Une saison ardente

Je pioche Une saison ardente de Richard Ford dans une pile de vieux livres et m’enthousiasme pour cette histoire simple racontée par un garçon de 17 ans. Peu à peu, je me souviens en avoir vu le très bon film ce qui me conforte dans ma progression. Oh, ce n’est pas un gros roman ! Le père, un brave type à l’américaine, est brutalement viré de son emploi précaire au golf sur un prétexte bidon. Puis, au lieu de se remettre en chasse d’un job, il traîne, n’a plus goût à rien. Nous sommes dans le Montana dans les années 60, un énorme incendie progresse dans les montagnes un peu plus loin. La mère, une femme charmante, ne semble pas affectée par la situation, elle-même travaille. Pour elle tout va s’arranger. Le garçon, être solitaire et paisible, se pose des questions. Quand soudain, le père décide d’aller au feu au grand dam de son épouse qui trouve cela hyper dangereux, certains en sont morts. Le garçon se retrouve seul avec sa mère qui lui pose souvent des questions existentielles sur la vie, l’amour, l’avenir. Lui répond toujours dans le sens du poil. Puis apparaît un monsieur, riche mais discret, plus âgé, pas très séduisant. Il boîte. Alors le fils se met à observer les rapports que cet homme entretient avec sa mère. Il va lui offrir un travail plus adapté et va aider le garçon à se présenter dans une bonne université. En fait, sa mère succombe et même semble très amoureuse, sans se cacher de son fils et même en cherchant son approbation. Puis le père revient du feu…
Ce qui est bizarre dans le récit, ce sont les dialogues. Rien n’est attendu, les questions comme les réponses sont surprenantes sous couvert de banalités familiales. La mère, le père et le monsieur ne cessent d’essayer de savoir ce que pense le jeune homme sur ceci ou cela, des choses auxquelles un jeune ne saurait répondre, et semblent se contenter de ses réponses souvent complaisantes. Et si elles ne le sont pas, c’est tant pis pour lui, car « c’est comme ça ». C’est extrêmement plaisant d’assister à ce petit mélodrame familial comme vu d’un trou de souris. Le dénouement en est plutôt surprenant.
Film et casting au top. Voir bande annonce ici.

Une saison ardente de Richard Ford, 1990. Wildlife, traduit par Marie-Odile Fortier-Masek. Editions de l’Olivier, 220 pages. 95 francs ! Ou en poche à Points, 9,10 €.

texte © dominique cozette.

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter