Visite privilégiée ce lundi au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, grâce à Anne de L., amie FB, de l’expo de deux jeunes stars montantes de la scène contemporaine, Ryan Trecartin et Lizzie Fitch, tous deux nés aux Etats-Unis en 81, 30 ans donc. Très peu de monde à cette visite de presse contrairement à la foule qui s’était pressée pour Basquia que j’avais vu dans les mêmes (super) conditions. Les artistes étaient présents, en vieux jeans informels, souriants et peut-être déçus de voir si peu d’amateurs.
Leur expo s’appelle « Any ever », jeu de mot qui annonce les jeux de langage de toutes leurs vidéos, choses foutraques assez déconcertantes, très animées, colorées, outrancières, au langage composé majoritairement de mots inventés (in english, of course). Des tablets sont à disposition pour un essai de traduction, ce qui donne une sorte d’écriture automatique poético-graphique avec changement de casse, de typo, ruptures de phrases…La curatrice, pour nous rassurer, nous dit que c’est normal de ne rien comprendre car il n’y a rien à comprendre, ah ouf, qu’à se laisser porter, entrer dans les images, recomposer ce qu’on voit/entend, « à ma guise », quoi comme dit l’agaçante pub…
Je n’ai pas eu le courage de regarder cinq heures de film foutraque et sans sens. Alors je me suis penchée sur les installations, appelées sculptures. Bon. Y a de tout. Si on prend la peine de lire la notice, c’est long et encore moins compréhensible car « il faut accepter de réexaminer les codes du monde réel et les règles du langage », ce que je n’ai pas su faire, apparemment
Pour faire leurs sculptures, « ils prélèvent la matières première lors d’excursion analytiques dans les grands magasins et les boutiques de décoration et de bricolage. L’acte d’achat devient l’occasion d’examiner la valeur protéiforme des biens de consommation, obéissant à un code extrêmement précis lié à l’emplacement dans les rayons, à la façon dont ils sont proposés, à leur appellation ou encore, tout simplement à leur nature » etc…
Nan mais bon. Moi, ça me fait plutôt penser à des ados qui feraient leurs premières installations avec tout ce qui leur tombe sous la main, perruques, collants, du bois, du sable, des tas de trucs. Ils ont quand même mâché du papier pour en faire des personnages drolatiques. Voilà. C’est énorme, un travail de titan, peut-être que dans 20 ans je pourrai dire j’y étais. Enfin, dans 20 ans, en même temps, j’aurai largement perdu l’esprit.
Et ces deux jeunes artistes — passés au Moma l’an dernier — étaient à notre dispo pour répondre aux questions. Ils n’ont pas trouvé beaucoup d’écho face aux béotiens de ce vieux continent que nous sommes, légèrement artproof à leur travail certainement passionnant vu d’un certain angle. Mais lequel ? Hé bien, de l’art contemporain, ma vieille !
(Cette mise en page est totalement foireuse !).
Pour en lire plus sur l’expo, le site du MAM ici. C’est du 18 octobre au 8 janvier 2012.
Et aussi des extraits des vidéos ici
Je n’ai pas vu l’expo des sculptures de Baselitz (c’était fermé le lundi), mais ça, je ne vais pas le rater ! C’est aussi au MAM jusqu’au 29 janvier.
Texte © dominique cozette