Sans sang mais pas sans sentiments

J’approfondis ma découverte des romans d’Alessandro Baricco que j’ai découvert au théâtre du Rond-Point avec le superbe Novecento (info ici). Sans sang est un roman qui m’a scotchée, un tout petit roman lu en une heure, un matin au lit. Rien d’inutile mais des visions effrayantes, rapides comme des rafales de mitraillette, des coups de feu et puis des éclairs sur une suite qui finit par une rencontre improbable provoquée par la petite fille du début, qu’on a connue enfouie dans une cachette minuscule, en position fœtale, les jambes bien rangées, des genoux en équilibre l’un sur l’autre, les plis de la robe bien arrangés et les grands yeux bruns intensément fixés sur un jeune homme qui refermera sa planque.
Et dehors, dans la vieille ferme, son père et son frère. Une voiture. Des hommes pressés d’en finir. On ne peut rien dire de plus, l’histoire riche et courte est toujours inattendue et elle interroge intensément sur la folie des hommes malgré leur comportement normal, leur propension à tuer, parce que c’est la guerre, parce que la guerre finie, ils ont besoin de se venger, ou de réaliser l’idéal auquel ils croient et qu’un innocent ne doit pas les en empêcher. La fin est inattendue et ferme la boucle d’une façon très graphique.
J’ai adoré ce livre ! Difficile d’en dire plus, c’est tellement dense et pur.
(revoir ici ma fiche sur Mr Gwyn)

Sans sang d’Alessandro Baricco. 2002 en VO, 2003 chez Albin Michel. 116 p. 12 €.

Texte © dominique cozette

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