Panique à New-York

Noir dehors est un roman de Valérie Tong Cuong qui entremêle trois histoires destinées à ne jamais se croiser et pourtant. Cela se passe durant une fournaise comme New-York en a le secret. Les narrateurs sont un jeune homme nommé Canal, sans existence ni papiers, ni ami, ni famille ni même lit, recueilli bébé puis exploité par le tenancier d’une boutique genre Toupourien, dont il n’est jamais sorti mais où grâce aux livres, aux vidéos et aux plans vendus dans l’échoppe, il a accumulé énormément de savoir sur tous les plans. Puis une très jeune fille, Naomi, pute à crack, elle aussi recueillie ou enlevée à une pauvre émigrée roumaine (je crois), une gagneuse pour le compte de deux pourris violents, mais protégée par une autre employée de ce clandé, Bijou, au passé fumeux. Le troisième est un célèbre avocat hyper médiatique, Simon Schwartz, cocu, snob, perché au 36ème étage d’un building du financial district.
Leur vie aurait pu rouler ainsi sans la terrible panne d’électricité qui a paralysé NYC, interdisant tout : ascenseur, lumières, DAB, métro, trains, Internet, communication, donc embouteillage inextricable, retour à la maison impossible, gens affolés qui courent, braillent, se battent… Beaucoup se sont endormis ça et là dans les rues et aussi dans une église où vont se réfugier nos héros. Les deux putes, dont Naomi en manque, qui ont échappé à leurs bourreaux mais pas pour longtemps. L’avocat qui s’est pété la jambe en dévalant les étages et Canal qui va tenter de mettre à profit, dans la vraie vie, ce qu’il sait. Un prêtre à la solide réputation d’humaniste a pris en charge tous ces gens qui emplissent son église. Les macs ont retrouvé leurs proies, ils sont d’une humeur massacrante, c’est le cas de le dire. Que va-t-il advenir ? C’est le thème du livre.
Un petit livre qui se lit vite, écrit dans l’urgence (disait-on il y a une ou deux deux décennies) à coups de poing, de bourre-pifs, de saillies acérées et de fulgurances poisseuses. Un bon petit thriller.

Noir dehors par Valérie Tong Cuong, 2006. Aux éditions J’ai lu. 192 pages, 7,50 €

Texte © dominique cozette

 

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