La Reine du roman noir

Après le succès de « 18.3: Une année à la PJ« ,adapté brillamment par Dominik Moll dans « La Nuit du 12« , Pauline Guéna nous offre un nouveau roman noir intitulé sobrement Reine, qui est le prénom d’une très jeune femme dont on n’apprend que peu de chose, émigrée « ramenée » d’Amérique latine par un petit mec de la pègre qui tient un bistro glauque à Champigny, qui l’esclavagise, la brutalise, la brise, lui fait tout faire, même le sexe bien sûr.
Le personnage très important du roman est un tueur à gage, Marco, dont on apprend toute l’histoire, enfance difficile en Corse où il soupçonné d’un meurtre qu’il n’a pas commis et qui l’oblige à se planquer. Pour les autres, il assume totalement, c’est son boulot, il ne rate jamais sa cible. Follement épris de Reine qui le lui rend bien mais très discrètement, il tuera le tenancier, mais blessé lui-même, il part en cavale et atterrit à un endroit que je vous tairai.
Enfin, le personnage qui relie ce petit monde est Léan, un jeune journaliste sous employé par un patron pleutre et un rien sadique. Il fera l’enquête de ce fait divers sanglant en douce du journal et sera forcément bien récompensé.
Tout ceci est d’un noir soulagesque, je parle du peintre et des centaines de nuances de cette non-couleur, ses vagues, ses pleins et ses déliés, tout ça pour dire qu’il y a aussi de grand sentiments dans ce livre qui tient éveillé et que je ne regrette pas d’avoir acheté (car l’image de couverture ne me plaisait pas. A quoi cela tient !)
C’est très fort, c’est royalement écrit, intelligemment et avec sensibilité. Que voulez-vous que je vous dise de plus ? Rien.

Reine de Pauline Guéna, 2024, aux éditions Denoël. 244 pages, 20€.

Texte © dominique cozette

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