Qui a volé la tête de Haynd ?

« Je n’ai pas parlé de tête d’ail mais de tête de Haynd si vous voyez de qui il retourne. Joseph, il s’appelait ce monsieur Haynd, c’était le John Lennon du dix-huitième siècle tant ses compositions étaient aimées et reconnues de tout les fans de la classic music. Il a eu des tas d’aventures musicales, forcément, ne pensait pas à la gloire, vivait à Vienne et pas ailleurs. Il a juste commencé à voyager à cinquante-six ans, un vieillard donc pour l’époque.
Comme il était issu d’une fratrie de douze gosses dont la moitié de vivants, il a fallu qu’il gagnât (oui, je sais, on ne l’utilise plus beaucoup, çui-ci) sa vie très jeune, il aida un vieux tromblon italien qui lui apprit quelques rudiments de composition. Le reste, il l’étudia tout seul, la nuit, entre quelques corvées ménagères. Comme il l’écrit lui-même en 1776 dans son Esquisse autobiographique : « Beaucoup de génies se détruisent à devoir gagner leur pain quotidien, car ils n’ont plus le temps d’étudier« . On en est tous là, nous, hommes et femmes de génie, on a donné.
Mais sa vie fut longue et bien remplie, voir Wiki, et sa mort fut courte. Joseph Haydn s’éteint le 31 mai 1809, à Vienne alors assiégée par les troupes napoléoniennes. Ses funérailles sont bâclées malgré sa popularité.
Plus tard, la famille Esterházy, sorte de mécènes qui l’hébergèrent jadis, propose que la dépouille soit honorée à sa juste valeur, et transférée dans une église de la ville d’Eisenstadt. Mais horreur et stupéfaction lors de l’ouverture du cercueil : il manque son crâne au cadavre !
Bien des années plus tard, au début du vingtième siècle, le mystère est enfin résolu : le crâne de notre homme avait été subtilisé par deux imbéciles, adeptes de la phrénologie, science très en vogue au XVIIIe siècle, qui étaient persuadés qu’ils trouveraient la niche donc l’explication de son génie dans son auguste crâne. Chou blanc, bien sûr.
Les gens, j’vous jure !

Texte © dominique cozette

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