C’est le titre du délicieux ouvrage écrit et illustré par Jackie Fleming, illustratrice réputée.
Un livre hilarant par l’ignorance-crasse, le machisme et/ou la mauvaise foi des hommes,
des génies bien sûr, qui ont relégué la femme à un simple rôle d’idiote.
Ça commence comme ça :
« Les femmes qui s’aventuraient à l’extérieur de la Sphère Domestique étaient appelées les Femmes Déchues. Il y avait plusieurs façons d’être Déchues, comme porter la raie sur le côté, avoir ses propres opinions, les dire à voix haute au lieu de les garder pour soi, ne plus être vierge après l’accouchement. Seules les femmes pouvaient être déchues. »
Concernant les Jeux Olympiques, « [Pierre de Coubertin] disait que le spectacle des femmes essayant de jouer à la balle serait abject, mais qu’elles paraissaient plus naturelles si elles applaudissaient. »
Quelques autres perles, tout aussi délicatement illustrées :
« Une fois que les femmes avaient appris soixante points de broderie différents,
il n’y avait plus de place [dans leur cerveau] pour apprendre quoi que ce soit d’autre. »
« Les femmes écrivaines étaient mal vues, car pour cela il fallait réfléchir,
ce qui interférait avec l’accouchement. »
« Les femmes trouvaient épuisant de lever un crayon, car cela provoquait une chlorose
qui perturbait le débit sanguin et, dans certains cas, causait un prolapsus utérin. »
« Le collègue et ami de Darwin George Romanes disait que les femmes avaient beau être inférieures intellectuellement, leur cerveau pesant 140 grammes de moins, elles étaient supérieures en ce qui concerne les tissus d’ameublement et les déconvenues. »
« Comme le fit remarquer Maupassant, l’inventeur de la nouvelle, toute tentative, pour une femme, visant à réussir quoi que ce soit est voué à l’échec. Il disait que les femmes ont deux rôles à jouer, tous deux charmants : l’amour et la maternité. Pas isoler le radium et découvrir le plutonium. »
« Henry Maudsley [précurseur de la psychiatrie britannique] déconseillait aux femmes d’étudier la médecine car cela flétrirait leur poitrine. »
Chaque page ou double-page de ce recueil qui en comporte beaucoup est une occasion de hurler de rire devant tant d’aplomb ridicule, mais aussi de pleurer pour nos pauvres sœurs d’ailleurs qui continuent à être traitées comme des sous-hommes. Certes, des progrès ont eu lieu, mais ne relâchons rien, le pire peut encore arriver, le cerveau de l’homme est tellement scrofuleux !!!
Le problème avec les femmes de Jacky Fleming aux Editions Dargaud, 2016, traduit de l’anglais par Nora Bouazzouni, imprimé sur papier issu de forêts gérées durablement.