L’année 61 racontée à mes blecteurs

Bibi en tentative de Vince...

Les jeunes ne se sentent plus : ils ont  leurs émissions, leurs danses, leurs musiques, leurs festivals et aussi … leur censure puisque désormais, le carré blanc sera là pour mettre les parents en garde en raison de scènes oh mon Dieu extrêmement choquantes : une fesse par-ci, un nichon par-là. Les langues ne se mélangent pas, les amants couchent tout habillés ou presque.
Musicalement, c’est pas forcément la grosse qualité puisqu’on note l’arrivée de Sylvie la copine, les Pirates et son mignon Dany Logan, les Chats Sauvages et autres divers yéyés, mais aussi, ouf, de quatre garçon dans le vent aux coiffures impossibles, d’un étrange guitariste juif new-yorkais équipé d’un harmonica, et de groupes de black nanas aux voix démentes comme les Supremes, les Chiffons, les Shirelles. Outsider : Vince Taylor, le mal aimé, l’incompris, cuir et sueur.
Une émission cultissime nous montre tout ça : il s’agit de Tête de Bois, d’Albert Raisner qui fait venir tout ce beau monde au Golf (Drouot) maais dont il faut endurer les solos d’harmonica sur des musiques de vieux.
On pleure avec Meu-rilla, la Maria écartelée entre les Jets et les Sharks de West Side Story, on se rue sur Disco-Revue, on ne manquerait pas un épisode de « le temps des copains », histoire de trois étudiants trop cool, on se tord de rire avec  le premier  Astérix et Obélix, on se catagne au premier festival du Palais des Sports, on « air-guitar » (sans le savoir) sur la musique des Shadows, on surfe avec les Beach Boys, on se fout du rat-pack alias Sinatra et ses potes qui chantent sur Reprise, le label du mafieux.
Sinon, Ernest Hemingway qui ignore tout de PPDA se tire une balle dans le caisson, Gary Cooper part au ciel à pied mais ne rencontre pas Youri Gagarine, le premier homme de l’espace.
Les Russes, en plein essor, nous construisent le plus beau mur de la honte à Berlin tandis que Citroën invente la voiture la plus moche du monde : l’ami 6. Pour contrebalancer, une des plus belles revues, Planète, naît de la copulation de Louis Pauwels et Jacques Mercier. Et puis Ray Charles hits the road mais n’échappe pas à une arrestation pour détention de drogue. Plus innocente, Marie Besnard, la dame de Loudin, est acquittée faute de preuves.
A la radio, du nouveau : Hugues Aufray, los Machucambos, Jacques Brel, Bob Azzam. Mais aussi Camillo  et l’unique slow en allemand, sag Warum, The Mar-keys…et une kyrielle de groups.
Quant à moi, je hante l’émission Salut les Copains, découvre les mains baladeuses du métro et la langue des uns dans la bouche des autres.

L’année 60 ici

texte et photo vaguement restaurée © dominiquecozette (texte : sources diverses)   … à suivre (Vous pouvez voir les années précédentes à partir de 55 dans la catégorie « du vrai »)

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter