
Ça, c’est deux dessins que j’ai faits de ma nana, hier soir, avec peu de lumière, parce qu’elle n’aime pas rester nue devant moi. Pourtant bon, le reste du temps, enfin bref… C’est le fait de poser en pensant que je l’examine sous toutes les coutures qui l’insupporte. Donc, peu de lumière. En plus, elle a honte à l’idée que quelqu’un de notre entourage, ou de son boulot, ou de sa future carrière, pourrait la reconnaître. Elle m’a donc supplié de ne pas la reproduire telle qu’elle est. J’ai du changer son corps, dommage car en vrai elle a une taille très fine et des formes généreuses. Il a fallu que je gomme tout ça. J’ai changé aussi les cheveux, elle les a différents, je ne peux pas vous dire comment sinon elle va criser. En dernier ressort, elle m’a demandé de la passer sur photoshop, de retirer le grain de beauté, de la passer en négatif et de ne pas trop contraster. Bon. Si je marque Mauricette sous l’image, ça ne vous dira rien car le prénom a été changé, forcément. Moi-même, je ne vous dis pas qui je suis, d’ailleurs je ne vais plus jamais la dessiner et puis pour finir, je vais la quitter et trouver un vrai modèle. Je suis peintre, fauché, et je me demande ce que je fous avec une femme que j’aime, c’est clair, mais qui met des bâtons dans les roues de mon art. Voilà.
Texte et dessin © dominiquecozette










Rotterdam-based photographer Ari Versluis and profiler Ellie Uyttenbroek have worked together since October 1994. Inspired by a shared interest in the striking dress codes of various social groups, they have systematically documented numerous identities over the last 14 years. Rotterdam’s heterogeneous, multicultural street scene remains a major source of inspiration for Ari Versluis and Ellie Uyttenbroek, although since 1998 they have also worked in cities abroad.