Ma petite hebdonewserie #3

Petite semaine d’actu très rasoir :
Mercredi en me rasant,  je me disais qu’il faudrait rétablir la royauté en France. Pourquoi donc, vous insurgerez-vous  ? Parce  dans les pays occidentaux où elle sévit encore, c’est elle qui prend en charge les côtés ors, faste et bling-bling du pouvoir. Du coup,  débarrassés du souci d’en mettre plein les mirettes aux électeurs, les gouvernants ne s’occupent plus que de gouverner. Ils deviennent plus humains, ils arrêtent de mépriser et d’humilier les pauvres journalistes venus cautionner leurs mensonges. Et le roi de France, pendant ce temps, joue au bilboquet avec d’anciens mannequins à la cuisse ultra-light, des vieilles chanteuses brunes moustachues et des acteurs de petite taille au bronzage corsé.
Jeudi, en me coupant les ongles, je pense à celui, réincarné, de sa sainteté le pape. Il avait perdu celui (l’ongle) de son index qui avait fini par moisir sous l’étouffant préservatif dont sa sainteté machin, excusez-moi, je ne sais pas son nom, l’enveloppait catholiquement chaque jour que Dieu faisait. (Bon, ça ne vous autorise pas, vous chrétiens croyants qui me lisez, à partouzer à fesses rabattues avec tout votre immeuble joyeusement libéré du joug de l’abstinence, mais c’est une petite brèche, comme le trou d’épingle dans une capote de premier avril.)
Vendredi, pendant ma douche, on continue à parler de Karachi, et monsieur de président de la répu souhaite aider  à faire toute la lumière sur cette affaire. Mon Dieu, qu’il devient coopérant, ce petit bonhomme, d’un coup ! Je ne peux m’empêcher de penser au coûteux branle-bas de combat organisé dans les moindre services pour faire disparaître toute trace de loucheté dans ce dossier pas très clair. Réussira-t-il à ravoir la grosse tache de sang ?
Samedi en me rasant, j’éprouve encore la langue de bois de mardi sur les trois chaînes, ça me pétrifie le thorax, je crains qu’il ne s’agisse  d’un pic de sarkozite aigüe  aggravant mon UMPathologie chronique. Je vais voir mon spécialiste qui ne me rassure pas trop sur la durée probable de ce mal typiquement français dont souffre un grand nombre de ses patients.
Dimanche, en ne me rasant pas car le dimanche c’est jour-qui-pique, je repense aux affiches que j’ai vues dans le métro la veille : les retours simultanés de Dorothée et de Chantal Goyave. Mon Dieu ! Non mais c’est dingue ! Et tellement réjouissant pour tous ceux qui vieillissent, tout le monde quoi. Ben oui. Nos jeunes enfants vieux retrouvent Bécassine et Hou la menteuse,  ma génération de vieux djeunes  profite de la tournée Age Tendre et gueule de bois, et nos vieux parents pourront se voir offrir, pour leur dernier noël avant le paradis,  le tout nouvel album de Line Renaud featuring a lot of all generations singers. Merci le show-biz de penser à tout le monde !
Lundi en me rasant sans oublier de me couper les sourcils pour ne pas ressembler à feu Philippe Seguin (non, c’est un autre, mais je ne retrouve pas son nom), et aussi les poils du nez et des oreilles, je me dis : allez j’arrête la dope, je ne veux pas 1/ qu’on tue des petits marseillais à cause de moi 2/ finir dans un camping car comme Jean-Luc Delarue dans le terrain municipal de La Roche-sur-Yon, au Trou-du-Cul de la France profonde. A vrai dire, c’est le 2/ qui me motive le plus fortement. Je prends ce qu’il me reste de graines de pavot dans le vieux bocal légué par ma mère en 1976 pour faire ses gâteaux et les balance dans la cuvette des ouas-ouas.
Mardi : J’arrête de lire le journal et de regarder la télé et d’écouter la radio car le président de l’arrêt publique a dit que les journalistes étaient pédophiles. Pédés, encore, j’aurais compris, tout le monde ne peut pas aimer le sexe féminin, cet endroit mystérieux et plein de soucis (je n’ai pas dit  sourcils). Enculés, encore, bon, on les plaindrait, on aurait de la compassion pour eux. Mais pédophiles ! Franchement, non ! Marcher sur les plates-bandes du clergé international, impardonnable !

PROMO : Je serai au Salon Mac Paris de jeudi à dimanche, cette semaine, du matin au soir. Venez me voir, téléchargez vite vos entrées gratos sur le site Mac Paris.  Ceux qui veulent aider ma petite entreprise de CD auto-produit (il n’y en a qu’un), pourront me réclamer mon album au prix de 6 €. Et acheter un de mes tableaux. Ça fera un peu plus, et le CD sera alors offert.

Texte et dessin © dominiquecozette

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter