Boys band des sixties

Quelques tranches de vie de garçons dans les années 60 qui écrivaient des lettres parce que ça se faisait. Parfois, dans les lettres, ils disaient : je t’appellerai lundi vers 18 h. Et on s’arrangeait pour recevoir l’appel, pendant que nos pères chassaient le buffle à coup de lances et que nos mères frottaient les silex pour allumer le feu.

« Merde, chierie de putain de chiasse de saloperie de caca de mes deux et de bonne-sœur enceinte. J’en ai marre mais marre et encore marre bordel. T’as compris, tout me fait chier et me répugne. Il n’y a aucune liberté possible sur ce globe à la con où l’on vit comme des cons car on est des cons. C’est vrai oui ou merde ? » (JEB. St Cloud, 67)

« Ma sœur t’a trouvée extra pour de nombreuses raisons, la première étant la suivante : lorsqu’on te parle, tu écoutes, véritablement concernée et tu réponds ensuite. A notre époque, c’est tellement rare que c’est une qualité fantastique » (JEB. Rouen, 67)

Tu n’es pas expressive ma chérie, tu ne dis jamais rien, je préfère que tu me fasses des reproches, si j’en ai besoin, que de te voir toujours muette, j’ai toujours peur que tu t’ennuies avec moi et c’est très désagréable. (AB. Joinville, 64)

Hier soir, je suis allé écouter Barbara chanter à la fac, et en arrivant une demi-heure après le début, j’ai réussi à entrer sans payer ma place. Ce qui fait que j’ai passé une soirée fort agréable. (JN. Paris, 65)

Je t’envoie toutes les congratulations que j’adresse à Dylan pour ses deux derniers 33 T que j’apprécie en ce moment dans la fumée d’une bonne « cigarette ». Je te les adresse sur un navire à rames longues et rythmées guidé par de grands barbus casqués et poilus. (JR. Londres, 66)

Poème Souvenirs secrets :
La source pleure encore au bas de la prairie
et toujours une enfant en robe rose ou blanche
qu’on chérira demain comme tu es chérie
à la nuit vient l’entendre et vers elle se penche
de tout le chaste élan de son âme attendrie
une enfant aux yeux bleus ainsi que la pervenche
une enfant aux yeux bleus qui s’appelle Domi
(AS. Joinville 1962 ou 3)

Texte collectif. Dessins © dominiquecozette

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