Un peu de Duchamp dans ce monde d’art brut

C’est un livre de Serge Bramly qui raconte un épisode de la vie de Marcel, à partir de 1942, lorsqu’il s’évade du pays en guerre pour se poser un moment à Casablanca avant de se fixer aux Etats-Unis où ses oeuvres ont connu un vif succès. Le livre n’est pas un fragment de biographie, c’est biaisé.
Alors je recommence. C’est l’histoire d’un monsieur qui tient un bar au Maroc où ses amis, juifs marocains, jouent aux cartes tous les jours. Cet homme affable et élégant accueille Duchamp dont il ne connaît pas la réputation d’artiste, dans une grande salle de bain inoccupée où Marcel va entasser des choses dans la baignoire pour y dormir. En même temps,  ce lieu est un QG de résistance où se trament quelques actions secrètes que personne ne doit connaître. Ce sera l’occasion pour Duchamp d’aller voir ailleurs s’il y est, notamment au bordel d’où il tirera de nouvelles inspiration. Le jeune homme qui l’y emmène est le fils du propriétaire du café.
Mais un tiroir s’ouvre dans le livre. C’est encore une autre histoire : celle de la petite-fille du jeune-homme devenu vieux, auquel un biographe de Duchamp essaie de tirer les souvenirs de ses trois semaines marocaines. Et voilà-t-il pas que la petite-fille, une jeune femme, que cette histoire n’intéressait pas, apprend que son grand-père possède quelque chose de Duchamp. De plus, elle s’éprend du biographe et sait qu’ils auront une belle histoire ensemble.
C’est un roman très alerte, original, dépaysant, on apprend pas mal de choses sur l’artiste lui-même et on voit du pays. Quoi de plus pour passe un excellent moment?

Orchidée fixe de Serge Bramly chez JC Lattès, 2012, 286 pages.

Texte © dominique cozette

 

Le dernier gag de Marcel Duchamp.

«Marcel est incinéré au cimetière du Père-Lachaise. «Après son incinération, se souvient Paul Matisse, nous avons demandé de vérifier le contenu de l’urne. Bernard Monnier [le mari de  Jackie] et moi avons accepté. Ce que j’ai tout de suite remarqué parmi les cendres, c’était ses clefs. Elles étaient restées dans sa poche… […] Elles étaient là, dans les cendres, elles n’avaient pas fondu. Pour moi c’était un miracle de voir cela, parce que cette question de secret, de clefs, a toujours tourné autour de Marcel et  de son œuvre. On nous a demandé si nous voulions récupérer les clefs. J’ai tout de suite répondu : « Non, on les laisse ».». Quelques jours plus tard, les cendres de Marcel Duchamp sont transférées au cimetière de Rouen.»

Tetxe © Marcel Duchamp, Bernard Marcadé, Flammarion, 2007,

J’ai trouvé cette anecdote dans le bouquin barré de Philippe Katerine « doublez votre mémoire », (journal graphique. Denoël 2007) et j’ai vérifié sur Internet. Katerine, dans ce bouquin, c’est une sorte de Lélu mais en bien mieux. Tout est écrit à la main et accompagné de dessins, collages  ou photos plutôt jetés. Ex : « encore un rêve qui revient souvent et qui m’est pénible. Mes sourcils restent bloqués très haut sur le front. Impossible de les faire redescendre. + image de lui où il a découpé ses sourcils à la hache pour les coller très haut. Ce genre… vous voyez. Bon, je l’avoue, c’est assez régressif comme humour, c’est pour ça que je l’apprécie.

Dessin © dominiquecozette

PS : Toujours en panne d’ADSL, qu’est-ce qu’ils foutent chez France-Télécom à part suicider leurs salariés  (non, c’est pas drôle !) donc ceci étant mon dernier blog de secours, ne m’en veuillez pas si vous n’en recevez pas pendant quelques jours. AU SECOURS !!!

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