Tati le Tatillon !

Un ami FB a mis en ligne un concentré de Playtime de Tati (1966). Et figurez-vous que j’y apparais. Habitant Joinville, je m’étais rendue sur les décors et là, Tati avait engagé la conversation me faisant marcher comme ci ou comme ça (je ne le connaissais même pas) puis m’exhortant à m’inscrire à la régie. Me voici donc figurante récurrente pendant ce chaud mois de juillet des mid sixties où je peux à loisir m’étonner de la méticulosité de ce réalisateur. De sa maniaquerie, même. Le nombre de prises parce qu’un paquet de lessive dans un filet n’est pas exactement penché comme il le souhaitait, ou que la mèche d’un figurant ne convient pas… !!!
On m’aperçoit donc dans le manège final de véhicules prisonniers d’une place sans sortie, juchée sur la selle arrière d’une moto, en amazone et cheveux au vent, tandis que recroquevillé dans le side-car, un accessoiriste actionne une manette qui fait monter et descendre cette selle comme sur un cheval de bois. Je porte une robe orange imprimée de chez Snob. Puis nous partons avec mes soeurs en Espagne. Début août, l’assistant de Tati, Nicolas Ribowski, vient sonner chez mes parents car il y a un raccord à faire et on a besoin de moi et de la robe. Hélas, disent mes parents. Alors voilà, comme ils n’avaient plus la robe, chez Snob (porte de Vincennes), les stylistes de Tati en ont fabriqué une qu’ils ont peinte en orange avec des petits motifs de fleurette. Pour 1/4 de seconde supplémentaire d’une nana à l’écran masquée par les lettres du générique ! C’est Tati. Pas les prix les plus bas mais l’exigence au plus haut. Il n’y avait pas plus raccord que ce grand monsieur !

texte © dominiquecozette. Image tirée du film Playtime. Extrait de la video ici (4 minutes, j’apparais quelques secondes vers 2’40 »)
Les 4 secondes de vidéo isolées  ici : le premier passage, c’est moi. Le suivant, subliminal, est l’autre nana…

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