L'herne Ernaux

Ça sonne pas mal, ce titre de bouquin. Ce n’est pas un bouquin, c’est une publication (voir ici tous les auteurs et personnalités qui y ont été consacrés depuis 1960) qu’à vrai dire je ne connaissais pas. Or, comme je m’intéresse de près à l’œuvre d’Annie Ernaux, je me suis fait offrir ce gros beau pavé pour mon anniv. Et c’est vraiment formidable car c’est un « cahier » très varié bourré d’informations, d’articles, de critiques, d’extraits etc… sur cette autrice. De nombreux artistes, écrivains philosophes, journalistes et j’en passe, y ont écrit des textes qu’il est très plaisant de découvrir. Certains sous forme de thématique par rapport à un ouvrage précis (Les Années, l’Evénement, Mémoire de fille...), d’autres sous forme d’analyse de son œuvre marquée principalement par son complexe de classe, d’une part, et son féminisme.
Il y a aussi, bien sûr, des textes d’Ernaux elle-même issus de conférences, d’articles envoyés à des journaux, le Monde, Libé, quand elle ne pouvait plus tenir sa langue et contenir sa colère. Et des souvenirs inédits sur ses études, ses déplacements, ses élèves lorsqu’elle était prof…
Le plus intéressant, à mes yeux, sont les extraits de son journal (intime) dont on suppose qu’il sera passionnant à découvrir mais seulement après sa disparition, selon son souhait. Pour autant, je souhaite qu’elle reste parmi nous encore longtemps et continue à décortiquer son vécu personnel qui, de l’avis général, est devenu universel.
Je ne saurais en dire plus mais ceux qui aiment Ernaux ne manqueront pas ce rendez-vous important, à dévorer frénétiquement ou à déguster par petites touches selon ses disponibilités.

L’herne Ernaux, 2022, aux Cahiers de l’Herne. Grand format. 320 pages, 33 €.

Texte © dominique cozette

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