Pour Britney est un très petit livre de Louise Chennevière. Celle-ci était une fan absolue de la chanteuse quand elle était petite. Elle voulait être chanteuse comme elle, elle s’entraînait avec acharnement jusqu’elle tombe de son rêve : une tante lui prédit qu’elle ne serait pas chanteuse. D’ailleurs son père partageait peu le goût de la fillette pour le rouge à lèvres et autres attributs féminins. Des années plus tard, Louise Chennevière a retrouvé une photo d’elle de l’époque et a réalisé que dès l’enfance, le corps des fillettes est modelé pour plaire aux « vieux » mâles. Et d’adjoindre au sort de Britney, confisquée de sa vie par son propre père, un mec avide et odieux qui la tenait sous tutelle, celui de l’écrivaine Nelly Caplan (son ouvrage devenu culte est intitulé Putain), elle aussi tellement soumise au diktat masculin qu’elle finit par se suicider. « La beauté des femmes ne sert à rien si elle n’entre pas dans le goût d’un homme », écrit Caplan. Ce livre arpente ce douloureux territoire de l’hypersexualisation des petites filles au corps morcelé à l’envi pour le désir des hommes. Je signale que la lecture de cet ouvrage est difficile, fait de très longues phrases avec ponctuation décalée, non conventionnelle voire déstructurée, surtout par un usage original de virgules placées bizarrement, et malgré la force du texte, cela m’a pas mal perturbée.
Pour Britney de Louise Chennevière, 2024 aux éditions P.O.L. 132 pages, 15 €.
Dans le gros libre Bouquins intitulé Comme elles sont comprenant plusieurs œuvres de Benoîte Groult, je vous ai déjà parlé de l’admirable Journal à quatre mains. Voici le suivant, c’est un roman intitulé Les Vaisseaux du cœur, l’histoire improbable d’un amour énorme, immarcescible, entre deux êtres qui n’ont de commun qu’une peau, ou des organes, qui s’attirent inexorablement dès qu’ils se voient, qu’ils s’effleurent. Elle, c’est une jeune Parisienne diplômée, cultivée, vivant dans les beaux quartiers, venant chaque été en Bretagne pour les vacances. Lui, c’est un gars du pays, peu scolarisé, peu intéressé par les choses culturelles, passionné de pêche dont il fera son métier. C’est une sorte de colosse, musclé, fort, bien équipé sexuellement si je puis dire. Ils se rencontrent lors du mariage de la sœur de Gauvain, le nom du garçon, le coup de foudre physique est immense, grandiose, irracontable. La passion qui s’ensuivra va les entraîner, en courts épisodes très espacés dans le temps car chacun se marie et ils vivent tous deux aux quatre coins du globe, sur des petites périodes d’une intensité folle qui les laissent dans une grande tristesse lorsqu’ils se séparent pour plusieurs mois ou plusieurs années, aussi. Au début, il voulait l’épouser, ce garçon qui manque de psychologie mais se soumet aux traditions locales et bien sûr, elle va refuser, sachant pertinemment qu’une telle union, dénuée de toute culture commune, empreinte de tant de différences surtout de classe (il ne parle pas bien, a un goût de ch… etc) n’a aucune chance de durer. Une sacrée histoire que Benoîte Groult développe avec une liberté peu commune bien que dans son avant-propos, elle avoue ne pas savoir comment parler d’amour sexuel sans tomber dans le convenu, les clichés ou la vulgarité. Elle y arrive cependant mais sans trop de détails. Ce n’est pas un livre « hot ».
Ce roman fait partie du recueil Bouquins intitulé Comme elles sont, je n’ai pas sa date, son nombre de pages ni son prix…
Le goût de la trahison, le titre du roman de Stéphanie Chaillou, a des chances de nous emporter sur une fausse piste au sujet de l’amitié, thème du livre. Car il ne s’agit pas de trahison mais plutôt d’un glissement des sentiments. C’est l’histoire très banale d’une petite famille de classe moyenne, Marc est cadre à Nantes dans une cimenterie, ils ont deux enfants et ils passent la plupart de leurs week-ends et des vacances dans la petite maison de Noirmoutier de son enfance. Rien que du très banal et routinier : les courses, la crêperie, la glande, la plage, l’apéro au bistro du port et, pour lui, le tennis, sa passion. Tout est réglé comme du papier à musique. Puis un jour, dans sa boîte, débarque un collègue, Paul, en tout point semblable ou presque, qui possède aussi une maison proche de la leur à Noirmoutier, mais plus grande, plus bourgeoise, comme eux. Ceux-là n’ont pas d’enfants. Les deux hommes se rencontrent au club de tennis où ils excellent pareillement. Entre eux vont se tisser des liens de connivence, d’intérêts communs, et aussi d’amitié. Les couples se fréquentent régulièrement, assidument même, tout semble aller pour le mieux. Tout le livre est construit sur cette entente parfaite sans aucun pathos à l’horizon. Hormis le fait que la femme de Marc remarque qu’il passe plus de temps avec Paul qu’avec elle. Et puis, peu à peu, quelque chose va dérailler, les amis de Marc qu’il se fait un plaisir de présenter, détonnent par rapport à Paul, problème de langage, de classe, puis d’autres détails insignifiants mais qui comme on le dit, constituent la présence de diable, vont faire que tout cela va déraper. C’est super bien écrit, très factuel, sans intention de créer de suspense, très nuancé donc, avec un beau talent pour faire exister Noirmoutier, sa lumière, ses paysages, ses odeurs etc… Le sort leur amitié est d’autant plus dur que l’ambiance de cet endroit est douce. Très beau livre.
Le goût de la trahison par Stéphanie Chaillou, 2024 chez Notabilia. 192 Pages 20,50 €.
Je rajoute un second livre dont je ne sais pas bien parler… Barbara Cassin est, entre autres, philosophe, écrivaine et académicienne. Le titre étrange de son livre Le bonheur, sa dent douce à la mort est une citation d’Arthur Rimbaud et le sous-titre de cet écrit est autobiographie philosophique. Je nai bien sûr pas compris grand chose quand il a été question de philo, sauf que sa façon d’écrire est formidable, vivante, voire rock’n roll et que j’en ai apprécié un grand nombre de passages. D’ailleurs j’ai noté cette phrase qui me définit bien au sujet de cette lecture (et peut-être même en général) « Je ne sais plus ce que je comprends et je suis submergée, en grande partie, par ma bêtise d’aujourd’hui ». Comme je ne saurais le faire, je vous copie le résumé fait par Babelio : « Vous avez les plus belles jambes du monde, vous serez ma femme ou ma maîtresse. Voilà ce qu’est devenu l’amour de ma vie. Moi, épouser un Juif, jamais ! Barbara juive ? Tais-toi donc mon garçon, elle est si gentille. Avec un instinct sûr, vous choisirez votre siège. Vous prenez votre petit déjeuner à la table de ce nazi ! Comme c’est gentil de me reconnaître, Jacques Lacan. It’s no greek ! Madame, Madame, j’ai compris l’étymologie de concierge. À partir de combien de livres est-on cultivé ? Que pensez-vous de ce que vous voyez ? J’aime quand tu as le corps gai. Arrêtez de le regarder, laissez-le partir… Ces phrases font passer de l’anecdote à l’idée. Elles sont comme des noms propres qui titrent les souvenirs. Elles fabriquent une autobiographie philosophique, racontée à mon fils Victor et écrite avec lui. En les disant, je comprends pourquoi et comment elles m’ont fait vivre-et-penser. Si dures soient-elles parfois, elles donnent accès à la tonalité du bonheur.Un travail mère-fils qui fait redécouvrir Char, Heidegger, Lacan, la Grèce, l’Afrique du Sud, la Corse, les juifs, les cathos, des Hongrois, des Allemands… Avec Ulysse en figure de proue, l’homme d’Homère qui passe là où il n’y a pas de passage, entre Hélène qui ravit et Barbara bla-bla-bla. » Ça doit être un régal pour les amateurs de philosophie !
Le bonheur, sa dent douce à la mort de Barbara Cassin, 2020 au livre de poche, 228 pages, 7,40 €
On va finir par s’emmerder ferme avec cette histoire de premier ministre, tous les humoristes ont tiré leurs cartouches et maintenant, leur révérence… Moi j’appelle ça un attentat aux Fessebouqueries. Ça occupe tout l’espace, c’est du manuspreading — oh, j’ai inventé un mot malgré ma douleur de vous livrer ce gâteau sans sel, sans raisin sec, sans petites perles argentées, sans bougies dessus et sans papier dentelé dessous pour faire joli. Y a juste un bolduc (appelons ça une injure) qui frise l’indécence et nous laisse pantois, avec notre verre d’Oasis recomposé sans paille eud’dans. Je vous conseille d’autres flacons pour faire tchin tchin et espérer enfin une actualité plus souriante, dearest friends
PO : — Allo Manu, c’est Tallulah ! — Heu…Tallulah qui ? — Tallulah Constitution ?
OVH : Selon une étude alarmante, on trouverait des traces de Coca Cola dans des bouteilles en plastique.
JF : Je regarde la cérémonie d’ouverture des Paralympiques, ça commence vraiment bien. J’ignore si plus tard un artiste va reprendre la fameuse chanson de Gainsbourg : Je t’aime moignon plus.
NP : Heureusement qu’Emmanuel Macron a eu l’idée géniale de dissoudre l’Assemblée pour clarifier la situation politique, sinon je te raconte même pas le bordel que ce serait.
XY : Marine Le Pen: « Ce que fait Emmanuel Macron est scandaleux. Il applique toutes les idées qu’on avait prévues avec Jordan et les forces d’extrême droite pour verrouiller le pouvoir et supprimer les oppositions… »
TTD : La seule personne qu’Emmanuel Macron devrait consulter c’est un psychiatre.
NMB : Au nom de la stabilité institutionnelle, j’ai décidé de supprimer le droit de vote ainsi que le Parlement. MBC : Bruno Retailleau : « Nous déposerons une motion de censure au moindre signe d’humanisme. »
AM : Les conditions de Renaissance pour ne pas censurer Lucie Castets : — pas de ministres LFI — pas de ministres PS, EELV ou PCF — pas de mesures de gauche — pas de ministres nés avant le 12 août ou après le 14 août — pas de ministres dont le prénom contient moins de 18 lettres.
GD : Hâte de voir quelle nouvelle règle de Kamoulox* les macronistes vont nous sortir pour continuer de confisquer le pouvoir.
LP : « Ne serait-il pas plus simple alors pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ? » Bertolt Brecht, La Solution.
LO : Macron petit, quand il jouait au Uno, à tous les coups il piquait des crises et ses parents finissaient par céder en soupirant « oui allez c’est bon, t’as raison c’est pas rouge, c’est bleu ». Et voilà où on en est.
OV : les oppositions acceptent que Lucie Castets forme un gouvernement à condition que les députés LFI soient exclus de la cantine de l’Assemblée, que tous les Jean-Luc de France soient rebaptisés et que l’adjectif « insoumis » soit supprimé du Petit Robert.
MBC : Laurent Wauquiez : « Je vais créer le guide Wauquiez des bons petits restaurants qui acceptent l’argent public. »
TG : Veuillez excuser le silence des RN. Ils sont très occupés à prendre des notes pendant le cours magistral de Macron qui a pour thème : « comment confisquer le pouvoir quand on a perdu les élections ? ».
MN : Macron va à nouveau dissoudre l’assemblée et organiser des élections mais en disant « Jacques a dit » cette fois-ci. La première fois il avait oublié et en droit constitutionnel, ça compte pas.
PD : Marine Tondelier, obligée de se justifier pour ne pas avoir commenté la mort d’Alain Delon.
OB : Vous vous souvenez quand « anticonstitutionnellement » était juste le mot le plus long de la langue française et que ça nous amusait de le prononcer, pensant qu’on n’aurait jamais l’occasion de l’utiliser ?
SJ : — Maman, papa, j’ai quelque chose à vous avouer : je suis tueur en série — Ah ouf, on a eu peur, on a cru que tu voulais faire une école de commerce !
GD : Nouveau gouvernement : Emmanuel Macron va aussi recevoir la Fédération française de curling et l’Amicale des accordéonistes de Dugny-sur-Meuse, avant de nommer finalement une personne de droite.
PA : — Papa, c’est quoi l’humour noir ? — On va faire un petit jogging et je t’explique après. — Mais papa, je suis tétraplégique ! — Bin voilà !
CEMT : « Françaises, Français, au nom de la stabilité institutionnelle, j’ai décidé d’annuler la reformation d’Oasis. »
MBC : Emmanuel Macron : « On est obligé d’interdire les associations de lutte contre la corruption car elles refusent les pots de vin pour arrêter d’enquêter sur la corruption au sein du gouvernement. »
*règles du Kamoulox : Les joueurs doivent prononcer des phrases absurdes, souvent constituées de mots qui n’ont aucun sens, dans un ordre aléatoire. Les joueurs doivent essayer de garder un visage sérieux et de ne pas rire pendant qu’ils prononcent les phrases.
Pendant que le prèz cherche à agacer tout le monde, principalement ceux de gauche qui ont le culot de réclamer leurs strapontins — mais il a dissous les strapontins — un autre est en train de crouler sous les fleurs de sa grille et la terre de son parc et les pleurs de son chien et les hommages de ses pairs, et un autre surtout est soumis à la dure loi de défenseur des animaux notamment des baleines au fond de son cachot nippon. Ce n’est pas drôle tout ça, heureusement qu’il y a l’allocation de rentrée qui va nous permettre d’acheter notre poids en sauciflard et notre volume en rosé frais afin d’oublier toutes les vilenies de notre chienne de vie. Tchin, dear friends, et n’attendez pas demain pour vous marrer un peu.
NMB : « Mes chers compatriotes, l’ancien gouvernement, c’est comme le chien d’Alain Delon : je voulais m’en débarrasser mais finalement, je vais le garder. Vive la République et vive la France »
PA : — D’après un sondage, 95% des Français n’ont aucune confiance dans les hommes politiques. — Et les autres 5% ? — Ce sont des hommes politiques.
RT : — Bonjour, je voudrais une place pour bien voir l’instauration de la dictature — Vous comptez l’empêcher ? — Non, pas du tout, c’est juste pour jouir du spectacle dans une passivité totale — Bon, alors je vais vous nommer au Conseil Constitutionnel, vous serez super bien placé.
NA: Le 23 août faudrait qu’on organise une cérémonie de clôture de notre démocratie avec illumination de la Tour Eiffel aux couleurs de l’angoisse.
NMB : C’était pas la peine de nous demander d’aller voter si c’est pour organiser un speed-dating pour trouver un Premier Ministre.
XY : Alain Delon a demandé que ce soit Alain Delon qui fasse l’oraison funèbre d’Alain Delon lors des funérailles d’Alain Delon, car qui mieux qu’Alain Delon pourra rappeler à la famille et aux admirateurs d’Alain Delon les grandes heures de la vie d’Alain Delon.
LO : Je crois que mon correcteur orthographique est macroniste : il croit tout savoir, se plante systématiquement et finit par faire comme il a envie.
US : Le type pose ses conditions comme un châtelain alors que si Bardella avait gagné, ils seraient déjà en train de faire barbecue/ping-pong dans les jardins de l’Elysée depuis un mois.
TV : Alain Delon (ce progressiste) trouvait que l’homosexualité était contre nature. Du coup, quand il rentre dans une pièce… LE GAY PART.
CC : A 11h20, BFM en est à interviewer un couvreur qui habite le bled d’Alain Delon. La journée va être longue.
MN : C’est énervant ces gens qui utilisent des tournures de phrases ou des mots compliqués pour paraître brillant. Ça donne vraiment l’impression d’écouter un galimatias amphigourique abstrus.
RP : Les ostréiculteurs en deuil après la disparition d’Alain Belon.
OVH : Je me demande s’il n’est pas arrivé quelque chose à Alain Delon, j’entends dire beaucoup de bien de lui depuis hier.
OV : In french, we don’t say : « c’est bientôt la rentrée scolaire ! », we say : « ras-le-bol des pauvres qui achètent des yachts et des Lamborghini avec l’argent des fournitures scolaires ! »
DSC : Le grand public l’ignore, mais en 1984, au moment de racheter le groupe Boussac, Bernard Arnault avait zéro euro en poche. C’est grâce à l’allocation de rentrée scolaire qu’il a pu boucler l’opération. La suite appartient à l’Histoire…
RR : On va bientôt pouvoir avoir un rendez-vous chez l’ophtalmo avant un nouveau premier ministre.
OM : Des fois je me dis que je procrastine et que ça m’arrange. Et puis je pense à Emmanuel Macron.
NF : Gabriel Attal favori des 1083 personnes qui ont participé à un sondage en ligne. Attention, on a un sondage plus fiable daté du 7 juillet dernier, avec 28 millions 800 mille votants, qui donne la gauche en tête. Mmmm, lequel choisir ?
CEMT : Emmanuel Macron : « Je respecte le choix des Français, je vais consulter tout le monde pour le choix du premier ministre, avant de prendre Xavier Bertrand comme prévu. »
NP : Notre société face au réchauffement climatique : Madrid : par 34°C, un centre commercial invite à skier dans une zone réfrigérée.
MBC : Les chefs des partis politiques devront baiser la main d’Emmanuel Macron pour être reçus à l’Elysée le 23 août.
MK : Elément Terre mon cher Paul Watson.
SG : On va rappeler que LR, ex UMP et ex RPR, est le parti des condamnés, parfois récidivistes : Guéant, Hortefeux, Balkany (x 2), Fillon, Sarkozy, Juppé, Pasqua, Chirac, etc. On veut bien leur avis. Mais sur le menu de la cantine à la Santé.
FT : Ça va être chaud quand même les prochaines présidentielles quand Macron dira qu’on a mal voté et qu’il va choisir lui même le prochain président.
JS : Je n’enlève rien à mon tweet d’il y a quelques années : si on me demandait de choisir entre écouter ce que raconte Wauquiez et m’enfoncer un playmobil dans le fion, je répondrais : « pas celui avec l’épée ».
AS : « J’ai plusieurs cordes à monarque. » Emmanuel Macron, 2024
RR : La position démissionnaire c’est comme la position du missionnaire, mais quand le mec ne veut pas se retirer.
MH : Direct Elysée, Lucie Castets se dit prête à faire des compromis : il n’y aura pas de poursuites contre Macron devant la Cour Pénale Internationale.
PA : Les mecs, faut arrêter de demander aux femmes ce qu’elles recherchent sur les sites de rencontres, ça m’étonnerait qu’elles vous répondent « Un embrayage Peugeot ».
SJ : — Oui mais Castets n’a jamais été élue — Macron non plus avant 2017 — Oui mais Macron est énarque — Castets aussi — Oui mais Castets elle est trop jeune — Trois ans de moins que Macron quand il est devenu président — Oui mais Castets elle est lesbienne… On en est littéralement là.
MK : Depuis hier, sur mon fil facebook, il pleut en continu et à grosses larmes du Ribeiro, bien plus qu’il plût, il y a peu, du Delon. Mes amis sont de dangereux gauchistes émotifs. Ils ont du goût.
NP : Chaque fois que je viens chez mes beaux-parents, je suis épaté par les prouesses culinaires de mon beau-père. Là avec son four à tarte flambée, il a réussi à nous faire des tartes qui sont à la fois complètement brûlées sur les côtés et pas du tout cuites en dessous.
J’avais trois ans. Ma mère enceinte de la petite me disait que son gros ventre était dû à la bière. C’est vrai qu’il y avait de la bière Dumesnil sur les tables, dans des belles bouteilles à bouchons en porcelaine avec rondelle de caoutchouc, pareil pour la limonade, de celles qu’on achète aujourd’hui dans des concept-stores comme Merci pour en faire des carafe d’eau très chics avec une tige de menthe ou un zeste de concombre. On habitait un pavillon parmi d’autres pavillons, tous très différents, construits à la va-vite sans plan. Le nôtre avait des créneaux et une terrasse comme toit, je pourrais dire un rooftop si j’étais snob. Un peu plus loin étaient les cagnas, je regarde sur mon moteur de recherche car je ne l’ai jamais vu écrit, oui, les cagnas (mon correcteur me refuse ce mot) définies comme des maisons de pauvres. C’était juste la place d’un pavillon entre deux pavillons, ça faisait comme un couloir sur lequel donnaient les logis de 30 mètres carrés où logeaient les quelques familles nécessiteuses du quartier. Une fillette, Martine, était dans la même classe que ma petite soeur, elle y allait jouer parfois. Il y avait un poêle à sciure et du lino déchiré sur le sol. On poussait entre les dalles et les pavés, on bouffait certes n’importe quoi mais tout était bio. Le bio d’aujourd’hui est le traditionnel de l’époque, quand Monsanto, Bayer et les autres fabriquaient des gaz qui tuent, des trucs immondes pour supprimer le plus de bouches possibles qu’ils seraient heureux de gaver de leurs saloperies plus tard, après mutation de leur saletés de défoliants en engrais et pesticides douteux. Bien que mes parents ne roulent pas sur l’or, —le pavillon était un don de mon grand-père maternel — on avait une « bonne » pour s’occuper de nous. L’une d’elles s’appelait Marguerite et avait souvent les bras en équerre avec les deux mains qui pendaient mollement, ballantes quoi : ceci resta une posture de bonne. Une autre, Jeanne, fit une fausse-couche dans les waters. Pour s’alléger, ma mère m’envoya chez ses parents à Rouen. A Bapeaume-lès-Rouen. Pour quelques temps. Je fus traitée comme une princesse.
Le Barman du Ritz, histoire vraie avec personnages réels, nous est brillamment contée et romancée par Philippe Collin avec force détails sur cette période très trouble qu’était l’Occupation, quatre années infernales pour certains, plutôt confortables pour d’autres, les occupants et collabos. Frank Meier comme son nom l’indique, est le meilleur barman de monde ! Il a bourlingué, notamment aux Etats-Unis où il a gagné sa réputation dans l’art du cocktail (il a d’ailleurs écrit un livre à ce sujet). Sa réputation conforte les Allemands dans leur choix de passer de super moments de détente ou d’ivresse dans ce lieu magique qu’est le bar du Ritz, fréquenté juste avant par Hemingway et Fitzgerald, tous deux sensibles au savoir-faire et à la discrétion de Meier. Maintenant, on y voit Coco Chanel, Guitry, Cocteau trinquer (voire plus) sans vergogne avec les hommes de la Gestapo. On suit l’évolution de l’opinion concernant Pétain, on y découvre beaucoup de compromissions, de secrets, de trahisons, mais aussi de peur. Ce qui dérange le plus, bien sûr, c’est de voir ces grands crus, ces champagnes millésimés, ces inventions alccolisées couler à flots, d’y entendre les rires gras, d’y côtoyer les fourrures, les bijoux de prix de ces dames tandis que dehors on meurt de froid, de faim et de terreur. Meier de son côté cache un lourd secret : il est juif mais a réussi à le faire gommer. Néanmoins, il consentira à fournir des faux papiers à certains de ses clients pas toujours recommandables en prenant des risques considérables. Il en prendra bien d’autres durant ces années, il exfiltrera ou protègera des proches menacés par les occupants. Et lorsque les alliés entrent triomphalement dans Paris, il sent bien que sa dernière heure est arrivée. Que faire ? Fuir ou rester dignement le gardien de ce paradis perdu pour accueillir les vainqueurs ? Je passe sur la romance sentimentale qui lui fait battre le cœur, et sur bien d’autres choses, l’affreux caractère de la vieille Ritz, la belle complicité paternelle que Meier entretient avec son apprenti, juif lui aussi, ou ses relations très compliquées avec ce fils dont il ne s’est pas beaucoup occupé. Livre palpitant, instructif et riche, qui ne se trouve pas au somment des ventes de livres par hasard.
Le barman du Ritz par Philippe Collin, 2024 aux Editions Albin Michel. 416 pages, 21,90 €.
J’ai seize ans, je passe quelques dimanches chez ma copine Michèle à la caravane, la résidence de campagne de ses darons. On se balade jusque chez le broc où j’achète des têtes de christ en laiton. Je porte une jupe twist rouge et des soutifs rembourrés. La Foire du Trône est juste devant mon lycée Porte de Vincennes. Je me fais draguer par un joli militaire qui s’appelle Aldo mais passe ton chemin, j’aime pas les troufions. Mon père ne veut pas qu’on s’achète un hula-hoop alors j’en fais chez les copines. Il ne veut pas non plus que l’on ait des patins à roulettes, ni des vélos. Ma petite sœur en a un car son lycée est à Saint-Maur. Un dimanche je le lui emprunte pour aller chez ma copine à la caravane. De Joinville à Ozoir, ça fait une bonne trentaine de kilomètres avec de sacrées côtes, le long de nationales super fréquentées. C’est tout mon père de m’y autoriser. J’arrive trois heures plus tard, trempée de sueur, fesses en charpie, aucun entraînement bien sûr, mais je ne pourrai pas rentrer en vélo car il fera nuit. Mon père vient me chercher en voiture. Il rate son Sport-Dimanche. Belle réussite. Avant de me coucher, j’écoute vingt fois Love me do que m’a envoyé ma correspondante anglaise. Je comprends toutes les paroles.
Les JO sont finis, les vrais, on ne parle pas des paralympiques, ces faux JO, n’est-ce-pas ? Donc la vie poursuit son cours, le gouvernement démissionnaire profite de son préavis pour continuer la lutte contre la nouvelle majorité. J’ai failli attendre, dit Marianne qui en a grave marre, elle aimerait bien savoir qui se cache derrière le rideau de Tournez Manège et elle commence même à faire la moue (pas l’amour, hein) face aux vieilles trombines que lui impose le monarque, vous savez, ceux qui puent du slip qu’ils n’ont pas changé depuis le dernier mandat, pouah, comme c’est affriolant, tout ça. La France est suspendue à … mais non, la France est carrément indignée, dekismokton bordel ? prête à déchirer sa carte d’électeur puisque ça sert à nib, puisque le petit monarque préfère rester sur son jet ski avec ses beaux gardes du corps, c’est bien plus marrant que de mettre de la gauche dans la droite ! Quelle démocrassie ! Reprenons donc une lichette de rosé bien frais, tiens, alors tchin, dear friends…
NMB : « J’ai décidé de réunir les présidents des groupes parlementaires et les chefs de partis le 23 août pour leur présenter ma nouvelle moumoute ».
MBC : Il paraît que les astrologues viennent de trouver un nouveau signe astrologique. Ils l’ont appelé « humano electus » il sera représenté par un mouton à tête de veau.
SR : — Et le 22 août, je leur dis : désolé, on est en pleine épidémie, je confine. — Han ! Vous êtes trop fort monsieur Emmanuel.
CEMT : Emmanuel Macron : « Nommer un premier ministre ? Houla, mais là on a les commémorations du débarquement de Provence, puis le 15 août, les Paralympiques et l’anniversaire du chien de Brigitte, on va attendre septembre. »
LVS : Apparemment selon les organisateurs des J.O et le gouvernement, les J.O ont mis fin à l’inflation, au chômage, à la pauvreté, la xénophobie, le racisme… les Français sont désormais heureux.
RR : J’ai une culotte de cheval démissionnaire. Elle avait prévu de partir avant l’été mais squatte toujours.
RR : Toujours pas de gouvernement. On va être mis sous tutelle de la Belgique si ça continue.
NP : Je voudrais bien arrêter de me moquer des complotistes, mais il faudrait quand même qu’ils y mettent un peu du leur. Parce que confondre la victoire de Samothrace avec un ange décapité…
BR : Au fait quelqu’un sait pourquoi on sépare les JO des paralympiques, pourquoi ça se fait pas au même moment, et pourquoi on fait même une cérémonie de clôture entre les deux (genre faudrait pas qu’on mélange) ?
CEMT : Les équipes de la RATP sont déjà en train de retaguer les métros et d’y redéposer des ordures pour signifier le retour à la vie normale.
FT : Vous vous souvenez quand les élections ça servait à quelque chose ?
PA: Au lieu de me donner des antidépresseurs, ma pharmacienne m’a chanté « Dallaaaass » et j’ai rigolé. Comme quoi les génériques ça marche !
OM : Et là on est des millions à se demander comment on va pouvoir continuer à vivre sans assister à des séries d’heptathlon moderne ou aux quarts de finale de la carabine 50m trois positions hommes ?
PP : « Pour vous c’est quoi la discipline qui n’est pas aux JO et qui mériterait d’y être ? » — La démission du gouvernement.
SD : Les Jeux Paralympiques vont bientôt débuter (mais pas tout de suite quand même, le temps que tout le monde quitte la capitale).
MBC : Aurore Bergé : « Je préfère encore vendre le poste de Premier ministre sur le Bon Coin plutôt que de le donner à la gauche. »
JD : On est passé de « ce vote m’oblige » à « je bois des spritz avec Benalla et Bernard Arnault en m’asseyant sur le vote des Français.e.s. »
FT : N’empêche que je ne connaissais pas cet article de la constitution » le président fait ce qu’il veut et il vous emmerde « .
NMB : — Léon Marchand, super sympa, franchement un super athlète — Et sinon tu vas nommer un nouveau Premier Ministre ? — Et Teddy Riner, t’as vu comme il est costaud ? Impressionnant le mec !
MA : « Emmanuel Macron veut une cohabitation avec lui-même ». Emmanuel Macron déteste la démocratie.
MN : Puisque maintenant tout le monde peut faire n’importe quoi sans incidence, même en haut lieu, personne ne verra donc d’inconvénient à ce qu’on sorte des calendriers de l’avent dès aujourd’hui, n’est-ce pas ?
SR : – Mes chers compatriotes, je vous ai entendu et j’ai décidé de nommer, non pas un, mais une première ministre. Une femme immensément populaire, une femme qui saura être à l’écoute de tous les français, une femme pleine de sagesse et d’expérience. Cette femme, c’est la mienne.
JD : Macron il dit oh lala, on a perdu les élections, je vais dissoudre l’assemblée pour consulter les Français. Et comme il a encore perdu, il dit oh lala, je vais faire une consultation des chefs de partis le 23 août. Incroyable. C’est même pas une caricature !
WD : J’me suis déjà fait voler un vélo et un portable, mais jamais une démocratie.
DL : Il paraît que les astrologues viennent de trouver un nouveau signe astrologique. Ils l’ont appelé « humano electus » il sera représenté par un mouton à tête de veau.
PA : J’ai une amie sur Tweeter qui, après chaque rupture, publie : « Je dois tourner la page et grandir ». Elle doit bien mesurer dans les 3 mètres maintenant.
TV : « Maladie de la langue bleue »: une quarantaine de foyers confirmés dans le nord de la France. … FALLAIT PAS SUCER PHILIPPE KATERINE!
RR : Il devrait y avoir une option TGV « Carré Famille avec ados qui font la gueule », c’est hyper tranquille.
EM : « Face à l’épidémie de variole du singe qui touche notre pays, j’ai décidé de confiner Lucie Castets jusqu’à nouvel ordre. »
Oh le beau mariage des parents ! Annie/André, pendant la guerre, en 43, à Rouen, tous deux étudiants, 21 et 19 ans, obligés de se marier. Voilà ce que c’est que de faire des galipettes entre les cours de droit civil et l’histoire des institutions ! On se retrouve avec un polichinelle dans le tiroir. Mais le pauvre petit ne verra pas le jour, adieu grand frère. Et le papa, il fait donc pas la guerre ? Ah bah dame si ! Il aurait dû partir au STO, merci Pétain ! Mais quand le foutu camion est arrivé pour cueillir les jeunes hommes pleins de sève papa s’est carapaté avec son amoureuse, intérêt à se planquer quand on devient réfractaire. Puis en 44, un minuscule machin prématuré débarque, ma grande sœur, même pas un kilo ! S’accrocher, survivre, niquer la mort, bricoler une couveuse avec des pierres chauffées et du coton, fuir avec une poussette bancale à travers champs, s’apitoyer sur les vaches qui meurent faute de traite. Se réfugier dans des fermes, mettre un filet sur la caisse du bébé pour que les rats ne le mangent pas. Après, reprise des études, licence en droit, Rouen, dans la maison des parents de ma mère occupée par un « Boche » tellement sympa qu’ils se revoient des années après. C’est Kurt, très grand blond coiffé à la teutonne et sa femme Else qui offrent à la petite sœur un chien jaune en peluche nommé Batsy. J’ai encore dans l’oreille le son de son grelot. Un mois après mon premier cri (flûte, encore une fille !) notre père est intronisé contrôleur-rédacteur des Contributions Directes. (Et moi plus tard, conceptrice-rédactrice publicitaire, rien à voir). Direction Joinville-le-pont, youpiiii ! Le paradis ! Des maisons sans chauffage, sans wawas, sans rien du confort moderne qui valut à cette époque le joyeux terme de Trente Glorieuses.