Mon mari de Maud Ventura est un très grand succès, j’ai attendu qu’il soit en poche pour l’acquérir. Au début, j’ai trouvé ça un peu moyen, cette femme toujours tellement amoureuse de son mari au point de se pourrir la tête avec des questions sur son amour à lui… Ils ont deux enfants mais elle, ça ne l’intéresse pas, ce qu’elle veut, c’est qu’ils aillent ait fissa pour que la soirée en tête à tête avec son mari puisse commencer. Pourtant, ils mènent une vie exemplaire, tout le monde envie leur couple, ils ont réussi, elle est traductrice et lui a une très bonne situation. Une belle maison, des amis sympas et ils sont tous les deux très beaux. Cela suffirait à son bonheur si elle n’était pas aussi opiniâtre à décoder TOUS les gestes, mots, actes de son mari. Le pire est arrivé lorsqu’il a comparé, lors d’un jeu chez des amis, sa femme à une mandarine, ce petit fruit ordinaire et sans panache. Depuis, elle rumine, elle en pleure. Elle pense qu’elle ne représente plus rien pour lui alors qu’il est tout pour elle. Elle tente de lui prendre la main, elle lui reproche intérieurement de ne plus lui rouler des pelles, l’appeler trois fois par jour pour lui dire qu’il l’aime. Etc. Alors parfois elle prend un amant d’un jour pour se détendre et elle sait que son mari, le soir-même, lui fera l’amour avec frénésie.
Au fur et à mesure de la lecture, on se dit que cette femme est vraiment pénible, chiante voire totalement malade. Maniaque et dépressive car elle pleure très souvent. Et on sent que ça va mal se terminer.
Mais la fin est très inattendue. Et assez rigolote.
Mon mari de Maud Ventura, 2021, 268 pages.
Texte © dominique cozette