Pour la peau de Dimitri Tsykalov

Skin est le titre de l’impressionnante exposition du plasticien russe Dimitri Tsykalov à la très belle galerie rabouan moussion.

Skin comme les peaux de bêtes collectionnées par les chasseurs de fauves.

Car c’en sont, des peaux de bêtes. De lourdes peaux en bois massif issu du démontage des caisses d’armes et de munitions que nous, comme les autres puissances mondiales, charrions d’un continent à l’autre, d’une guerre à l’autre, d’une chasse à l’autre au gré de notre terrible propension à détruire. A tirer sur tout ce qui bouge. Des caisses en provenance du monde entier — Allemagne, France, Angleterre, Russie, Etats-Unis, Chine, etc. —, de toutes les couleurs, où les calibres, les composés de TNT, la chimie des explosifs s’écrivent dans tous les alphabets.

Le propos de l’artiste est  d’exorciser les carnages massifs dont l’homme est l’organisateur. Une exposition antérieure montrait des sculptures guerrières, armes et engins d’attaque à base de chair, de viande quoi. Et quand on abhorre les tueries, on est généralement sensible à ce que la nature nous offre et au mal qu’on lui fait. En ce sens, l’artiste a réalisé aussi d’éphémères œuvres, des vanités, à base des fruits de la terre, végétaux, fruits, légumes, conservées en l’état de photographies.

On peut parler aussi de son idée de l’argent dont il détricote les ficelles dans une collection déjantée de cartes de crédit géantes en … tricot. De celle où il fait feu de tout bois avec ses installations et ses vêtements en  bois justement. Mais le mieux n’est-il pas d’aller s’en prendre plein les mirettes à la galerie ou, pour ceux qui ne peuvent pas, de rendre visite à son site ici aux pharamineuses inspirations ?

Pour finir, une immense planisphère en relief —  toujours avec les fameuses caisses d’armes et munitions —  qui nous met en présence de cet intense trafic mondial d’engins de destruction qui circulent, se croisent, se posent, se volent, et continuent de se vendre en dépit de tout bon sens…

Skin de Dimitri Tsykalov à la galerie rabouan mousson lien  ici (les photos y sont beaucoup plus belles que sur ce blog). Vite ! C’est jusqu’à samedi 16 janvier 16. 11 rue Pastourelle, 75003 Paris.

Texte et photos © dominique cozette

 

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