« Je suis allée au Printemps de Septembre, un festival très culturellement rayonnant, à Toulouse, et je n’ai rien compris ! Rien du tout. j’en ai discuté avec quelques autres visiteuses. Rien pigé elles non plus (même qu’il y en avait une qui avait lu comme moi votre article sur le « parler art contemporain » dans Artension n° 97). Rien du trou. Stupéfactibilité. Incrédulité. Inbitabilité totale du blabla ! Comme je suis sans doute un peu VCBR (vieille con bourge et réac), j’ai interrogé deux djeunes qui étaient aussi désemparés que moi. Ils m’ont dit qu’ils étaient venus parce que c’était gratuit, mais qu’ils ont trouvé ça complètement NAC (nul à chier). Il y avait même des bambins de maternelle emmenés là de force, qui eux aussi trouvaient ça complètement NAC ! »
Texte © D. Muzard tiré du courrier du magazine Artension en cours.
Suis passée au CREDAC, lieu d’Art Contemporain, à Ivry, situé entre ma tirette Société Générale et Carrefour Market. Le Grand Artiste Peter Coffin y expose. Dans une pièce blanche, aveugle, d’environ 300 m2, un néon blanc pas très droit qui relie le sol au plafond. « Ce néon de PC a été soufflé artisanalement. Sensible au mouvement, cette ligne sinusoïdale qui relie le sol et le plafond, la terre et le ciel, ne suit pas la rectitude attendue d’une corde reliant deux opposés. Du néon, on connaît plutôt la ligne droite, forme des standards de l’industrie, que cette ligne mouvante dont la réalité demande une maîtrise du verre etc…blabla… ça dure comme ça…Bon, voilà. (Ce néon est prêté par la Galerie Perrotin, qu’est-ce que c’est sympa !) (Le texte n’est pas signé. Qu’est-ce que c’est modeste !)
Ci-joint un dessin artisanal envisagé sous l’angle photoshopien dans une mouvance discontinuelle qui relie l’antériorité de la page d’hier à cette esquisse a-temporelle, imprimant par là même la nécessité du futur à être sous-tendu par l’exigence du passé, selon le rythme imprévisible du radius allié au cubitus du créateur de l’oeuvre dans un geste auguste menacé par une soudaine envie de faire caca, l’excrémentiel participant tant de la fluidité que de la densité de la trace laissée par la plastic(h)ienne soumise elle aussi aux contraintes divergentes de l’être et de l’étron. Ha ha ha !!! C’est complètement NAC !
Texte final et dessin © dominiquecozette
J’y suis allée chez Perrotin, j’y ai dégusté des bonbons à la menthe emballés dans des papillotes de papier transparent, très bons d’ailleurs. Ils étaient jetés par milliers dans une pièce blanche éclairée bien cru. L’oeuvre prenait elle fin lorsque tous les bonbons avaient été sucés? No sé. Ou étaient ils renouvelés jusqu’à la fin de l’expo? No sé non plus. En tous, l’hôtesse qui surveillait qu’on ne se mette pas dans le soutif, le petit Garrouste mal éclairé qui traînait dans un coin, nous a dit, prenez et mangez ces bonbons, c’est fait pour ça. Dont acte. C’était en novembre 2006, il pleuvait bien entendu. Une amie qui a des boutons quand elle n’a pas consommé son Cindy Sherman chaque jour, nous fait un urticaire, voulait me faire voir ce que c’était l’art contemporain. Mais je savais, chérie, pourquoi, tu ne me l’as pas dit, mon grand oncle était copain avec Maeght et j’ai assisté à l’âge de 12 ans à l’inauguration de la fondation. Il y avait (déjà) un homme qui marche, enfin pas le bronze, hein, le moulage de l’homme qui marche. Il y en avait un aussi plus petit et un chat de Giaco. Il y avait même une inscription reprenant les mots de l’artiss » expliquant qua dans un incendie, entre un Rembrandt ou un Rubens, ou autre chose de grande valeur et un chat, il sauverait le chat. Il l’a d’ailleurs sauvé pour le figer chez Maeght, le chat. Un bon souvenir. Excellent papier aussi qui me fera un bon souvenir également.