What else ?

Le bomec qui sent le café, pour ne pas citer Jojo Clooney & Nespresso, ça doit pas être rigolo tous les jours pour lui. Imaginez :
1/ Il va dans son magasin préféré acheter quelques belles paires de pompes, trois ceintures et deux sacs de voyages. Au moment de faire le paquet, le caissier, un homosexuel très distingué tout vêtu de blanc cassé, arbore un sourire éclatant assorti d’un clin d’oeil tout ce qu’il y a de plus appuyé pour lui demander : what else ?
2/ Il commande par téléphone une créature pour passer la nuit, un nouveau modèle pas trop bavard, cheveux foncés et peau mate, yeux effilés, corps longiligne, hygiène irréprochable et sexe féminin. Au bout du fil, la pouffe lui demande en pouffant : what else ?
3/ La jeune femme qui l’a dragué avec tellement d’insistance aux awards qu’il l’ a suivie chez elle se disant qu’un petit coup derrière les étiquette, c’est toujours ça de pris, n’en finit pas de jouir, et rejouir et rejouir et réclamer encore et encore…Et lorsqu’il pense en avoir fini, qu’il peut remettre son boxer chiné gris de chez Dim (ben oui, il aime les Dim), elle prend une mine radieuse pour lui demander : what else ? Don’t tell there’s nothing else ?
Vous me direz : avec ce qu’il a touché comme royalties, il peut supporter ces petits désagréments. Eh bien, je ne suis pas sûre. Dans l’avion, au resto, dans la rue, à la pompe, chez le marchand de viande, sur les plateaux de tournage, dans sa boîte au lettres et sa messagerie, aux toilettes dans les boîtes, chez le médecin, il doit entendre ça des milliers de fois. De temps en temps, il doit avoir des envies de frapper, de mordre, de se rouler par terre, de rembobiner sa vie, de tuer, de se jeter par la fenêtre, de tirer dans le tas, de se pendre, de se défigurer, se s’exiler en Papouasie, de… what else ? mais tout else, tout !!!

Texte et dessin* © dominiquecozette
*Pas envie de faire son portrait, j’en ai déjà loupé un dans mon blog, ça va !

George Clooney m’offre un café !

Incroyable ! la pub s’immisce dans les rêves, maintenant ! Car, mes chères amies, George Cloonet himself, cette nuit, m’ a proposé un café (je tairai la marque, il n’y avait d’ailleurs pas de logo, ni de dosette). Le temps qu’il tende le bras vers moi avec sa tasse dans la main, mon cerveau véloce chercha quelque chose de très fin, de très spirituel à lui dire, quelque chose qui me singularise, plutôt que la plaisanterie éculée qui consisterait à lui dire « c’est horrible, j’aimerais bien vous dire autre chose que la plaisanterie éculée que toutes les femmes doivent vous dire dans cette circonstance ». Or, je ne sais absolument pas comment on dit éculée en anglais et je trouve que « old joke » ne fait pas littéraire. C’est là que le rêve se dilue, je m’éveille sans même une odeur de café puisque nous sommes thé du matin,  et une question s’impose immédiatement : mais pourquoi  avoir construit autant de bâtiments  à cet endroit de Port-au-Prince alors que, selon la théorie tectonique des plaques connue depuis longtemps, les risques étaient bien réels ? J’ai imaginé le cauchemar de ces milliers de victimes, sans sommeil, sans lit, sans rêves, sans café, sans rien. J’ai préféré ne pas me rendormir.

Texte et dessin © dominiquecozette

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