Cache pas ta joie, on te kiffe !

Je suis contente pour Maïwenn parce que j’ai adoré ses deux premiers films. Le bal des actrices, on le connaît mieux pour son incroyable casting — toutes les plus belles comédiennes et mannequins de Paris plus Joey Starr, très craquant déjà — sa belle affiche où elles étaient divinement nues, et les rôles tellement crédibles qu’on se demandait si ce film n’était pas le résultat d’un voyeurisme pervers. Mais non, c’était juste une fiction insolemment interprétée.
Le premier film de Maïwenn, c’est « pardonnez-moi », bande-annonce ici .  Elle y  joue son propre rôle, elle y joue sa vie et  demande pardon aux siens  de les faire participer à son déballage, sa catharsis.  Avec sa toute petite caméra, l’exorcisation de son enfance blessée par/dans une famille de dingues prend un relief dément. Bouleversant car brut de pomme, tragiquement cash, violent dans les sentiments et les règlements de compte. Ce film est d’ailleurs à rapprocher avec « demi-tarif » de sa soeur Isild le Besco, qui a aussi entrepris une démarche autocinématographique, avec un tout autre ressenti  sur leur enfance et leurs géniteurs.
Maïwenn a une façon de diriger ses acteurs, de construire ses récits, de provoquer notre intérêt comme rarement en France. Le bonheur et l’émotion qu’elle a éprouvés en recevant le prix du jury faisaient plaisir à voir. Elle n’est pas du genre cache-ta-joie.  Voilà. J’adore Maïwenn, je compte sur son cinéma, j’attends polisse, et tous ceux qui suivront.

Texte et dessin © dominique cozette

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