Le président énervé m’a bien amusée

René et Mamaman

Il s’agit du nouveau spectacle de Jean-Michel Ribes au Rond-Point. C’est une farce musicale, sorte d’opéra-bouffe brillamment menée qui a pour nom « René l’énervé » et qui conte l’accession à la tête du pays d’un épicier sans idéologie mais avec de gros mollets, en short, et très agité à courir. Tout le monde doit courir derrière lui. Oui, la farce est comique car le texte est très drôle, suffisamment décalé pour ne pas empiéter sur nos humoristes et nous étonner sur ce que nous connaissons par coeur de cet olibrius complètement cynique à notre tête.
Mais Ségolène et Martine, alias Ginette et Gaufrette,  en prennent aussi plein la chetron, surtout la première, très bien représentée en furia illuminée et incontrôlable.
On a droit à tout ce qui nous a humiliés, indignés, interloqués, le Fouquet’s, le départ de Cécilia (Caramella), les Rolex, la flicaille, la rencontre avec la chanteuse, la visite au Vatican, le tout évidemment revisité par l’humour caustique de l’auteur. Une place a été donnée aux aventures de DSK, alias Fredrik Gengis Khan, le Grand Coiffeur International, foudroyé en plein vol. On rit au conseil des ministres avec la Ministre du Miasme Contagieux, de la Couche-Culotte et du Penalty dans la Lucarne, le Ministre de la Condamnation d’Avance, de la République sans taches et du Crochet à Viandes et bien d’autres. Hortefeux y trouve son rôle ainsi que, ainsi que, ainsi que… nous tous, les plus importants : les cons de la Nation, sans lesquels ce ridicule dirigeant en survêt’ bling-bling ne saurait exister.
L’orchestration est brillante, les musiciens sont excellents et les comédiens, tous chanteurs hyper-pro, sont sublimes. Les décors, les costumes tout ça, c’est du super boulot. Quand on pense à tout ce qui doit se passer dans les coulisses pour que les comédiens se changent aussi souvent et aussi vite, faisant croire qu’ils sont cinquante — ils sont un peu plus de vingt — ça donne le tournis !
Les premières critiques sont plutôt bonnes mais, comme moi, déplorent un peu la création d’un René bis (je l’ai zappé car il m’emmerdait) qui tentait de ramener son clone dans le droit chemin. La fin vaut ce qu’elle vaut, comme on dit chez les Frisonnes…je parle des vaches.  Enfin nous, on s’est bien  amusés !

René l’Enervé, de Jean-Michel Ribes. Théâtre du Rond-Point, salle Renaud-Barrault, 7 sept-29 oct 2011, 21 h.

Texte © dominique cozette

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