La vraie vie, aïe aïe aïe, quel livre !

Si je dis aïe aïe aïe à la vraie vie d’Adeline Dieudonné, c’est parce que ce livre formidable est terrifiant. Mais ça démarre assez tard. D’abord, tout se passe moyennement bien dans ce petit pavillon merdeux de ce petit lotissement merdeux à part la violence du père qui tape régulièrement la mère, une « amibe », selon la narratrice, fillette de dix à treize ans qui se réfugie dans l’amour énorme qu’elle éprouve pour son petit frangin, petit être adorable. Jusqu’à ce qu’un terrible accident se produisent sous leurs yeux. Peu à peu, le cerveau du petit gars va se remplir de saletés, il va dériver dans d’odieuses activités. Pour que tout redevienne normal, elle décide de se consacrer à la remontée du temps, à comprendre comment on peut construire une deLorean puisque, techniquement, c’est possible. Son atout : elle est très intelligente et férue de physique, quantique ou non, et autres sciences compliquées. Pour prendre des cours particuliers avec une « tête », elle fait du baby-sitting et tombe en amour avec le papa. Son petit frère continue à très mal se comporter, son père est de plus en plus violent et sa mère toujours aussi peu intéressante.
Puis lorsqu’elle atteint sa puberté, son père semble la voir. De même qu’il a pactisé avec son fils en l’amenant au tir et à la chasse, il prévoit que sa fille fera partie d’une sorte de partie de survie nocturne, en pleine forêt, avec chacun ses armes pour se défendre. Sauf qu’elle n’est pas dans la catégorie de ceux qui chassent.
Livre très âpre, dur, palpitant, terrible. Sur la quatrième de couv, il est écrit « d’une plume drôle et fulgurante… ». Drôle ? Je n’ai rien senti de tel. Ce qui n’enlève rien aux qualités de ce premier roman d’une jeune Belge prometteuse.
Pour en savoir plus, son intervention dans la Grande Librairie ici.

La vraie vie par Adeline Dieudonné aux éditions L’iconoclaste. 268 pages. 17 €.

Texte © dominique cozette

 

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