Elle se serait bien appelée Cécilia, Maria, Sara, Isabel Giganel Albeniz mais le sort en décidé autrement. pourtant, elle aurait eu un destin enviable. Issue d’une riche famille ibéro-moldave, de physique agréable, d’intelligence opiniâtre, et malgré un coeur fragile, elle eût pu réussir dans le fief des fieffés de droite à savoir la fac d’Assas, qu’elle aurait désertée parfois pour faire son job de mannequin cabine. Qu’est-ce qu’un mannequin cabine ? C’est une nana grande, aux mensurations adéquates mais au visage insuffisamment attractif pour devenir top modèle. Elle en est donc réduite à défiler dans une boutique de luxe pour de riches dames qui ont la flemme d’essayer les tenues haute-couture. Vous croyez quand même pas qu’elles vont risquer de se décoiffer alors qu’une personne peut le faire à leur place ! Pas très rigolo comme job. Puis après, elle aurait fait potiche dans une émission d’un gros ponte de la TV au nom incertain, appelons-le Jean Dupont ou Jacques Martin. Qu’elle aurait épousée devant un petit bonhomme agité, maire de Neuilly qui se serait dit en la voyant : « Je la veux, je la veux, je la veux ! » Il l’aurait eue et comme il aurait aussi voulu devenir président des Français, elle lui aurait fait gravir les échelons de cette rude ambition. Refusant de devenir Première Dame de France, elle l’aurait largué pour un publicitaire assez beau garçon, pour changer. Regardant dans sa boule de verre, le Bon Dieu y a vu une chieuse de première et l’a lui a fermé la terre. Cinquante ans plus tard, les Français ont donné donc leurs voix à une femme, oui madame, très… enfin… atypique c’est le mot, très peu appréciée de la mâlitude politique, très à son aise dans l’international, les media, les meetings. Très diva, quoâ. Enfin, hein, c’est la vie, ce qui est fait est fait !
Photo et texte © dominiquecozette