Alors, c’est ça, mademoiselle Coco ?

Un doigt frenchmanucuré dans la bouche, entre deux lèvres entrouvertes, elle dit :
– « Léon-Charles, dis-moi encore que tu m’aimes ! Dis, et mes émeraudes, celles qu’on a vues chez Chaumet, tu les reçois quand, mon Léon-Charles aimé ? Parce que mes oreilles sont toutes nues, regarde comme elles sont malheureuses, mes deux oreilles-coquillages sans ces belles émeraudes, avec leurs pauvres petits lobes si désertiquement indécents ! »
Léon-Charles se tourne vers elle :
– « Tu ne comptes pas sortir comme ça chez les Clermont-Tonnerre, tonnerre de Dieu !
– Comment comme ça ? Tu m’as dit que j’étais adorablement coquine, Léon-Charles, hein ?
– Mais pas pour sortir, chérie, voyons, on voit toute ta poitrine !
– Pas du tout, Léon-Charles adoré ! Les bretelles de mon joli pantalon cachent mes aréoles turgescentes et de toute façon, ma chemise est hyper transparente !
– Peut-être, chérie, mais ça ne t’empêche pas de la fermer et de la boutonner, que dirait notre chauffeur ?
– Ah ah ah ! Que tu es drôle Léon-Charles quand tu es en colère ! Viens m’embrasser…
– Encore faudrait-il que tu retires ton doigt de ta pulpeuse bouche. Que ne le fais-tu ?
– Parce que je trouve ça trendy. C’est chaud bouillant, non, Léon-Charles adulé ?
– Tu parles comme toutes ces greluches !
– Greluches, ah ah ah !!! Tu as toujours de ces mots erronés, Léon-Charles poupougnou ! Oh ! Bordel de cul !
– Ah,  je t’interdis de jurer !
– Mais j’ai renversé tout mon flacon de Mademoiselle Coco de Chanel dans mon sac Chanel et sur mon costume Chanel ! Il faut qu’on retourne chez Chanel, Léon-Charles chéri !
– Alors tu enlèves ton doigt de ta bouche !
– Oui, Léon-Charles adoré, ça y est, j’ai la bouche toute libre ! »

L’égérie de Mademoiselle Coco de Chanel, sorte de lointaine imitation d’une certaine  Gilda en bêtasse avec ce doigt dans la bouche et  cette bretelle collée sur le sein droit, n’est qu’une suggestion de présentation du produit. Bien sûr, elle est belle, elle est probablement très connue… mais pourquoi toujours mettre ces nanas dans des postures aussi niaises ? Hein ? Hé, Karl ! J’te cause ! Bon, personne ne répond.  Je ne vois pas pourquoi je m’égosille, c’est vrai, quoi, mais de quoi je me mêêêêêêêêêle !

Texte et dessin © dominiquecozette (d’après la pub)

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