Sacré Fab Cacaro !


Fan depuis le premier jour de Fab Caro, puis de Fabrice Caro, auteur de Zaï zaï zaï zaï dont a été tiré un film hilarant, rencontré plusieurs fois lors de signature donc vérifié que c’est un mec bien, drôle et tout, bouche bée devant son humour ravageur, je viens de m’offrir son tout dernier opus intitulé Journal d’un scenario qui, comme son nom l’indique, narre les affres d’un auteur aux prises avec une prod de film.
Comme de bien entendu, notre héros, Boris, est un loser. Inhibé, ayant une conscience fléchissante de lui même, néanmoins sûr de son talent créatif, il vient de finir Les Servitudes silencieuses, un scénar prout prout (c’est le cas de le dire) ambitieux, qui sera tourné en N&B et dont les deux héros seront Louis Garrel et Mélanie Thierry, conditions sine qua non à la négo de son futur succès.
Le producteur trouve son idée super, alors, il est fou de joie, et, cerise, rencontre à une soirée une jeune femme férue de ciné à laquelle il va confier tous les détails de sa créations. Elle en connaît un rayon car elle étudie le cinoche. Ils ne parlent plus que de ça, ciné, ciné, ciné.
Yann, son ami qui vient de subir une rupture, lui envoie son fils, un glandu style dilettante, qui lui fera un magnifique projet d’affiche. Boris ne sait pas dire non.
Il ne dit pas non non plus lorsque le producteur lui propose avec une insistance bienveillante et positive un autre comédien, puis un autre couple, un truc qui n’a mais alors rien à voir. Et qu’ensuite les financiers concernés développeront eux-mêmes des idées d’une vulgarité sans nom pour gagner les faveurs d’un public en quête d’humour. Car ils s’y connaissent en film et en humour.
Ces changements qui le mettent à bas, il est bien obligé de les accepter mais il continue à jouer la comédie devant la jeune femme dont il est amoureux, elle-même très amoureuse de Louis Garrel.
Je n’en dis pas plus… Personnellement, je n’ai pas vraiment aimé les gags grossiers des financiers, mais sinon, c’est un bon moment à passer, d’autant que Fabrice nous fait réviser des dizaines de films-cultes dans sa recherche de comparaisons à sa douleur de voir se diluer son idée.

Journal d’un scenario de Fabrice Caro, 2023 chez Gallimard Sygne, 190 pages, 19,50 €.

Texte © dominique cozette

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