A vendre : le Mont Saint-Michel

Le projet de loi de finances 2010 contient un discret petit article 52 qui stipule que l’Etat va brader ses trésors historiques jugés trop coûteux : sur simple demande du préfet, les monuments nationaux pourront être transférés aux collectivités territoriales qui seront libres de les revendre si elles n’ont pas les moyens de les entretenir. Ainsi, un chef d’oeuvre du domaine public deviendra propriété privée. Imaginez Khadafi acheter le château de Rambouillet, Disney l’abbaye du Mont Saint-Michel, l’OM le château d’If, TF1 la Conciergerie pour y tourner ses merdes etc… Bizarrement, 100 écrivains réunis par Adrien Goetz ont écrit sur 100 de nos plus prestigieux monuments et ont imaginé le pire sans savoir que  Sarkozy avait le projet de disposer de nos biens, sans aucune consultation. Le plus drôle (!!!), c’est que l’ouvrage* est préfacé par Frédéric Mitterrand qui n’aurait même pas son mot à dire dans l’affaire puisqu’elle relèverait du seul Budget. On croit toucher le fond mais non, il y a toujours un double fond !

Texte d’après l’article de Jérôme Garcin dans le Nouvel Obs du 10-16 décembre 09.
* »100 Monuments, 100 Ecrivains » éditions du Patrimoine.
Peinture © dominiquecozette

Le mariage vert

Fifi, de sa belle voix grave, aime railler le mariage gris inventé par un cerveau ayant dépassé sa date de péremption.  Pour mieux vendre sa création personnelle et originale : le mariage vert. Dans sa grosse multinationale où il coule des jours heureux, il a expérimenté avec succès un premier stade de développement durable du couple en proposant le covoiturage à de jeunes personnes bien mises et sentant bon le thé vanille. Cette opération durait le temps que durent les roses, une petite semaine, ses conquêtes demeurant en général très loin de son point de chute, un loft avec terrasse dans le beau XIIème. Lui vint alors une meilleure idée de recrutement de chair canon à canoniser de suite dans sa crypte douillette : leur proposer la botte, alias le mariage vert. Le mariage vert, c’est une façon de fiançailles qui commencent par une parade amoureuse de bon aloi : préparation d’un dîner fin au piment d’espelette (l’ingrédient tombe-filles) arrosé de Sangue d’Oro, le vin fait à la main et sans électricité par Carole Bouquet soi-même, exceptionnel, rare, qui coûte la peau des yeux. Mais hélas, le caviste n’en a pas forcément ce soir-là alors on se rabat au dernier moment sur une petite récolte de chez Nicolas. C’est l’intention qui compte, n’est-ce pas. Puis arrive la cérémonie proprement dite au son d’une musique folklorique irlandaise, le nouveau Renaud peut faire l’affaire, où Fifi le romantique déclame une sorte de flamme à la beauté qui ne demande qu’à entendre ce discours. Appuyant son fantasme d’un imparfait amour sur les mérites écologiques d’une cohabitation quasiment fusionnelle. Sauf que comme lui, elle a juste envie de baiser et basta. La couche de l’homme est fraîche, ses préservatifs sentent le foin à moins que ce ne soit un joint qui  s’allume discrètement, l’accouplement peut avoir lieu. Puis la nuit se passe normalement, avec de nombreuses émissions de méthane de la part de l’amant roots, qui, de plus ronflera comme un sourd jusqu’après que la jolie fleur, ensuquée, décide de ne pas donner suite et de repartir vers un célibat plus reposant.

Texte et dessin © dominiquecozette

Déjà, les risques du vaccin contre la grippe fin des 70′s.

Mademoiselle Drôle de Cuisse

–    Vous vous souvenez des gens qui s’étaient retrouvés paralysés après avoir été vaccinés contre la grippe ?
Burke secoua la tête n égativement.
–    Je me rappelle, dit Mary-Ann.
–    Eh bien, c’était le syndrome de Guillain et Barré. Je veux dire que c’est ce syndrome qui est la cause de la paralysie.
–    Mais, dit Mary-Ann en fronçant les sourcils, Michael n’a jamais été vacciné contre la grippe.
–    C’est l’une des causes possibles. On ne sait pas vraiment ce qui cause ce syndrome, en fait.
–    Mais … qu’est-ce que ça fait ?
–    C’est une paralysie qui remonte. Généralement, ça commence dans les pieds et les jambes et puis, … eh bien, ça remonte.
Il baissa les yeux et pianota sur ses cuisses.
–    Le plus souvent, il disparaît.
–    Jon, il n’est pas…
–    Le seul véritable danger, c’est lorsque ça gagne le système respiratoire. Si la paralysie progresse suffisamment pour empêcher la respiration, il faut faire une trachéotomie pour permettre…

(Et l’écrivain évoque la mort qui peut survenir. Mon père l’a eu très gravement dans les années 70, c’était mal connu , puis s’en est remis à 90%. Ça a été très long. Un de mes voisins en est mort à la même époque à 25 ans. Un petit ami de 10 ans l’a eu l’an dernier, dur et long, il s’en est complètement remis. Et d’autres, un peu moins bien. Une saleté de maladie, il faut bien dire).
PS : Je n’ai pas d’opinion tranchée sur la nécessité de se faire vacciner. Je trouve la démarche de gouvernement suspecte comme à chaque fois qu’il s’agit de gros sous. On a toujours l’impression de se faire bourrer le mou. Du coup, méfiance légitime.

Texte extrait des Nouvelles Chroniques de San Francisco. 1980 © Armistead Maupin
Dessin © dominiquecozette

Enlarge my brain ?

C’est quand même un monde ! On n’arrête pas de recevoir des spams pour élargir notre pénis ! Bon, ça va. Le mien est de taille respectacle, heu oui, on peut dire ça, d’ailleurs je suis le chef et tout le monde sait que le chef l’a plus gros que les autres. Si je vous le dis ! D’ailleurs, mon épouse me l’a confirmé et je peux vous dire qu’elle sait de quoi elle cause. A part ça, on reçoit plein de spams pour acheter moins cher des Rolex ! Des Rolex ! Je laisse ça aux vieux publicitaires gâteux qui veulent nous faire croire qu’il s’agit d’un symbole de réussite. Moi, je dis qu’il y a des choses plus importantes qu’un gros pénis quand on en a déjà un ou qu’une Rolex quand on préfère les Patek Breitling. Hein, vous êtes tous d’accord avec moi ? Maintenant, figurez-vous que je reçois des spams pour élargir mon cerveau. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que mon cerveau serait étroit ? Permettez-moi de rigoler, mon cerveau est d’une largeur incommensurable. La première preuve : j’ai des amis cons, nuls et nazes contrairement à mes prédécesseurs. J’ai épousé une nana qui a couché avec toute la terre. C’est pas une idée large, ça ? J’adore les écrivains qui font de l’argent, et alors, c’est large, ça, non ? Pour les esprits étroits, un écrivain c’est quelqu’un qui s’angoisse en toussant devant une page blanche dans une mansarde mal chauffée pour pas un rond. Je m’arrange pour faire plaisir à mes meilleurs amis, c’est pas large, ça ? On me reproche qu’ils sont riches, hé bien tant mieux pour eux. Au moins, ils ne sont pas intéressés ! J’ai des Noires et des Rebeuses dans mon équipe, alors oui, on peut dire : mais où sont les Jaunes ? Y en a pas ! C’est pas de ma faute, les Chinois en France, ça ne fait pas de politique. Encore une : copiner avec tous les chefs d’état quels que soient leur penchants humanitaires, moi je trouve ça très large. XXL, même. Vous voyez que je n’ai pas besoin d’aller sur des sites Internet acheter des produits illicites pour élargir mon cerveau. D’ailleurs ma femme, c’est pour ça qu’elle m’a épousé, pour ma largeur de vue. Elle sait qu’avec moi, tout est possible, tout. La preuve, elle a réussi à me faire lire un livre, t’as qu’à voir. Un livre ! Parfaitement !

Texte et peinture © dominiquecozette que vous trouverez dès demain jeudi sur son stand MAC 2000 à l’Espace Champerret. Nocturne et vin rouge.

T’as vu monter Carlo ? Non mais j’ai vu descendre Lali Berté de la Presse !

Homme présentant ses voeux pas si pieux...
Homme présentant ses voeux pas si pieux...

Quoi, la liberté de la presse, la liberté de la presse ! Qu’est-ce qu’on en a à battre ! Pas vrai Mimile ? Pour toutes leurs conneries, vraiment, moi la presse tu sais où je me la mets ? Ah, y a aussi la télé là-dedans ? Moi, le journal télé, c’est l’heure de l’apéro, t’as qu’à voir ! 43 ème, on est, en liberté de la presse ? Sur combien, tu peux me dire ? 175 ? Bah alors, on est dans la moyenne, rigolo !  Ça fait que de descendre ? Fais voir ! 11ème en 2002, 19ème en 2004, 35ème en 2006 et 43ème en 2009. Y a encore de la marge, hein ? T’auras toujours heu, les Khmers derrière nous, les Bamboulas, les Russkoffs, les Chinetoques, hein ? et ils en meurent pas, hein ! Tiens, refile-moi un calva, c’est toujours ça que les Boches auront pas ! Quel mur ? Ah, il est tombé ? Ah, y a vingt ans ? Et alors, c’est pas ton mur, qu’est-ce qu’on s’en tape ! Hey, Raoul,  passe ton journal, là… j’ai mis une annonce, attends voir… ben où elle est mon annonce ? Mais c’est dégueulasse ! J’avais mis une annonce « mec super monté cherche salopes-  au pluriel  – urgent. Putain, ils me l’ont grillée ! C’est de la censure, mais qu’est-ce que c’est que ces cons !  Hein, c’est de la censure ! Et après on va s’étonner d’être à la 43ème place ! Tiens, remets-nous ça, putain, la censure ! J’aurai tout vu…

… »De ce système discrètement verrouillé, il résulte une presse fade et révérencieuse dont le public se désintérresse. Avec moins de 20 exemplaires de quotidiens diffusés pour 100 adultes, la France arrive en queue des États développés à niveau d’alphabétisation comparable. Elle se situe juste derrière la Russie, loin du Royaume-Uni (40 exemplaires) et très loin derrière la Norvège (75 exemplaires). » Conclusion de l’article de Thierry Meyssan intitulé le mythe de la liberté de la presse en France sur Voltaire.net. Cliquez.

Texte © dominiquecozette. Phot de la télévision par mon Canon.

Qu’un sang impur…

C’est court aujourd’hui mais intéressant : Monsieur Besson, qui comme chacun sait a l’esprit large, a décidé de créer un site pour que tout un chacun puisse y apporter sa contribution au le débat sur l’identité française* mais figurez-vous que ce site a été testé par Nicolas Domenach qui l’a rapporté dans l’édition spéciale de Canal à midi : eh bien, les mails critiques par rapport à la ligne du parti tombent purement et simplement aux oubliettes. Un bon mail passe : genre un bon Français aime la France, le drapeau etc…, un mauvais mail évoquant le népotisme du PDR (président de l’arrêt publique), n’apparaît pas. C’est bizarre, vous en trouvez pas ? Surtout pour un débat.  Vous aurez probablement plus de détails dans quelques journaux demain ou au zapping. Et avec ça, je vous mets un beau savon de Marseille pour laver votre cerveau embrumé par tout ce qu’on vous raconte. Ah, j’oubliais le site : <http://www.debatidentitenationale.fr/>
* et après ? Quand monsieur Besson aura décidé de la francité de chacun, il en fera quoi  ?

photo © dominiquecozette

Avorton # 1

Abortion #1
Abortion #1

Ce petit être qui ne verra pas le jour est le fruit des amours de monsieur Alois et madame Klara Hitler. Dans le petit bourg de Braunau où ils vivaient avec leurs trois enfants, les langues allaient bon train sur le degré de consanguinuité du couple, Alois étant né bâtard  avant que son beau-père le reconnaisse.  Concernant cette quatrième grossesse non désirée par les Hitler, la femme du médecin accoucheur, vieille juive visionnaire du nom de Sarah Apfelbaum, fut comme électrocutée pas les ondes ultra-négatives montant des entrailles de Klara. Son époux qui n’avait rien contre ses diagnostics magnétiques la laissa « ausculter »  sa patiente avec son pendule. Quel choc ! Oui, c’était un monstre qui poussait dans ce ventre, qui règnerait un jour sur le monde occidental, habité d’une haine incommensurable pour tout ce qui n’était pas aryen. Le pendule révéla des horreurs, des corps, des trains, des cheveux, des fumées, des camps, des guerres, des massacres, des expériences atroces, des morts par millions… Le pendule n’avait jamais battu aussi intensément. Hypnotiseuse de génie, Sarah Apfelbaum réussit à agir sur l’utérus de Klara qui, dès le lendemain, éjecta l’embryon. Quand elle raconta à son époux ce qu’elle avait entrevu, il fut pris d’une violente crise de rires entremêlée de toux : comment, en 1889,  pouvait-on imaginer pareilles balivernes !  Décidément, il ne pouvait plus se fier aux intuitions de sa femme. Quant à Klara Hitler, elle se consola de cette perte en faisant deux autres enfants qui, comme leurs aînés, moururent en bas âge, mis à part une fille.

Texte et photo © dominiquecozette

Délicatesse

Excusez-moi d'exister

J’avais fait le ménage et tout et tout quand une bande de CRS est venue pour me virer. Oh, ils ont été très délicats, ils ont retiré leurs pompes pour pas salir, en même temps, un bataillon de CRS en chaussettes, ça fouette, mais on ne peut pas leur en vouloir. Sinon, monsieur Besson est très sympa, il essaie d’arrêter les trafiquants de migrants qui en veulent à nos pauvres pécules, et de le faire avec humanité, mais fermeté comme il l’a dit, vous comprenez, c’est difficile d’arracher tous ces jeunes gens forts et désespérés à cette jungle, de détruire leur cabanes pour qu’ils aillent voir ailleurs s’il y est, le problème, c’est qu’il est partout avec ses troupes, donc c’est pas facile pour nous non plus, on ne peut pas se dissoudre comme ça. On aimerait mieux que ça se passe bien dans nos pays, rester dans nos maisons en dur avec nos amis pas loin et nos familles, croyez pas qu’on fait ça pour embêter messieurs Besson et consorts, on est juste des gens. Alors oui, un doigt de délicatesse dans ce monde de bruts, j’apprécie.

Texte © dominiquecozette
Peinture © dominiquecozette pour l’expo les 111 des Arts à Lyon du 10 au 22 novembre.

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