Cunégonde Lingus, que sa mère a toujours surnommée Cunny, arrive en France à l’âge de 18 ans. Elle parle un français de cuisine qui lui permet de se faire des amies. Très vite elle comprend que de se décliner sous l’appellation de Cunny Lingus a quelque chose d’explosif. Elle s’en ouvre à sa mère qui, ne connaissant pas la pratique en question, lui raccroche au nez. Puis, s’étant elle-même renseignée sur son Internet local (les nanas de son village qui piapiatent au troquet), elle la rappelle pour lui conseiller de se marier au plus vite. Hé bien figurez-vous que c’est ce qu’elle a fait : elle a trouvé dans le RER un grand gars d’Ozoir-la-Ferrière qui s’appelle Baptiste Moudu. Elle s’appellera donc Cunny Moudu, ce qui est presque tout à fait acceptable. Et bien que Baptiste Moudu ait clamsé lors de la fête du mariage car son témoin, voulant jouer à Guillaume Tell (voire à William Burroughs mais ce nom ne lui aurait rien dit) lui a explosé la tête. Cunny, vierge et veuve, ne fera pas annuler son mariage et pourra mener la vie normale d’une jeune fille d’aujourd’hui sans qu’on pense à mal lorsqu’elle déclinera son nom. A moins qu’on ait l’esprit vraiment mal tourné.
Texte et dessin © dominiquecozette