Tu fais quoi là ? Je jouis…

Imaginez que les femmes puissent avoir aussi leur Viagra.
Que votre maîtresse qui avait  déjà le feu au chose multiplie ses assauts à votre endroit par dix …
Que votre épouse — qui montrait devant votre belle érection autant d’enthousiasme que devant un kilo de poiscaille à vider et à écailler  — se mette brusquement à grimper aux rideaux de 4 mètres  — hauteur sous plafond de votre loft …
Que  votre pauvre mère racornie par dix ans de veuvage se mette à danser la gigue en entendant les pas feutrés de monsieur le vicaire…
Que votre voisine d’open space — miss momolle d’ordinaire amorphe — disparaisse tous les quarts d’heure à l’appel de jeunes stagiaires glandus à  moustache naissante …
Que votre belle-soeur au physique ingrat et gras — appelée l’Antibaise — soit subitement devenue la folle du cul des dimanches à la campagne, faisant partager ses feulements à toute la famille recomposée…
Que votre grande fille sérieuse née d’un premier lit ait brusquement découvert la commodité des sites de rencontres, de sa chambre  au grenier  munie d’une échelle d’où vous voyez descendre ou monter des sortes de technocrates juniors, à houppette et à chaussures pointues venus dans des sortes de faux 4×4 de marques asiatiques…
Que votre soeur aka la Frigide soit changée en barjot délurée, jamais plus partante pour les corvées spéciales vieilles filles comme s’occuper des dîner familiaux, des cadeaux familiaux, des projets familiaux, des recherches de lieux pour vacances familiales, de la généalogie familiale…
Voilà ce que nous réservent les futures pilules de désir pour les femmes en manque de libido. Et attendez, ça s’appelle Lybrido, pour l’une d’elles, ça fait de l’effet au bout de trois heures, et son effet NE dure QUE quelques heures ! Quelques heures !
Qui va tenir la maison, les enfants, le ménage ? Qui va s’occuper des courses, des repas, du budget ? Bon, ça encore !
Mais qui va en profiter pour coucher avec le plombier, le charcutier, le boulanger, le réparateur de machine à laver, le livreur de Nespresso, le type du contrôle technique, le généraliste, le gynécologue, le mec de la mammographie et du labo d’analyses, le dentiste, le coiffeur, le voisin de droite et de gauche, celui du dessus et du dessous, le chauffeur de taxi, le contrôleur de train, son patron, ses collègues de travail, le technicien de surface, les clients, le conseiller bancaire, le type de la médiathèque, le prof de Qi Gong et puis pourquoi pas les autres nanas, ses copines !!!
On nous a déjà imposé le mariage pour tous, on ne va pas laisser passer l’orgasme pour toutes ! Non mais des fois !

texte et illustration © dominique cozette

Viagra rose : niet

« Le groupe pharmaceutique Boehringer Ingelhein a finalement arrêté le développement de sa pilule de Viagra féminin, Girosa.
En effet, la Food and Drug Administration aurait rendu un bilan mitigé sur la réelle efficacité du médicament, la flibansérine. La flibansérine agit sur les neurones du système nerveux central, et plus précisément sur le messager chimique chargé en particulier de diffuser les messages chimiques du plaisir ou de l’humeur. A la base, elle était étudiée en tant qu’antidépresseur, mais suite à l’observation des effets secondaires, les chercheurs se sont orienté vers un possible viagra féminin.
Cependant l’Agence Américaine des Médicaments n’est pas convaincue par l’efficacité de ce viagra et craint des effets secondaires comme la dépression ou les étourdissements comme l’explique Elle ou Le Nouvel Obs. De plus, les résultats n’étaient pas significatifs même si les femmes ayant pris la pilule ont avoué avoir eu globalement des expériences sexuelles un peu plus satisfaisantes.
Les fonds qui étaient donc initialement prévus pour l’élaboration de cette pilule destinée à rebooster la libido des femmes seront réutilisés au sein du laboratoire pour la recherche contre le cancer, le diabète et les infarctus ». Site ici (lesinfos.com)

Ce qui fait (sou)rire à la lecture de l’article, c’est qu’un des effets secondaires indésirables du produits est l’étourdissement. L’étourdissement — mais je me trompe (de Fallope) peut-être — est quand même le noeud de l’orgasme féminin, non ?
Donc fin du désir assisté chez les femmes, victimes, pour 40% d’entre elles, de baisse de la libido. En même temps, on s’en fout, z’ont aut’ chose à faire et puis les femmes, c’est toujours ouvert ! N’ont qu’à penser à leur acteur préféré ou à leur dîner du soir, du moment que leur bonhomme prend son pied, non ? Rendre son homme heureux, c’est bien ça, la définition de l’amour féminin, non  ?

Texte additionnel et dessin © dominiquecozette

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