-sais-tout ?
– On peut réfléchir à des moyens d’élever proprement des mammifères non ruminants et d’utiliser leur lait. Y en a plein, les équidés, les canidés, les rongeurs, j’sais pas…
– Et c’est toi qui va traire les souris tous les matins ?
– Ben non, mais ça n’empêche pas de réfléchir.
– j’ai une idée ! dit ma femme (dont les idées servent le plus souvent à caler le pied de la table de jardin) : on naka (c’est comme ça qu’elle imagine ce mot) acheter du lait concentré Nestlé ! Non ?
Alors j’ai pensé qu’au stade où l’humanité était rendue, il ne serait pas mal qu’un labo se penche sur l’élaboration d’un remède contre la culpabilité. Si on n’a pas envie de se droguer, se souler ou se faire endoctriner, je ne vois que ça pour continuer à vivre avec un relatif plaisir.
"Je ne connais pas encore les projets que ma hiérarchie me prête"
Deux sociologues se sont mis en tête de traquer les raisons culturelles qui font que nous acceptons le capitalisme alors que nous en comprenons les dégâts. (…) Pour eux, la théorie du capitalisme se trouve dans les ouvrages de management. Leur idée, c’est que la théorie du management est la théorie de l’exploitation. Le management sert à apprendre à nos futurs directeurs à nous exploiter. Pour le prouver, ils ont entré dans un ordinateur 90 ouvrages de management de l’année 1960 puis 90 de l’année 2000. Ils ont lancé un logiciel d’analyse du langage pour savoir quels étaient les mots qui arrivaient les premiers.
En 1960, le mot le plus souvent cité est « hiérarchie ». Normal, on voit bien pourquoi il faut apprendre à nos futurs dirigeants à raisonner en terme de hiérarchie. Combien de fois le mot hiérarchie apparaît-il dans les 90 ouvrages de l’an 2000 ? Zéro fois ! Le mot hiérarchie a disparu de la théorie du capitalisme. Si comme moi vous pensez qu’elle n’a pas disparu et qu’à bien des égards elle s’est renforcée — mais qu’on ne plus la nommer — alors on ne peut plus la penser en tant que hiérarchie. Et le syndicalisme est confronté à un problème. Autant on peut mobiliser un collectif de travailleurs contre une hiérarchie, autant il est extrêmement improbable de lancer des individus à l’assaut de ce qui tient aujourd’hui de hiérarchie… Et quel est ce mot ? Ce mot qui arrive en tête des 90 ouvrages du management de l’an 2000 ? (le public : solidarité ? participation ? réussite ?). Ce mot est « projet ». Nous ne pouvons pas le combattre parce qu’il est tellement positif, il a tellement colonisé nos façons de penser en 20 ans, c’est un mot récent, que nous ne pouvons plus penser en dehors de lui ! … Les jeunes doivent avoir des projets, les pauvres doivent faire des projets, les gens les plus en difficultés, on leur demande des projets. Il faut avoir un projet de vie. Les seuls à qui on ne demande pas de projets sont les riches ! … Ce mot transforme tout ce qui bouge en produit, en marchandise, même du social, de l’éducatif, du culturel.
Avant, dans les années 60, un éducateur travaillait dix, douze ans dans un quartier. Aujourd’hui, on réunit un groupe de jeunes, on monte un projet, on le défend, on obtient une subvention. Il dure un an et n’est pas encore fini qu’on présente un autre projet pour obtenir la subvention suivante…. Le mot projet a transformé insidieusement notre vie en un processus de marchandise. … On nous a volé des mots, et on nous a fourgué à la place de la camelote.
Ce texte est un passage un peu résumé d’une « conférence gesticulée » de Franck Lepage qui explique comment, si l’on n’a pas le mot, on ne peut pas avoir la pensée. Remplacer les mots qui dérangent par des mots bien choisis (hiérarchie par projet, licenciements collectif par plan social ou restructuration, exploités par défavorisés) déforme effectivement la façon de penser. Annihile la critique. Paralyse l’action. Depuis que j’ai vu Franck Lepage, le mot projet n’a cessé de m’interpeller.
Vous pouvez voir cette conférence scotchante d’intelligence et drôlissime en cliquant ici, ou sur bien d’autres sites car Franck Lepage aime qu’elles circulent.
On nous bassine avec Internet, Facebook et autres réseaux sociaux qui garderaient, gravés dans leur mémoire d’éther, les faits, gestes et pensées qu’on leur aurait confiés volontairement ou non. Nos orientations politique, sexuelle, religieuse nous poursuivraient sans merci jusqu’au fond de notre urne funéraire !!! Et donc, il faudrait légiférer, protéger, « réfléchir à l’instauration d’un habeas corpus numérique, qui garantira aux citoyens les mêmes droits dans le monde numérique que dans le monde réel » (Emmanuel Hoog, PDG de l’Ina).
Ouais, ben j’vais vous dire une chose, comme dirait l’autre, il y a belle lurette qu’on a répertorié mes faits, gestes et divers dans un vivier de données informatiques bien avant que je ne fasse mon trou sur la Toile. Et les vôtres itou. Exemple ? Les relevés bancaires. Depuis que vous possédez un chéquier, les banques peuvent reconstituer votre vie : où vous achetez, ce que vous achetez, vos restos, vos voyages, vos abonnements divers, vos dons, votre propension à gaspiller ou à économiser, votre consommation de n’importe quoi, votre week-end à Bayeux avec votre chéri(e) le 15 juin 1989, vos maladies (ajoutez-y les archives sécu), etc, etc… Si l’on avait besoin de dresser le portrait de quelqu’un, à mon avis, il serait plus judicieux de le demander à une banque qu’à farfouiller sur Internet.
Et puis, si on se met sur des réseaux sociaux, c’est bien pour se faire buzzer, non ?