Le paradis des riches fraudeurs.

Vous me direz, en France, les riches n’ont pas trop à se faire de soucis entre la mollesse à débusquer leurs évasions fiscales et la quasi absence de sanction. Eh bien il y a peut-être mieux et c’est la porte à côté, en Allemagne, figurez-vous, dont notre dirigeant s’est entiché de la sienne. Comme  je ne suis pas trop l’économie internationale, je pensais qu’Allemagne = rigueur, ordre, règlement-règlement !!! Eh bien non ! Pas du tout ! Il y a aussi  l’évasion fiscale, pas de raison !, qu’on estime à plus de 300 milliards d’euros ! Impunie. Bon, ça peut changer vaguement. Le ministre des finances de Merkel s’est fait tirer l’oreille pour acheter le DVD contenant les informations sur ces comptes. Il a récupéré 170 millions. Une paille ! Mais un début de menace car les riches commenceraient à pétocher et viendraient se signaler au fisc. Bon.

Ce même ministère rechigne aussi à faire son travail pour évaluer les gros comptes : pratiquement aucun  contribuable très riche ne paie les 42% correspondant à l’imposition maximale. Les 450 ménages les plus aisés ne versent que 34% de leurs revenus. Là-dedans ne sont pas pris en compte (ni payés)  les revenus du capital  (pourquoi s’emmerder avec ça !)  ni les revenus locatifs (alors que plus de la moitié des Allemands sont locataires). Non,  l’Etat n’est pas très curieux sur la situation financière des ménages aisés. En voici une autre preuve : il a commandé une étude sur la pauvreté et la richesse : 216 pages sont consacrés aux pauvres et 10 seulement aux  riches. Vous me direz que c’est parce que les défavorisés l’intéressent beaucoup plus. C’est exact ! Mais pour une raison bizarre : figurez-vous que leurs maigres ressources  sont épluchées au centime près ! Au centime près ! Alors que les fonctionnaires ne disposent que  de trois heures et demie pour vérifier la déclaration d’une grosse légume ! Sachant qu’elle débouche sur un rappel moyen de 135 000 €. Bof, 135 000 petits euros, c’est une paille par rapport aux monstrueux centimes que les pauvres pourraient  carotter. Salauds de pauvres ! Tous des voleurs et des menteurs, des profiteurs de système et d’aides sociales, non mais je te vais les mater moi !

Texte © dominiquecozette d’après un article de Daniel Haufler (Berliner Zeitung) dans Courrier International récent.
Dessin qui n’est pas Merkel mais on dirait que ça serait sa soeur en 1985 © dominiquecozette

PS : Article sur ce sujet dans Libé d’hier qui passe le traitement réservé aux salauds de pauvres sous silence.

Pourquoi le temps passe de plus en plus vite

C’est la une de Science et Vie de février. Oui, pourquoi ?  Voici donc la réponse à ce problème que déplorent les retraités et autres quinquas précocement retirés des affaires. Cette enquête très poussée sur 14 pages blindées de colonnes de texte en corps 8, de graphiques et schémas, confirme les deux hypothèses subodorées : 1/ le temps passe plus vite pour les vieux/vieilles* parce que les durées de temps représentent une partie de plus en plus ténue de leur temps déjà vécu, ou 2/ comme il arrive moins de choses aux vieux/vieilles*, les années se ressemblent et défilent sans que rien de saillant ne vienne les ralentir**. Bon, bah finalement c’est à la fois ça et à la fois beaucoup plus compliqué. Comme je ne veux pas vous laisser le bec dans l’eau, je vais vous exposer ma théorie.
Théorie Cozette du Temps*** : Si notre senior (ou seniorette) sorti du monde du travail trouve que le temps passe plus vite, c’est parce qu’il se donne beaucoup plus de tâches qu’on ne lui en a donné au boulot. Et notre babyboomer, consciencieux, en pleine forme (toutes les études le disent), veut aller plus vite que la musique car il s’agit de sa vie, de ses activités personnelles, de ses objectifs privés, donc d’une importance primordiale. Ranger le grenier, par exemple, il estime que ça lui prendra une semaine (« et encore, je compte large »  fanfaronne-t-il). Or, dans ce grenier se trouvent toutes sortes de documents/photos  qu’il va éplucher entre deux coups de facebook, une sortie journaux/pain, un popo tranquille en lisant Science et Vie etc… En fait, il va mettre deux semaines à liquider cette tâche (sans compter les îlots de résistance à traiter ultérieurement), retardant d’autant l’érection d’une étagère à chaussures (même estimation erronée car à Leroy Merlin il va s’éparpiller dans tous les rayons, faisant de nouveaux projets pour une vie plus éco-responsable…).
De fil en aiguille, nos seniors (ou seniorettes) actifs vont trouver que les journées sont plus courtes qu’avant puisqu’elles ne leur suffisent plus. Avant, ils n’avaient pas vraiment de raisons de s’avancer dans leur boulot donc le temps était parfaitement calibré. (Et je ne parle pas de la paperasserie, les coups de fil administratifs et autres obligations privées hautement chronophages qu’ ils faisaient au boulot)
* je dis vieux/vieilles, hein, vous n’allez pas vous vexer. Si vous trouvez que le temps passe trop vite, c’est que vous êtes vieux. De même que si vous trouvez que la musique joue trop fort, c’est que … bravo, vous n’êtes pas sourd.
** Pas forcément vrai mais ça fait plaisir aux quarantenaires responsables de ces études de penser qu’il ne peut rien arriver d’important à leurs vieux parents sauf glisser en pente douce vers la sortie de secours.
*** soit TCT, en abrégé, que je développe en détail dans le prochain ouvrage que je rédigerai lorsque j’aurai du temps.

Texte et dessin © dominiquecozette

Je veux du bonheur, je vire à droite

UMPéattitude
UMPéattitude

C’est décidé, je vais prendre ma carte à l’UMP. Ça va choquer beaucoup d’amis, ça va en rassurer d’autres, mais si je fais ça, c’est purement égoïste. En effet, être à gauche est très inconfortable de nos jours, rien ne va, peu d’espoir de changement, bonjour tristesse. Tandis qu’à droite !!! Le paradis ! Je ne vous dis que ça (pour ceux qui ne connaissent pas, bien entendu). A droite, on est optimiste car on peut s’appuyer sur un président qui s’occupe de tout, avec toutes ces personnes fort sympathiques autour de lui qui approuvent tout ce qu’il fait. Ça stresse moins, quand il y a harmonie.
Donc à droite, le chômage est en baisse constante. Rien que ça, ça met de bonne humeur. A droite, y a plus de racaille, finis les petits malfrats, les violences conjugales et les maladies (vous avez vu avec quelle efficacité la grippe A a été renvoyée hors de chez nous, comme ces étrangers sans papiers qui viennent piquer nos allocs). D’ailleurs, dans les villes de droite, y a pas de tags sur les murs et pas de jeunes à capuches, ils ont tout compris les jeunes à droite, ils s’habillent proprement, parlent sans accent banlieue et trouvent du travail, sont moins cons que les jeunes que j’ai dans ma ville à gauche. Re-donc quand on est à droite, on est plus confiant parce qu’on est la Majorité. La Majoritén c’est l’UMP. Si vous tapez UMP sur Google, vous tombez dessus, c’est le premier site de la page, cliquez -> UMP.org.. Le sous-titre dit : »ce vous cherchez (sic), au moment où vous en avez besoin ». Et les rubriques sont assez… prometteuses : annonces personnelles adultes, Pamela Anderson nue, éjaculation faciale, Sarkozy… Notez, quand on est une femme, c’est moins alléchant, mais enfin, on se dit que décidément, pour un mouvement de droite dont on attend qu’il soit un peu réac, il est vraiment décomplexé,  il a bien brisé tous les tabous.
Normalement,  je devrais déménager dans une commune de droite pour être dans cette belle communauté de gens insouciants et heureux mais je me suis renseignée, ils ne font pas beaucoup pour la culture, c’est peut-être un détail pour vous mais  pour moi ça veut dire beaucoup :  dire adieu à mes trois théâtres, ma super médiathèque, mes petites salles de concert, mes ateliers dessin, modèles vivants, gravure, sculpture etc, mon ciné-club qui programme à longueur d’année des super films en VO. Donc je reste dans ma ville de gauche, triste et pessimiste. En même temps, c’est pas écrit là que je suis devenue UMP, hein ? Mon bonheur, ça ne regarde que moi (en plus,  je continuerai à voter à gauche pour que ma commune reste sympa, qui le saura ?). Ah, que la vie est belle !

Texte et dessin © dominiquecozette

PS : En commençant ce texte, je ne savais pas que j’allais tomber sur ce site UMP un peu spécial… Ce sont les surprises du direct !

Allez les verts caca d’oie !

« Il existe deux conceptions du développement durable. Celle symbolisée par Nicolas Hulot se résume à « polluer un peu moins pour pouvoir polluer plus longtemps » : elle a le gros inconvénient de diluer les responsabilités. L’autre  conception est incarnée par la présidente du Medef Laurence Parisot, qui affirme que si un peu de croissance pollue, beaucoup dépollue; ou par Claude Allègre qui appelle à passer d’une écologie dénonciatrice et culpabilisatrice à une écologie réparatrice. Cette nouvelle écologie veut adapter la planète aux besoins du productivisme en étendant le champ de la marchandisation à la nature grâce à la monnaie carbone. Ce capitalisme vert tend à réhabiliter le monde de l’entreprise et celui de la technoscience, au moment où l’on commençait à les montrer sérieusement du doigt. Les firmes capitalistes ne sont plus les acteurs de l’effondrement écologique mais les nouveaux chevaliers verts. Merci Yann Artus-Bertrand et toutes les ONG financées pas les firmes ! »

Texte © Paul Ariès  (in Les Inrockuptibles) Dessin © dominiquecozette (ce n’est pas le portrait de Paul Ariès mais ça lui ressemble un peu).
Paul Ariès, militant écologiste, est rédacteur au Journal de la Décroissance et directeur du journal Le Sarkophage. Il fut l’un des organisateurs du contre-Grenelle de l’environnement à Lyon, le 6 octobre 2007. Il a publié plusieurs ouvrages dont Apprendre à faire le vide : pour en finir avec le » toujours plus ».

Bonus du Libé du jour « Il ests possible de reconnaître un secteur polluant à son nombre de publicités faussement écologiques. Plus l’activité est polluante, plus les indistriels ont recours à l’écoblanchiment ! » Stephen Kerckhove, délégué général de l’association Agir pour l’Environnement.

Journaliste, boulot de merde ?

A la question des Inrocks « Pourquoi avoir choisi d’en faire un livre et pas un feuilleton pour un magazine ? » Florence Aubenas répond :
« Je crois qu’il y a un certain nombre de sujets sociaux — les sans papiers, la précarité — qui posent problème pour les journaux. Ils veulent les traiter tout en craignant d’avoir l’air ennuyeux, sinistres pour le lecteur. Face à ce type de sujets que les journalistes proposent, j’ai vu des générations de chefs de service lever les yeux au ciel, commander cinq feuillets et les réduire à deux, voire ne pas passer le papier du tout. Si la presse jouait pleinement son rôle d’intervention, d’engagement, ces papiers passeraient. je ne me voyais pas aller en réunion de rédaction au Nouvel Obs pour dire que je voulais faire de longs articles sur les femmes de ménage ou la précarité. Traités au cinéma ou dans les livres, ces sujets prennent une autre dimension. (…) J’ai pris un an de congé sans solde, j’avais mis de l’argent de côté. Et, surtout, je ne voulais pas faire un livre « Moi, femme de ménage ». je suis très amie avec l’artiste Sophie Calle et, même si ma démarche n’est pas la même, peut-être son culot à se mettre dans certaines situations m’ont-ils contaminée. »
A lire, forcément, il y a de l’humanité dans ce livre mais ma petite librairie ne l’a pas encore reçu. Je préfère l’acheter chez les petits commerçants vu que le prix est le même* ( qu’à la FNAC où les salariés ne sont pas très bien traités, comme c’est bizarre, et qui appartient à un très riche monsieur qui cherche à la revendre donc turbulences en vue… (* grâce à la loi Lang, merci Jack) et qu’un bouquin sur les précaires, on va pas enrichir un commerce libéral en l’y achetant.
Autre anecdote de Florence : les employeurs et consorts ne risquaient pas de la reconnaître bien qu’elle usât de son vrai nom et qu’elle fût très peu grimée, pour la bonne raison que quand tu es un précaire, tu passes totalement inaperçu, personne ne te regarde et a fortiori ne te voit…

Texte © Florence Aubenas/Inrockuptibles 17 fév 10. parlant de son livre « le quai de Ouistreham ».
Photo de mon balai** © dominiquecozette
** si vous avez une bonne vue, vous verrez le logo Carrefour sur mon balai. Ce n’est pas moi qui l’ai acheté mais j’aurais pu le faire moi-même  dans ce haut lieu de l’économie ultra-libérale vu que Jack Lang n’a rien décrété sur le prix des balais, qui sont donc forcément plus chers dans les commerces de proximité. Comme quoi c’est pas parce qu’on a de belles idées qu’on est une belle personne.

Vu à la radio

Avant, tu étais invité(e) à la radio pour causer dans le poste, tu y allais comme ça, pas coiffé(e), pas sapé(e), pas maquillé(e), mal chaussé(e) etc… Tu pouvais faire des mimiques, des grimaces, des gestes insensés pendant qu’on te posait des questions ou que des infos tombaient. Tu pouvais aussi mettre les doigts dans ton nez, fumer une clope, mettre une main aux fesses, boire de l’alcool, être moche sans que ça se sache, auréoler tes aisselles, te gratter le ventre, que sais-je… Mais voilà que les studios radio sont devenus des relais d’internet, du zapping, du Petit et du Grand Journal. Et voilà qu’on montre tout ce qu’il s’y passe. Enfer et damnation, plus rien ne sera jamais pareil. Le secret de la confession en feutré disparaît pour faire place soit au cabotinage, soit à l’immobilité totale (après une  prise en flag d’exploration nasale, Roselyne Bachelot se statufie dorénavant sans ciller). Tout ça pour quoi ? Pour faire de la mauvaise télé ! C’est pas que ça me dérange vraiment, je m’en tape même le transistor,  c’est que ça change l’esprit.
A partir de maintenant, on ne comprend plus qu’on passe la voix de quelqu’un sans une image qui bouge et qui va avec. On s’étonne qu’on ne soit pas dans les coulisses de la chose et dans les chiottes des coulisses. On veut tout voir, tout savoir, avoir des preuves, des vu-de-mes-yeux-vu, des sources sûres. Imaginer n’est plus intéressant, c’est même pénible, ça fatigue la tête. A partir de maintenant, on veut du making off, du webcamé, du coloscopique, du trou se serrure. Moi je dis : pourquoi on ne fixe pas un petit écran sur la radio pour la regarder ? Quelqu’un (à l’intérieur de ma tête) me rétorque : t’es con, ça serait de la télé, voyons ! Voyons, bien sûr, mais qu’est-ce qu’on est con, parfois. Enfin, je parle pour moi et je vous jure que si j’étais filmée en train de me fustiger ainsi, ça passerait en boucle sur Youtube  !

texte et dessin © dominiquecozette (sujet très très vaguement inspiré de « au poste » de Judith Sibony)

Mon corps, mon amour

Oui, j’aime mon corps ! Pour autant, ne croyez pas que tous les matins, je me  goberge, nue, devant ma glace, me félicitant de la joliesse de mon enveloppe charnelle. Ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Je parle du confort que mon corps m’offre grâce à cette incroyable technologie jamais égalée : je veux fermer mes yeux, hop ça ferme, je veux m’assoir, hop ça y est, je veux montrer que je suis contente, hop je souris, je veux nourrir mon esprit, hop je lis le blog de Pierre-Arnaud Gillet (vous aussi, vous pouvez en cliquant ici) etc, vous voyez… En plus, il ne demande pas grand chose pour fonctionner : une purée, une tranche de poisson, un verre de pif. C’est vrai qu’il n’est pas de toute première jeunesse bien que de première main (je suppose !), mais il démarre au quart de tout, il ne cale pas, l’accélérateur ne se coince pas et il ne fait pas d’huile (un peu de graisse peut-être). Une petite révision par-ci par-là remboursée en partie par la garantie, et ça va.
Le corps — que d’aucuns méprisent parce qu’il n’est plus top, qu’il ne suscite plus de concupiscence, que l’allumage est laborieux ou qu’il tire franchement à droite en vieillissant — rend quand même de grands services. Il suffit de lire ou d’entendre ceux qui en sont privés, ou dont une partie manque ou ne fonctionne pas, les mettant à la merci du corps d’une autre personne. Le peu qu’il leur reste, il faut voir comme ils le ménagent, ils le poupougnent, ils l’entretiennent. Eux savent que le corps c’est précieux, quels qu’en soient le modèle et le millésime. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que parfois je suis injuste avec le mien. Et c’est pas gentil, je n’aimerais pas trop qu’il se venge ! … Heu, la chute est molle comme ma fesse au sortir de l’hiver, mais je t’aime, fesse, j’ai besoin de toi, ne me quitte pas …

Texte et dessin © dominiquecozette

Cuicui, v’la le printemps

J’ai entendu les oiseaux chanter, on croit que c’est gai, tout le monde dit, youpi ! C’est le printemps ! Je peux vous dire que ce n’est pas du tout ça. C’est la moinelle qui braille après le moineau, son amoureux :
– Dis-donc, maintenant que tu m’as bien fécondée, faudrait voir à construire le nid !
– Ouais, OK, je vais t’aider, où est le blème ?
– Bouge ton cul au lieu de regarder la vie des bêtes ! Les branchettes vont pas venir toutes seules dans ton bec !
– Qu’est-ce que t’en sais ! J’ai un bec magique, ma grosse !
– Magique mon cloaque, ouais ! Regarde Pioupiou, là-bas, il en est aux finitions. Il a même pécho un duvet d’autruche, la classe. Pioupioute a plus qu’à poser ses fesses dans la plume. Y ‘en a qui sont vernies !
– Tu vas pas commencer à me faire fienter, non ? Pour qui tu te prends, d’abord, pour la môme Piaf, oscarisée ousque tes ailes te porteront jamais ?
– Tu peux parler, avec ton ADN de sédentaire déplumé ! En attendant, j’ai ma petite fabrique qui travaille et je vais bientôt pondre ! Alors si tu veux pas les appeler omelette, tes petits, t’as vraiment intérêt à t’y mettre !
– C’est bon, arrête de piailler ! Pffff, oh la la ! Ce que c’est chiant l’arrivée du printemps ! Putain !!!

Texte et photo © dominiquecozette

Taguée par l’infâme charogne stoned *

Charogne Stoned* — grande blogueuse derrière l’éternel — a eu la mauvaise idée de me taguer récemment pour m’obliger à déclarer en public, et quel public ! puisque c’est vous et que vous ignorez tout de ma vie privée sauf ma bio que vous avez lue sur mon site, donc à déclarer un signe particulier, un trait de caractère, un mauvais souvenir, un souvenir d’enfance, un de mes défauts, un film bonne mine et un meilleur ami. Comme je ne la connais pas depuis longtemps, Charogne, que je suis dans ma phase de séduction, et que néanplus, je suis flattée par cette demande, je vais me soumettre voilà mais franchement, ça n’est pas …voilà …ce qu’il y a de plus intéressant. (les « voilà », c’est pour faire nana qui parle à la télé)

1 signe particulier : odorat hyper-développé, c’est très gênant dans le métro mais moins que dans les dîners où les femmes sont très (trop) parfumées,  et aussi partout ailleurs où, tel un chien, je me mets à renifler dans les coins dès que ça sent louche.

1 trait de caractère : tout et son contraire : creuse et pleine, lente et vive, molle et dure,  yin et yang, loir et chère, bère et basque etc…

1 mauvais souvenir : tous le sont quand on les regarde de travers (c’est beau, non ? c’est moi qui l’ai fait). Bon, alors, un jour, ils ont annoncé à la radio la mort de Coluche. Très mauvais souvenir. Entre autres. D’autant plus que j’allais prendre des places pour le voir à la rentrée.

1 souvenir d’enfance : les dimanches chez Gégène, frites et musette, kayak et pédalo, cerisiers roses et pommiers blancs…

1 de mes défauts : éjaculatrice tardive, je fais ça après, hors du contexte (on appelle ça aussi l’esprit de l’escalier)

1 film bonne mine : Le plus drôle reste le film de BHL, Le  jour et la nuit (qu’il a fait disparaître de la circulation) où Arielle ne cesse de se frotter contre les chambranles des …portes, bien sûr, d’une façon, la pauvre, tellement ridicule, fallait-il qu’elle soit amoureuse de pépère pour faire cette grosse merde, bref un film qu’il faudrait revoir en bande avec des petites saucisses et du martini. Scénario de Jean-Paul Enthoven, ex de Carla B et papa de Raphaël E également ex de Carla B, avec Alain delon, Lauren Bacall, Kalfon, Denicourt, Beauvois…96 ! Quelle marrade !!!

1 meilleur ami : En fait, je n’ai jamais goûté mes amis, ni même l’ami Ricoré, donc mystère…

Ben voilà…Je ne vais taguer personne car je déteste les chaînes !!! J’espère que Charogne ne m’en voudra pas de n’être pas aussi rigoureuse qu’elle.
Je vous mets  son blog, pour la peine ! Il est urgent de vous y précipiter !
* Charogne Stoned

Bon, allez, je tague Pierre-Arnaud Gillet, ça nous changera des filles, enfin je crois…

Texte © plusieurspersonnes et dominiquecozette
Photo © dominiquecozette d’après une poupée © Mattel complètement blurrée.

Une sacrée tante !

Ma tante était assez médium et particulièrement radin. Quand elle voulait que quelqu’un l’appelle, elle s’allongeait à côté de son téléphone en pensant très fort à son interlocuteur et dans l’heure en général, il ou elle l’appelait, comme ça, elle ne payait pas la communication. Le nombre de fois où je l’ai appelée et où elle répondait : « Ma chérie, justement, je pensais à toi… » et là je savais que je m’étais fait téléphoner le bulbe. Elle faisait des rêves prémonitoires, il n’y avait plus qu’à envoyer le faire part (joie ou peine). Et puis, elle avait fait du « mind control », donc elle s’expédiait dans son « laboratoire »,  sorte de cocon virtuel où elle se sentait beaucoup mieux et pouvait faire venir dedans des gens qu’elle avait envie de voir. C’était une dépressive profonde, elle a fini par se suicider, je la comprends, mais elle m’a laissé un message téléphonique qui disait : « Passe me voir lundi », ce que j’ai fait, j’ai trouvé son corps sur son canapé littéralement recouvert des photos des gens qu’elle aimait. Putain, pour une fois que c’est elle qui téléphonait.

Texte © Olivia van Hoegarden
dessin © dominiquecozette

(Suite à un article où par un enchaînement d’idées on en est venues à évoquer les dons de medium de certaines personnes, Olivia m’a envoyé ce texte. Je l’ai trouvé très dense, très fort, très émouvant et lui ai demandé l’autorisation de le publier, voilà. J’ajoute qu’Olivia aimait beaucoup sa tante malgré cette fin plutôt trash).

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter