Bon, ça y est, les 2500 artistes d’Art en Capital ont installé leur oeuvre sous l’immense verrière, dans cinq salons différents avec chacun sa couleur — le mien, Comparaisons, est taupe au mur et rouge au sol — dont monsieur Fredo, alias le neveu, alias l’homme accidenté du scooter, alias le ministre nonchalant, nous affirme qu’ils ont marqué l’histoire : la Société des Artistes Indépendants, la Société Nationale des Beaux-Arts, Dessin et Peinture à l’Eau, la Société des Artistes Français et Comparaisons.
D’abord, la photo qui témoigne qu’à Paris, il fait toujours beau. Près de ma Marianne qui titre « Marre de faire la pute pour les politiques », un superbe portrait de femme qui annonce « nous avions l’habitude de nous retrouver le samedi soir » et montre les images de ses agapes, majoritairement des scènes de sexe. C’est Pierre Lamalattie qui, en plus d’être peintre de talent, vient de commettre un premier roman, épaisse somme déjà encensée par la critique. Allez sur son site, c’est top !
Nous faisons partie du groupe « existentiel et sociétal », C 20, c’est notre alvéole — le salon n’est fait que d’alvéoles, une vraie ruche — qui compte des artistes pas piqués des vers. D’autres groupes, il y en a 27, s’intitulent Matière et Intériorité, retour d’Emotion, Anartistes, Evocation Narrative etc…, le tout regroupé dans un catalogue qui fait 500 pages (500 artistes) et 40 kg, j’exagère à peine.
Il y a de tout, vraiment, dans cette immensité. De l’étonnant d’abord, du très beau, de l’impressionnant. Et des drôles de machins. Je ne dirai pas de trucs car c’est nom d’un de « nos » artistes.
Notez que nous n’avons droit qu’à une oeuvre de 130 de large maxi, plus une mini pour les acheteurs pauvres, mais faut aller vite car c’est la ruée sur les petits formats regroupés aux acceuils. Notez aussi que l’originalité de Comparaisons, c’est de mettre à la tête de chaque groupe un artiste pratiquant lui-même, qui choisit ses pairs. Pas de jeu de mot, merci.
Demain, les grandes portes du Grand Palais vont s’ouvrir sur le flot d’amateurs fébriles qui, tels de voraces étourneaux en hypoglycémie, vont s’égailler joyeusement dans l’immense labyrinthe classieux pour nourrir leur esprit malicieux et leur regard fiévreux. Enfin, c’est l’idée.
Salons Comparaisons, Grand Palais, du 22 au 27 novembre, site ici.
(Sinon, mercredi j’accroche pour Mac Paris qui commence jeudi et se termine aussi dimanche. Espace Champerret)
Texte © dominique cozette. Photo © laurent sainmont