L’année 62 racontée à mes blecteurs*

En 62, de Gaulle préside et  l’année démarre en fanfare avec divers plastiquages et attentats de l’OAS. L’Algérie dit oui à l’indépendance, la France aussi lors d’un referendum. Suivront les accords d’Evian.  900 000 pieds-noirs et 90 000 harkis entrent en France.  De Gaulle ressortira indemne de l’attentat du Petit-Clamart. La DS sera légèrement trouée. Un drame aura lieu au métro Charonne où les flics tabassent à tour de bras les manifestants pour la paix en Algérie. Bilan : 8 morts, des centaines de blessés. Ça rigolait pas de ce temps-là, faut pas croire !
La crise de Cuba démarre par la découverte de missiles soviétiques dirigés sur les E.U. Khrouchtchev démonte, Kennedy n’envahit pas : on échappe à World War III.
La PAC ou politique agricole commune se lance dans ses premiers accords. Suivis d’innombrables désaccords.
Marilyn se fait coudre à même la peau une somptueuse robe pour chanter « happy birthday mister President » à Kennedy. Elle en découdra avec lui et le frangin et sera suicidée quelques mois plus tard.
James Meredith, après une émeute sanglante, est le premier étudiant Noir à s’inscrire à une université pour Blancs. Il ne s’y rend pas sans une escorte musclée. Joseph Licklider, docteur en psycho, présente l’ordinateur comme un outil de communication et de partage des données, et oeuvre pour convaincre de l’utilité des réseaux informatiques. Spiderman tisse sa première toile dans le mag « amazing fantasy », tandis que Mesrine connaît son premier cachot  et  la Joconde son premier cachalot alors qu’elle se rend à New-York à bord du France.
Chez Renault, les amis, on a droit à la quatrième semaine de congés payés. Au grand dam des nantis qui voient d’un sale oeil les prolos envahir leurs plages.
Les Rolling Stones et leur chanteur frêle à grande bouche font leur entrée sur la scène européenne. John Glenn préfère  l’espace.
La jeunesse est en pleine effervescence car ça y est vraiment, ça déboule de partout : Dany Boy qui s’encapuchonne avec ses Pénitents, Cloclo  qui devient chouchou de SLC avec Belles belles belles, les Spotnicks qui jouent de la guitare le plus vite du monde,  Billy Bridge qui nous apprend à danser le Madison et d’autres le slop, le hully-gully, le locomotion, le mashed-potatoes etc. Long Chris  est loin de se douter que sa fille  Adeline — qui est loin d’être née  — fera de son pote Johnny son gendre. les Pinguoins, les Fantômes, les Cyclones (dont Dutronc) feront un p’tit tour et ciao. Les Chats font sécession car Dick veut faire son trou seul. Mais surtout, SLC, le magazine, débarque et fait un malheur !
Au cinoche, on jouit du Jour le Plus Long, Jeanne Moreau se tape Jules et Jim, les Chaussettes, avec Poiret, Serrault et Dany Saval explosent dans Comment réussir en amour de Boisrond. Beaucoup d’autres nanards n’ont pas survécu.
Barbarella n’est encore qu’une créature de papier roulée sous l’aisselle de JC Forest.  Nicolas et Primprenelle envoient les petits au dodo. Et sans discuter !
Et les Beatles, alors ? Eh oui, ça y est ! Love me do casse la baraque, et on part dans un truc de ouf avec ces quatre petits gars.
Dorénavant, la mode est faite pour les jeunes : boots, blousons amerlocks, pattes d’eph, pantalons taille basse et cuir.
Cette année là naissent Marie Trintignant, Tom Cruise, Axel Rose, Jodie Foster, Liane Foly et… Marc Lavoine. Outre Marilyn, s’envolent Faulker, Georges Bataille, Karen Blixen et Yves Klein.
Sur le transistor, on écoute toujours Montand, Bécaud et Brel, mais arrivent Leny Escudero, Lucky Blondo et Petula. Les Anglo-Saxons nous balancent Little Eva, the Four Seasons; B. Bumble and the Stingers. Entre autres bien sûr.
Quant à moi, je  suis folle amoureuse du beau Captain Troy, alias Gardner Mac Kay, une série-télé qui rend les filles dingues. Et leurs mères aussi.

l’année 61 ici

* = lecteurs de blog.

texte © dominique cozette (sources diverses). image dr … à suivre
(Vous pouvez voir les années précédentes à partir de l’année 55 dans la catégorie « du vrai »)

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