Les Fessebouqueries #424

2019, année des meufs comme il est dit ci-dessous sera aussi celle de la côte de bœuf dorée à l’or fin, celle du faux-keuf macronien qui voyage diplomatique, celle du non-veuf puisque just married Houellebecq, celle des teufs pognonnées sur le dos des salauds de pauvres, celle du grand bluff  politicard, celle du lunaire œuf céleste et de ses chinoiseries, celle des teuf-teufs à 80 à l’heure, des rues Marbeuf depuis le Pont Neuf jusqu’à Cricquebeuf,  Chateauneuf, Bourgneuf et autre Crespy-le-Neuf…Ce texte médiocre est juste un rough.
– PE : On le sait maintenant, la face cachée de la lune a les yeux bridés.
– ACD : 2019, année des meufs!
– CC : On vit dans un pays où on met de la colle sur les arbres pour tuer des petits oiseaux. Et t’as des mecs qui valident.
– PE : Je demande solennellement que : « Bonne année 2019. » Soit remplacé par : « Malgré un monde dirigé par Donald Trump, Vladimir Poutine, Xi Jinping, Jair Bolsonaro, Kim Jong-Un, Bachar El-Assad, Viktor Orban et Matteo Salvini, je vous souhaite quand même d’arriver jusqu’en 2020. »
– YB : puisque Jeanne Calment est mise en examen, j’exige que mon EHPAD soit débaptisé ! je n’en peux plus de toutes ces gamines de 99 ans qui se rêvent Miss doyenne de l’humanité
– AB : La Chine pose un engin spatial sur la face cachée de la Lune avec une triple mission : retrouver le coffre d’Alexandre Benalla, Xavier Dupont de Ligonnès et l’amie noire de Nadine Morano.
– FA : Ça critique Franck Ribery parce qu’il s’est payé une entrecôte à 1200e mais Fillon il a toujours pas rendu l’argent hein
– JT : C’est scandaleux ce classement des personnalités préférées des français sans aucune femme, les gens n’ont jamais vu un épisode de Joséphine ange gardien ou quoi ?
– TA : Michel Houellebecq, dans son dernier livre, qualifie la ville de Niort de « plus laide du monde ». Ça se voit qu’il n’a jamais passé les oraux du C.A.P.E.S. d’Histoire-Géo à Châlons-en-Champagne.
– JB : Adulée à l’étranger, Zaz a fait l’équivalent de trois tours du monde en 4 ans. D’où l’expression « Zaz à effet de serre ».
– YB : Affaire Benalla : selon Mediapart, Alexandre Benalla n’aurait pas rendu sa carte Navigo Gold ni sa carte de cantine de l’Elysée
– YP : Je me suis procuré un gilet jaune et un passeport diplomatique. Avec ça, je devrais voyager tranquille !
– PA : C’est quand même dingue que des parents d’élèves osent reprocher à des enseignants de ne pas savoir gérer jusqu’à 35 enfants par classe, quand eux-mêmes sont parfois incapables d’en gérer un seul, le leur.
– FT : Jean-Jacques Goldman, personnalité préférée alors qu’il n’en a aucune
– OM : Marrant ce gouvernement qui veut mieux contrôler 6 millions de chômeurs alors qu’il est incapable de contrôler 1 Alexandre Benalla…
– BE : Ces nouvelles boulangeries où on te regarde comme un alien quand tu demandes seulement des baguettes… – Vous voulez dire une tradition ou une audacieuse ? – Non. Baguette. –Ah. – Oui. Baguette. Comme ça se prononce.
– PR : Tout ce pognon de pauvres qui fait cette richesse de riches, c’est dingue.
– RP : Michèle Laroque a été nommée chevalier de la Légion d’honneur. Non, c’est tout…
– VO : – Bon on n’y arrive pas. Ça ne ruisselle pas. On fait quoi ? – Comme d’hab’ on tape sur les chômeurs. – Ça va se voir… – Pas grave, la presse aime, ça fait plaisir au MEDEF et les chômeurs ne disent rien. – Allez bingo
– AB : Dans la Somme, 4 mois fermes pour le vol de 5 tranches de lard (valeur : 10,60 €). À ce tarif, Balkany prendrait 30 ans et Sarkozy finirait en bocal au service de la Science.
– ES : Mélenchon, le Petit RécuPère du Peuple
– PA : Quand l’affaire Benalla a éclaté, l’élément de langage LREM était « Ce n’est pas une affaire d’Etat, c’est une affaire d’été ». Et là, c’est un fait d’hiver ?
– AL : Dans le TGV, un homme aimable s’assoit à côté de moi. Après quelques minutes, j’entends une voix sourde. Je me tourne légèrement. Il récite une sourate. La vision du terroriste me vient. J’ai honte. C’est juste un homme qui prie. Le terrorisme est une gangrène qui nous ronge.
– BG : Et encore, Michel Houellebecq n’a pas dit ce qu’il pensait des mosquées de Niort.
– PR : L’année 2019 sera l’année de l’énorme ruissellement tsunami cyclonique de l’argent des riches dans les banques de riches jusqu’à la faillite ! Ouais.
– CI : Donc la polémique Ribery aucun média ne vérifie ses sources dans ce pays ? les prix sur la carte sont en Dirham (1250 AED = 300 euros) pour un mec qui gagne des millions par an, c’est l’équivalent d’une barquette Charal à 2,75 !
– GD : Tout ça me donnerait presque envie d’aller passer quelques jours à Niort, tiens.
– NP : L’or n’étant pas assimilable par l’organisme cela veut dire que dans les jours qui viennent Frank Ribery va chier 1000 euros d’or…. Quelqu’un a son adresse ?
– HD : Houellebecq fait couiner les gens des Deux Sèvres dans son livre qui ne déclenchera pas de Sérotonine chez les gens du cru..Il aurait perdu le Niort en disant avec assurance (sic) dans son bouquin que cette ville est moche ….
– NA : Quand c’est pour parler de Ribéry qui déguste une entrecôte à 1200€, les journalistes ils sont présents.Pour connaître l’addition de certains députés ou du président, bizarrement, la note du repas a disparu.
– PA : C’est bizarre comme nous sommes toujours obsédés par les kilos en trop et jamais par les neurones en moins.

Image © Yue Minjun

FESSEBOUQUERIES RAPPEL : Je collecte au long de la semaine les posts FB et les twitts d’actu qui m’ont fait rire. Les deux lettres sont les initiales des auteurs, ou les 2 premières lettres de leur pseudo. Illustration d’après photo web © dominique cozette. On peut liker, on peut partager, on peut s’abonner, on peut commenter, on peut faire un tour sur mon site ici. Merci d’avance.

Les cent derniers jours (des Ceausescu)

Les cent derniers jours est un roman roumain écrit par un Anglais né en Tunisie et de mère belge, qui parle donc très bien le chti. Il s’agit de Patrick McGuinness, prof de littérature française à Oxford. Il a vécu entre autres en Roumanie, et y revient en 89 pour un remplacement scolaire. C’est ainsi que débute le livre avec ce héros qui semble être son double. Lui non plus ne sait pas que le régime va s’effondrer dans cent jours et que le couple de dictateurs — dit-on une dictatrice ? — autrement dit les Ceausescu (je ne trouve pas de cédille pour le s) seront exécutés publiquement après un procès expédié.
Notre héros, un jeune homme, a postulé pour ce remplacement car il y avait moins de concurrence que pour Barcelone et autres villes plus glamour. Sans même un entretien d’embauche, on le loge dans un appartement encore empli des meubles, objets, disques, livres et vêtements d’un certain Bellanger. Là, il est pris en main par Léo, son supérieur, un mec rond, sympa, buveur, bouffeur, qui lui ouvre les portes du versant privilégié de ces régimes contraignants, sauf pour le parti et ses amis. Ils ne manquent de rien, mais notre héros découvre avec un certain effroi le traitement réservé à la population : disette, coupure régulière de l’eau, du gaz, de l’électricité, magasins vides où tu fais la queue des heures pour essayer d’avoir n’importe quoi, délations, trahisons. Il comprend que tout le monde ment, même Léo et comprend aussi qu’il est bon de mentir au troisième degré : à la fin, personne ne sait pour qui roule l’autre, pourquoi tout le monde est espionné, par la police régulière, l’armé, la police secrète, privée etc. La duplicité fait place à la triplicité, le marché noir bat son plein, les amis de Léo ont les bras dans fange politique jusqu’aux épaules. Il y a celui qui, proche du régime, rédige ses mémoires, livre de mémoires soft et laudatrices d’un côté qui paraîtra en Roumanie, livre de mémoires réelles et scandaleuse qui sortira à Paris, dans le cercle des intellos, et pour lequel notre héros l’a aidé. L’auteur sait à quoi il s’expose, mais il le fait.
Notre héros tombe amoureux d’une superbe créature qui se joue de lui, disparaît en Allemagne ou en France, réapparaît sans prévenir : elle est la fille d’un ministre hyper classe, comme elle, paré de tous les vêtements, parfums, montres que l’on ne trouve pas à Bucarest. Quels sont les sentiments de cet homme, apparemment affable, pour lui ? Quel jeu jouent le père et la fille, et tous les autres ?
Pendant ces cent jours, le mur de Berlin s’écroule, les autres dictatures s’effondrent et bientôt, Timisoara va se soulever contre le tyran. C’est le début de la fin pour le couple présidentiel. Bucarest est à feu et à sang, fin du règne. Notre héros, aidé de Léo, peut s’enfuir mais il est tombé amoureux d’une autre femme, une chirurgienne qui le lui rend bien, et il hésite.
C’est un roman très intéressant au niveau des mœurs de ces régimes qui régnaient (et règnent hélas encore dans de nombreux pays) par la terreur et la misère. On y voit comment Ceausescu détruit tout ce qui n’est pas dans la ligne du Parti à coup de boules de déstruction et comment il hérisse la ville d’immeubles précaires, hideux, sans confort. On y sent la mort, le désastre, l’ennui, la peur, le rétrécissement de tous les espoirs. Pour autant, ça se laisse lire sans donner le cafard puisqu’on est dans la peau de cet occidental dont on devine qu’il va s’en sortir.

Les cent derniers jours de Patrick McGuinness, 2011. 2013 aux Editions Grasset, 496 pages, traduit par Karine Lalechère. Paru aussi en poche.
Prix du premier roman étranger 2013.

Texte © dominique cozette

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