Enlarge my brain ?

C’est quand même un monde ! On n’arrête pas de recevoir des spams pour élargir notre pénis ! Bon, ça va. Le mien est de taille respectacle, heu oui, on peut dire ça, d’ailleurs je suis le chef et tout le monde sait que le chef l’a plus gros que les autres. Si je vous le dis ! D’ailleurs, mon épouse me l’a confirmé et je peux vous dire qu’elle sait de quoi elle cause. A part ça, on reçoit plein de spams pour acheter moins cher des Rolex ! Des Rolex ! Je laisse ça aux vieux publicitaires gâteux qui veulent nous faire croire qu’il s’agit d’un symbole de réussite. Moi, je dis qu’il y a des choses plus importantes qu’un gros pénis quand on en a déjà un ou qu’une Rolex quand on préfère les Patek Breitling. Hein, vous êtes tous d’accord avec moi ? Maintenant, figurez-vous que je reçois des spams pour élargir mon cerveau. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que mon cerveau serait étroit ? Permettez-moi de rigoler, mon cerveau est d’une largeur incommensurable. La première preuve : j’ai des amis cons, nuls et nazes contrairement à mes prédécesseurs. J’ai épousé une nana qui a couché avec toute la terre. C’est pas une idée large, ça ? J’adore les écrivains qui font de l’argent, et alors, c’est large, ça, non ? Pour les esprits étroits, un écrivain c’est quelqu’un qui s’angoisse en toussant devant une page blanche dans une mansarde mal chauffée pour pas un rond. Je m’arrange pour faire plaisir à mes meilleurs amis, c’est pas large, ça ? On me reproche qu’ils sont riches, hé bien tant mieux pour eux. Au moins, ils ne sont pas intéressés ! J’ai des Noires et des Rebeuses dans mon équipe, alors oui, on peut dire : mais où sont les Jaunes ? Y en a pas ! C’est pas de ma faute, les Chinois en France, ça ne fait pas de politique. Encore une : copiner avec tous les chefs d’état quels que soient leur penchants humanitaires, moi je trouve ça très large. XXL, même. Vous voyez que je n’ai pas besoin d’aller sur des sites Internet acheter des produits illicites pour élargir mon cerveau. D’ailleurs ma femme, c’est pour ça qu’elle m’a épousé, pour ma largeur de vue. Elle sait qu’avec moi, tout est possible, tout. La preuve, elle a réussi à me faire lire un livre, t’as qu’à voir. Un livre ! Parfaitement !

Texte et peinture © dominiquecozette que vous trouverez dès demain jeudi sur son stand MAC 2000 à l’Espace Champerret. Nocturne et vin rouge.

Eternelle saison d’exotiques défilés

Quand j’étais petite, on sollicitait régulièrement notre compassion sur ces petits Africains crevant de faim, cannes de serins et ventre énorme, mouches autour des yeux. C’était une façon de nous dire : Alors, on se bouge, on fait quelque chose pour eux ? Oui, on a fait beaucoup, on a montré, on en a causé, on a créé des commissions, tenu des colloques, incité des gouvernements, ramassé de l’argent, nourri des ONG, et puis voilà, rien ne change, c’est toujours la même actualité insupportable et récurrente mais maintenant, on montre de jolies jeunes femmes altières qui défilent d’un pays à l’autre, qui vivent dans des camps sans hygiène, sans unités sanitaires, sans solution. Mais s’il n’y a pas de solution, c’est peut-être qu’il n’y a pas de problème. On regarde ces images en pensant qu’elles sont très belles, très dignes, tellement « racées ». C’est vrai que quand on n’a rien à manger, quand il faut faire des kilomètres pour chercher de l’eau que l’on rapporte sur sa tête, ça aide à garder une belle silhouette. C’est tout ? Non, ce n’est pas tout, le sommet sur la sécurité alimentaire  qui se tient actuellement à Rome ne compte qu’un dirigeant du G8, Berlusconi, qui en profite pour sécher son procès. Les quelques actions envisagées sont vagues et sans date butoir. Quant à Khadafi, il n’a rien trouvé de mieux que de convoquer par P.A.  de belle et grandes jeunes femmes rémunérées 60 €. Elles pensaient que c’était pour faire hôtesses mais non. Elles ont reçu du Colonel un endoctrinement de deux heures sur l’Islam. On est loin du problème, on ne brûle pas, les défilés des jolis pagnes aux couleurs chatoyantes peuvent continuer à décorer nos pages « monde ».

Texte et Peinture © dominiquecozette. Cette peinture sera à Mac 2000, espace Champerret du 19 au 22 nov.

Dear surrogate mother,

Dear surrogate mother*, first, excuse me for my english : I was raised in France, as you know, and it’s not the right country to learn good foreign languages. As you remember, I hope, I was in your belly during eight months and some dust (french expression), and my real mother picked me as soon as I get out of you, that’s why you have not been introduced to me. My parents are very jealous of you and act as if I was normally created by them.  If I write to you, it’s not to bother you, it’s just to know what kinf of music you  used to listen when you were pregnant of me. Cause my parents are always playing Rostro, Bach, Mozart and Bix Beiderbecke.  And sometimes Guy Marchand (a french singer). Then, when I hear  Susan Vega, specially the first one, I feel a deep, deep, nostalgy as if I were an orphan. Can you tell me too if you used to eat shrimps. Same sensations. Thank you very much.
PS : My parents are not very funny, I should have prefered to stay with you, whoever you are. Love, Wenceslas (that name !).
* mère porteuse

Texte © dominiquecozette
Peinture © dominiquecozette. Ce tableau sera à MAC 2000. Et je ferai des prix spéciaux chômeurs sur la plupart d’entre eux.

am fckin so gr8t

OMG ! kit ! cul8r ! Vous remarquerez que c’est la même image que le petit format du mois dernier, mais dix fois plus grand, et pas pareil au niveau des couleurs et du décor. C’est le même concept, quoi (il n’est pas tout à fait fini). Ça raconte la même chose en anglais, qu’elle nique et que c’est rudement bien mais ça empêche pas de rester en contact avec la personne au téléphone et de se voir un de ces quatre. OMG, faut le savoir, ça ne veut pas dire organisme génétiquement modifié mais oh my god ! Donc, quand vous commanderez votre épi de maïs dans votre petit restaurant de quartier ou chez votre marchand de primeur, dites : je prendrais bien un épi de maïs mais pas oh mon Dieu. Evidemment, le garçon ou la fille de salle ou le vendeur de primeur va adopter, à l’issue d’une procédure très rapide, un regard semi-glauque, qui pourrait signifier à moitié bleu turquoise, mais que j’utilise dans son acception courante, c’est à dire à demi abruti. Kit, ça veut pas dire que la nana qui nique sur une terrasse de la sixième avenue dit à son interlocutrice qu’elle la quitte, bien au contraire, keep in touch, elle veut rester en contact. Et puis cul, ça veut pas dire ce qu’on voit sur l’image, ça signifie see you later. Je vous raconte ça car que dire d’autre ? L’image est claire, c’est des gens qui font plus rien sans leur mobile dans la main, c’est quèque chose, dans quel monde Vuitton, je te jure ! Si quelqu’un m’avait prédit ça y a 23 ans, j’aurais demandé son internement d’office.

Texte © dominiquecozette
Peinture © dominique cozette, très grand format exposé à Mac 2000 Paris
NOUVEAUTÉ : J’instaure un tarif chômeur pour les acheteurs qui ont la chance de ne pas avoir de patron casse-couilles (voyez, je positive, moi aussi, je suis au chômage).

La bonne affaire !

Mon nouveau futur mari n’aimant pas les enfants, je cède ma fillette de toute urgence à un couple aimant. Agée de 22 mois, elle est d’un naturel farceur et primesautier. Sa forte personnalité agit comme un propulseur de projets familiaux quels qu’ils soient. C’est d’ailleurs elle qui a trouvé mon futur mari en train de s’acheter des pois cassés chez le marchand de graines de la rue Miron. Elle s’appelle Ségolène, mais on l’appelle Michette, c’est plus facile à porter dans certains milieux. Très attachante, elle se lie d’emblée aux autres enfants dont elle organise les jeux. Très bavarde, elle possède un grand sens de l’humour qui amuse toute la maisonnée. Curieuse et passionnée, elle ne cesse d’interroger sur ceci et cela et comme sa mémoire est phénoménale, je vous fiche mon billet qu’elle réussira dans la vie. Je connais une très bonne psychologue qui règlera très vite le problème de notre séparation et saura vous la rendre aussi indispensable qu’un petit animal de compagnie.
PS : En cadeau bonus, je vous donne gratuitement toutes ses affaires qui sont en parfait état. De plus, elle est propre de jour et ne suce pas de tétine.

Texte et peinture © dominiquecozette qui vous attend à Mac 2000 du 19 au 22 de ce mois.

C’est ma dernière surprise-party, yé !

La prochaine boum, c'est bientôt.

Ma chère Hortense, je t’envoie la photo de la boum de l’an dernier. J’espère que tu viendras à celle de cette année car ça s’amenuise, y en a qui ont rien trouvé de mieux que de casser leur pipe : Arabelle, par exemple, à droite sur la photo, s’est étouffée avec une crotte en chocolat de Monsieur l’Ambassadeur, tu sais, la pub, envoyée par le député-maire. Ça la fout mal, il s’est même pas excusé, moi je voterai plus pour lui, je crois que je voterai pour Marine le Peigne, qui s’exprime tellement bien et qui a de la poigne. On se demande pourquoi ils l’ont pas mise à la tête du PS au lieu de Martine Nombril qui est si peu avenante. D’un autre côté, on se demande pourquoi on vote à nos âges. Bref, les hommes ne seront plus que deux parce que Mimile, le jardinier, il s’est pris un râteau dans l’oeil et ça a touché la partie de son cerveau qui lui servait pour le rock’n roll. Là, c’est foutu, il serait plutôt danse de Saint-Guy. Il y aura Roger, qui danse avec moi sur la photo, tu sais le beau brun qui ressemble à Hervé Gicquel, à condition que sa femme le laisse venir parce qu’elle est sur le point d’accoucher, ah, c’est pas beau à voir ! Enorme ! Et Raymond, mais Raymond nous a fait une petite Avécé, une sorte de shampooing à l’intérieur de la tête et du coup il a l’autre côté du visage qui ne moufte pas (tu te souviens, il avait un côté qui disait merde à l’autre, celui-là n’a pas été touché). Et sinon, la petite Peggy, elle est pas sur la photo parce ce que c’est elle qui l’a prise, hé bien elle nous a fait une petite fracture du col de l’humérus, pas de l’utérus idiote, je suis pas encore gaga, alors elle ne pourra danser que le cha-cha, a-t-elle dit (elle dit : le sha-sha). Et aussi les slows, qu’elle a fait en roulant ses gros yeux exophtalmiques. Je pense qu’on sera sept, apporte de la tequila, je ne supporte plus que ça, moi je fais mon célèbre gâteau au pavot. Ah, je t’ai pas dit ? J’ai des superbes dents, maintenant, amovibles mais ne le répète pas, et je souris tu sais comme l’autre, celle qui jouait dans Caroline la Marquise des Anges, je te dis que ça ! Bon, je t’en claque un, faut que j’aille à la soupe !  Léone.

Texte © dominiquecozette.
Peinture © dominiquecozette qui sera  à MAC 2000 PARIS, espace Champerret, du 19 au 24 nov.

Jeannine de Belleville

Jeannine

Regardez un peu cette jolie petite dame ! N’est-elle pas mignonne avec ses fleurs sur la tête, des longs cheveux blonds, ses couleurs partout, ses chaussettes imprimées, ses foulards chamarrés, ses yeux pétillants et son sourire ébréché ? Oui, on peut répondre. Et on aura raison car il n’y a rien d’autre à dire. Je l’ai rencontrée un jour que j’allais visiter les ateliers Portes Ouvertes de Belleville, l’année dernière. Je l’ai trouvée tellement irrésistible que j’ai papoté avec elle, lui ai filé un peu de sous et pour me remercier, elle a tourné sur elle même les bras en couronne au-dessus de sa tête comme au temps de sa splendeur. Quand elle était danseuse. J’ai fait quelques photos d’elles, c’est facile, elle aime bien poser en souriant. Et puis je les lui ai envoyées à l’adresse de sa maison de retraite, pas loin de là, où elle ne se plaît pas. C’est tout. Evidemment, je ne m’attendais pas à une réponse, si ça se trouve elle ne sait pas lire. Je n’ai rien d’autre à dire si ce n’est que j’ai passé avec elle un bon petit moment de gentillesse et de douceur. Si vous la repérez dans le quartier, dites-lui bonjour Jeannine, elle sera drôlement contente. Parce qu’elle s’appelle Jeannine.

Vendredi 13 novembre,  journée de la gentillesse. (Registre délicat à manier, j’assume).

Texte et photo © dominiquecozette


La vie d’artiste.

Drôle de vie. Une mère qui tient un estaminet qui pue la frite, où pochetrons, marins et assassins viennent se mettre minables, faut pas être bégueule, je  vous jure. Du coup, ses filles, elle te les colle dans une pension, c’est triste les pensions de ces années-là, t’as des engelures et la gourme aussi, des poux souvent, des pestes qui mouillent ton lit, qui crachent dans ton gâchis parmentier, d’autres qui pissent dans ton casier ou te volent ton équerre, y avait pas de supermarché et de made in China dans ce temps-là, t’avais une équerre pour toute ta scolarité. Et puis le père qui s’est barré en leur transmettant un risque avéré de cancer de la peau avec son mélanome trash sur la joue qui se retrouve au bas de leur dos. Comme elles sont de province, dans une ville portuaire charentaise ou l’inverse, elles ne rêvent que d’une chose : monter à Paris. Ah ! Paris ! L’une est persuadée que là-bas, l’Opéra n’attend qu’elle  (à 20 ans, faut être naïve !), l’autre  imagine donner des leçons de solfège, c’est déjà plus raisonnable. Le problème, c’est qu’elles cherchent l’amour avec une telle opiniâtreté que n’importe quel crétin, flairant la bonne arnaque, va te leur raconter les pires bobards pour les mettre au boulot rue Saint Denis. Tapiner en ressassant leurs grands rêves d’artistes, tel est leur destin. Et la mère ? La mère, elle s’en fout, elle est trop space, elle laisse des inconnus chercher son fils à l’école. Dont elle a plaqué le père parce qu’il avait un nom à la noix. Bref, c’est une bande de nases, vraiment nases. Ah, j’oubliais : les filles sont jumelles. De fausses jumelles, des vraies connes.
(Je déconne : j’adore des Demoiselles de Rochefort !)

Texte © dominiquecozette d’après la Chanson des Jumelles, paroles de Jacques Demy 1967.
Dessin © dominiquecozette

Les bien baisées

Plafond de verre
Plafond de verre

Le plafond de verre (représenté par ce tableau) est un plafond fictif qui empêche la plupart des femmes d’accéder à la tête de toutes les hiérarchies, qu’elles soient politiques, sociales, professionnelles, religieuses. Pourquoi ? Parce que nous manquons de combativité. Et pourtant, il y en a eu des combats. Malheureusement, les courageuses qui ont ouvert la voie à une existence meilleure (droit à la contraception et à l’avortement notamment) ont été très vite ringardisées. Les féministes sont devenues les mal baisées. Moi qui n’ai pas été très militante dans ces années-là (la révolution sexuelle était bien plus marrante) mais qui ai pris conscience des inégalités à partir des années 80, je remarque que nos filles n’ont pas été motivées pour prendre la relève. Il est vrai que c’était (c’est) vu comme un combat d’arrière-garde mené par de vieilles harpies hystériques, frigides, voire les deux. Or, que constatons-nous aujourd’hui ?  Que les  femmes continuent à être largement sous-payées par rapport aux hommes (-27% en moyenne), qu’elles sont largement plus précarisées que les hommes, surtout si elles sont seules avec enfants,  que le droit à l’avortement est de moins en moins assuré dans certaines régions, qu’au niveau de la parité hommes/femmes en politique, la France se situe au plus bas des démocraties européennes, juste devant la Grèce. C’est glorieux.  Alors vaut-il mieux passer pour une mal baisée et reprendre la lutte ou  se faire bien baiser sous toutes les coutures parce qu’on a peur de ne pas plaire ? J’entends d’ici vos quolibets, c’est vrai, quoi, qu’est-ce que je viens vous faire chier avec des problèmes de gonzesses, franchement ! Y a pas autre chose de plus important dans la vie que toutes ces conneries ? Quelle relou ! Ok, ok ! C’est dit, on n’en parle plus, toute façon moi, hein, je fais juste de la peinture.

Texte © dominiquecozette
Peinture grand format présent à Mac Paris du 19 au 22 novembre.

NB : L’abonnement à mon blog est gratuit et on peut dorénavant poster un commentaire.

desperate houseband

Craquant.

Le type de type que kiffent toutes les nanas : viril  qui assume son côté féminin « j’aime que ma chemise soit bien repassée et je ne demanderai jamais à ma (future) femme de le faire à ma place ». Il a le regard velouté et la main ferme. Il habite ailleurs ça veut dire « comment qu’on va faire pour se voir, ah la la quel romantisme ! », il fait un métier de vocation c’est à dire qui tourne autour de l’aide sociale, de l’enseignement, du soin à domicile, il est mince et juste enrobé pour qu’on ne se cogne pas à sa clavicule ou à sa rotule, il aime aussi les films psychologiques, il se demande à quoi ça sert qu’on (les femmes) se mette au régime ou qu’on se dessine un trait sur l’oeil, il dit qu’il rappellera et il rappelle, ses draps ne sont jamais douteux et il relève la lunette des ouaouas, il sent bon, il nous tient la porte, il est seul et, comme il dit, la responsabilité de leur échec était partagée, il a une Kangoo, il a beaucoup de copains chaleureux, il trouve toujours une sortie intéressante à faire, il aime rencontrer nos amies et en parle avec une grande finesse, il est sexuel mais ne pense pas qu’à ça, il adore préparer de bons petits dîners, il aide toujours les autres. Et cet homme là, ousqu’on le trouve ? Chez moi, parce que je viens d’y mettre le grappin dessus !

Texte © dominiquecozette
Peinture © dominiquecozette pour l’expo des 111 des Arts à Lyon du 10 au 22 novembre

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