Comment lui en vouloir ? Quand on voit le nombre de types qui pratiquent le présentéisme dans leurs boîtes !
Présentéisme, oui.
Il y a quelques temps, je les voyais très souvent jouer aux fléchettes le soir quand il n’y avait aucune réunion. Pas question de rentrer tôt, d’aider sa femme à torcher les mômes ou faire la bouffe. Et puis, ils auraient eu l’air de quoi, dans la pub, de préférer rejoindre bobonne plutôt que de rester là, entre amis, décontractés du gland de leurs mocassins…
Aujourd’hui, je suppose qu’ils sont sur Internet, à faire je ne sais quoi, prétextant réunions tardives, max de boulot, clients stressants, fournisseurs nases.
J’ai eu un patron de pub chez FCA, prénommé Jean, pour les initiés, qui décourageait cette attitude. Il nous poussait dehors, nous incitant à rejoindre femmes, maris, amoureux et enfants, jugeant que nous étions mal organisés si nous faisions des heures sup. Beaucoup d’entreprises étrangères raisonnent d’ailleurs de cette façon, voyant d’un mauvais oeil les traînards de bureaux.
Un récent article de Libé montre que la participation des hommes aux tâches ménagères s’est accrue de 7 minutes (sept, oui) en 20 ans (vingt ans, oui). Si les choses évoluent au même rythme, l’égalité domestique sera atteinte … en 2460.
Vaut-ce le coup d’attendre ?
Je vous raconte ça pour illustrer mon dessin. Je ne travaille plus en boîte. D’ailleurs, à l’époque, je n’avais pas de mari qui pratiquait ce genre d’imposture. Ça n’aurait pas marché, dit-elle en secouant la tête de gauche à droite.
Texte et dessin © dominique cozette
d’après l’article de François Fatoux, membre du laboratoire de l’égalité.