Un livre à l'eau de rose, la bonne

L’Islandaise Audur Ava Olafsdottir (j’ai simplifié au niveau des petites barres ou accents sur les lettres !) nous tient en suspens avec une histoire toute simple et toute charmante dans son dernier opus traduit en français : rosa candida. Oui, bon, c’est du latin mais on ne le perd pas en se plongeant dans ce récit car, pour une fois, les prénoms sont sexués. La fille s’appelle Anna, la petite fille Flora Sol.
Le héros est un jeune homme orphelin d’une mère aimée, qui vit harmonieusement avec son père et partage ses week-ends avec son jumeau (faux), sorte d’autiste sage.
Un soir de fête, il couche avec Anna et l’histoire s’arrêterait là si Anna venait lui annoncer, dans pathos, qu’elle est enceinte. C’est une petite fille tout ce qu’il y a de chouette, qui fait ses nuits et sourit tout le temps. Le jeune homme lui rend parfois visite. Sans plus. Puis il décide de ne pas faire les études que son père lui préconise. Il adore les jardins et les fleurs alors il part dans un autre pays s’occuper du jardin célèbre d’un monastère dont personne ne s’occupe. A part le fait qu’il n’a pas l’occasion de la moindre sexualité, il s’adapte à merveille et, avec le moine cinéphile, dévore des cassettes en VO sans sous-titres chaque soir. La façon qu’a trouvée le moine d’apprendre la vie.
Puis un jour, Anna se pointe avec la petite qui a 9 mois. Elle demande au garçon de la garder un mois le temps qu’elle rédige son mémoire sur la génétique. Et elle reste chez lui, finalement. Et entre eux se tissent des liens dont il ne sait pas quoi penser. C’est toute l’histoire du livre. C’est joliment écrit, le jeune père se prend les pieds dans ses sentiments et son désir, la petite fille, surdouée, nous enchante et Anna, dans ses livres, regarde tout ça distraitement. Que pense-t-elle ?
Beaucoup de questions sur la vie, l’amour, la mort, la religion jalonnent le livre qui n’est en fait qu’une longue interrogation sur le sens des choses. Mais c’est  ce n’est pour autant pas une prise de tête, chacun peut y cueillir sa fleur.
Un livre tendre comme ça, ça fait du bien, c’est moi qui vous le dis.

Rosa Candida de Audur Ava Olafsdottir chez Zulma.  2010 pour la traduction française, 2007 pour la VO. 264 p. 8,95 €

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter