Que ce soit moins d’enfants, de glyphosates, de Trump, de dépenses d’énergies, de chasseurs de baleines, de bouteilles de plastoc, de lumières dans la ville, de voitures polluantes, de déchets nucléaires, de sècheresses, d’incendies, de béton, de fumées diverses, de vaches qui rotent… n’importe quoi de moins ou plus, s’il y en a une qui s’en bat la breloque, c’est bien la planète ! Elle va continuer sa petite promenade intersidérale avec des milliards de bandes de cons à l’agonie, aux poumons explosés, au sang marronnasse, au cœur obèse, bavant sur de plus en plus de joujoux technologiques, addicts à de plus en plus de poisons pour se soigner, s’envoyer en l’air ou se tenir debout, des milliards de sans bras et sans dents qui regarderont fixement le nuage pharamineux qui ne fait pas de pluie des fois qu’il s’entrouvre vaguement et qu’on aperçoive ce qu’on nommait le soleil, des milliards de descendants d’idiots qui ont préféré le déluge d’après-moi qu’un peu de confort en moins, alors que quelque part, dans des endroits tenus secrets, se gobergeront des dynasties d’ultrariches dans des demeures à l’air filtré et à l’eau intarissable, regardant se reproduire dans d’immenses bassins sains des huîtres et des langoustes, caressant un chat de luxe et attrapant par-ci par-là des nouvelles de la pourriture extérieure, jusqu’à ce qu’elle s’infiltre dans leurs interstices et les fasse crever les uns après les autres dans l’atroce souffrance du privilégié qui s’aperçoit soudain, tel un Ghosn emmuré ou un Epstein suicidé, qu’on peut tomber dans l’ordinaire, le commun, le vulgum, le mortel quoi, sans qu’un miracle se produise.
Et la planète dans tout ça ? Elle va continuer à tourner autour de son Maître-Soleil, va se nettoyer grâce aux petites bêtes bien plus résistantes que nous et donner naissance à des trucs insensés, des bidules qui vont voir le jour, des trucs qui nous paraîtraient immondes ou monstrueux si nous étions encore là pour les voir, mais nous n’en saurons rien. Le monstre le plus pourri qu’aura porté la terre sera définitivement enseveli sous la couche insensée de son incommensurable connerie.
Pour la peine que je vous cause, je vous invite à écouter une chanson joyeuse en buvant le jus d’un flacon divinement travaillé par une vigneronne sincère en caressant la petite tête blonde ou brune du rejeton que votre avenir n’inquiète pas encore. Mais gardons espoir, le G7 va bientôt se tenir dans un spot où le rouleau compresseur de la police répressive n’a rien à envier à celui de la vague surfante toujours recommencée…
Texte © dominique cozette