Dans les yeux de Johnny

On peut toujours dire ce qu’on veut de Johnny, il a écrit un bouquin édifiant. Une bio eddy-fiente, comme dit son pote Schmoll. C’est un monstre, ce mec, c’est le seul chanteur connu qui utilise la double négation lorsqu’il est interviewé. Ecoutez-le et vous verrez.
Je viens de lire son livre, celui qu’il a écrit avec l’écrivaine là, mais si, celle qui était avec Patriiiiiiiiiiiiiiiiick ! le joueur de poker et j’en suis encore complètement retournée !
Si vous allez chez  votre libraire habituel ou même un autre, c’est le même prix partout grâce à Jack Lang, précipitez-vous sur le livre de Johnny, allez à la page 70 et lisez  jusqu’à la page 155. Et c’est vous qui serez édifié car il y raconte notre histoire éternelle et inoubliable avec une sensibilité qu’on attend peu d’un rocker décadent, un homme de sa trempe qui a tout connu.
Il y décrit avec force détails le platane du boulevard Auguste Blanqui dans le 13ème et son écorce « pittoresque » (voir la photo ci-dessous), il y raconte le bruit du métro aérien qui venait interrompre nos confidences, il se souvient de ce pull à losanges qui m’a coûté la peau des yeux et que je lui avais offert pour qu’il n’attrape pas froid dans le studio où il enregistrait et dont la clim, mal réglée, lui collait des angines, pull qui l’a accompagné lors de sa randonnée en Harley avec les Hell’s qui l’ont d’abord traité de tapette avant de le mettre en pièces (le pull) pour cirer leurs boots. Il en aurait pleuré.
Il évoque avec émotion nos soirées riches et interminables au Bilboquet, rue Saint-Benoît où nous buvions comme des pompiers et nous fumions comme des trous — notre expression préférée car il n’a jamais touché une cigarette ni un verre d’alcool fort — et on se faisait lourder par l’équipe de ménage qui débarquait chaque matin à 14 heures. Il raconte comment je lui limais les ongles façon Elvis, et s’émerveille encore du petit porte-flacon de Tabasco en argent qui ne le quittait jamais et qu’on avait trouvé ensemble chez un  antiquaire de Ryom.
Et puis nos routes se sont séparées par un beau jour de mai, on ne sait pas comment ni pourquoi, le Pim’s sûrement et son lot d’effets secondaires, bref, un jour, j’ai compris que lui et moi c’était fini lorsque Philippe (Léotard) m’appela pour me prévenir que Johnny lui avait piqué Nathalie. Nathalie B. Je lui dis que c’était sa faute, il n’avait qu’à picoler moins, savoir être sobre et modéré comme Johnny car c’est la chose qui l’a tout de suite fait craquer, Nat, sa sobriété.

Bref, je suis toute émoustillée de voir que notre histoire est restée l’une des plus importantes de sa pauvre vie et je vous conseille vivement ce livre qui restera, j’en suis sûre, la marque d’une époque, de notre époque.

Texte © dominique cozette. Photo © Cyril Morange

Fessebouqueries #132

On a une petite semaine smothy : manif tranquille pour le mariage gay, arrivée du Vendée Globe les doigts dans le nez, atterrissage en douceur pour une femme libérée, un club de foot qui fait les yeux doux à un gentil donateur, quelques autres flocons d’actu normaux et, ah si !, un bonus qui m’a coûté la peau des yeux. C’est bien parce que c’est vous !
– JPCM : Mon nouveau cheval de bataille, la lutte contre l’inertie face aux grands sujets de société. Un mal qui touche particulièrement le Bobo geek qui est un peu de gauche mais finalement pas trop. Tu comprends, c’est pas si grave que les réacs se mobilisent, ça passera, comme le reste, hein et puis regarde avec mes points j’ai eu le nouvel I-Phone et puis il fait froid tu comprends, et puis… Si on était en guerre, vous seriez où, bande de lâches ?
– HD : Ce message de Stephan… ».Pour faire une surprise à mon père j’ai fait un grand ménage dans sa cave. J’ai viré une centaine de bouteilles périmées : 1975, 1982… »
– WM : Aujourd’hui c’est la contre manif de la manif opposée à la manif d’avant en totale opposition à la manif précédente.
– OK : Avec toute cette pluie, le Vendée Globe va pouvoir débarquer sur les Champs Elysées !
– FM : aimerait bien, comme tout le monde, dire quelque chose de spirituel sur le mariage gay, mais non, rien ne vient. Peut-être parce que le mariage en général ne lui inspire rien non plus, à part de vagues réminiscences de ce qu’ont été les mariages de son entourage: de futurs divorces.
– OVH : Confusion médiatique 4 . Manifestations pro mariage gay : 180.000 selon la police, 28.465,55 Milles selon François Gabart.
– SL: J’estime que tout le monde a le droit de découvrir les joies du divorce, de la garde alternée et de la pension alimentaire.
– CD : A chaque journal de BFM depuis 8h (je vaque entre 2) on nous fourgue un extrait du nouveau disque de Carla Bruni Sarkozy. Bon, d’un autre côté, on entend tellement mal ….
– HDD : Avec tout le barouf autour de la manif d’hier, on ne sait même pas qui a gagné le Vendée Globe.
– VB : Le moment tragique où tu viens de faire ton ménage et tu trouves un gros mouton de poussière apparu tout à coup en plein milieu de la pièce… Mais d’où il sort celui-là ????? 🙁
– LB : la focalisation de l’homme sur la jouissance feminine est assez incroyable. C’est drole, on dirait la quete du Graal, un exploit sportif. Bref, l’ultime vertu des Medailles.
– DC : Chers amis publicitaires qui travaillez ou connaissez quelqu’un qui travaille à la MATMUT ou dans son agence, pouvez-vous demander gentiment au responsable création de dire aux deux crétins Chevalier et Laspalès d’arrêter de GUEULER COMME ÇA dans le poste, surtout sur Inter, que si j’avais eu la moindre envie de changer de mutuelle, j’aurais évité la MATMUT rien qu’à cause de ça… C’est insupportable !!!
– OVH : Dégraissage à France Télévisions : un suppôt du pouvoir et au lit.
– DC : Trouvillais, Trouvillaises, tremblez ! L’ogre de l’Oural va venir engloutir toutes vos crevettes poêlées et vos petites soles ! Il va pisser dans la Touque et roter dans la criée !!!
– EN : Est toujours autant émue par le comportement infantile de ceux qui nous représentent à l’Assemblée. Filmer les séances est certes très bien, mais vraiment pas de nature à produire un effet susceptible de redorer le blason de nos élus.
– OVH : Vous en avez marre des LOL, PTDR et autres MDR ? Je vous propose cette nouvelle expression LMAOF, découverte sur la page de DT. Laughing My Ass On the Floor. Ca change un peu.
– GL : C’est pas Tino Rossi qui chantait « Ô ma belle Qatari netta » ?
– HDD : ALERTE BFM : Florence Cassez a signé au PSG, conférence de presse en direct.
– PF :  Pfff… on ne peut plus rire des Noirs, des Arabes, des Homos, des femmes, des fonctionnaires, des chômeurs, de Florence Cassez… Quand on est de droite, en France, on n’est plus chez nous…
– JPT : J’ai eu un choc hier en regardant les infos : j’ai cru assister au début d’un clip inédit de Mickaël Jackson, c’étaient les bigots de Civitas priant devant l’Assemblée !
– OVH : Confusion médiatique : David Beckham et Zlatan Imbrahimovitch demandent que leurs enfants nées de la GPA, soit reconnus Quataris.
– AB : Déjà que c’était pas facile d’avoir des places au Parc des Princes mais alors maintenant que Beckham est au PSG va falloir choper les billets avant les midinettes!! Je suis deg.
– JPCM : Le téléphone arabe au boulot me donne envie de sourires kabyles
– RP : L’enseignant qui rackettait les parents d’un élève agité à été suspendu. Au plafond j’espère !
– RP : Demain, Hollande en déplacement avec Mme Lauvergeon : ce sera une Anne au Mali. Ma mère me dit « Pas de jeux de mots pourris »,elle a raison!
– LT : David Beckham porte, certes, les couleurs du PSG, mais il jouera uniquement en playback.
– DC : Une belle femme, heu, pardon, un beau footballeur ne peut donner que ce qu’il a, soit 20% de son salaire. Désolé, cher Beckham, c’est la dure loi du fisc français ! Obligé de garder les 80% restants. On aurait dû te le dire avant de te proposer l’exil.
– ED : PAS DE BRAD PIT, PAS DE CHOCOLAT DE PIT….
– HY : -Incroyable comme en France, à la moindre discussion on atteint le point Godwin. -Nul ce que tu dis. Même Hitler il aurait pas osé.
– JPT : Dans le cyclone, comme dans l’homme, la queue fait souvent plus de dégâts que la tête.
– PD : Valéry Giscard d’Estaing fête ses 87 ans. Pas besoin du Musée des Arts Premiers pour voir des momies, le Conseil Constitutionnel suffit.
– ND : La Chandeleur commence bien pour moi. Je me suis gaufré dans les escaliers et étalé comme une crêpe…
– LB : J’ai bien fait de prendre un taxi pour rentrer hier soir.Bon, je vous laisse je vais récupérer ma voiture et mon fils sur le parking du bar.

BONUS qui devrait faire les Georges chaudes, si je puis dire :

HD : On se lève fripé mais l’actualité est là pour nous dérider…ce scoop certes pas de première fraîcheur authentifie mon propos…
Dans un entretien exceptionnel, la superstar George Clooney a avoué avoir eu recours à la chirurgie esthétique pour se faire lifter les… testicules ! Ça fout les boules…
Comment faire pour rester le séducteur le plus en vue d’Hollywood ? S’offrir un petit lifting des testicules, vous dira George Clooney sans hésiter !
Interrogé par la version italienne du magazine Max, le comédien américain a abordé ses rapports avec la chirurgie esthétique. «Je n’ai jamais retouché mon regard. En revanche, j’ai dépensé énormément d’argent pour tendre la peau de mes testicules. Je n’aime pas les rides. C’est une nouvelle technique, beaucoup de personnes à Hollywood l’ont déjà fait. On appelle ça repasser ses boules », a-t-il déclaré , sans complexe.
L’opération évoquée par George Clooney est peu répandue en France mais fréquente à Los Angeles. Il s’agit, dans le langage médical, d’un « lifting du scrotum ».
« Le lifting du scrotum ou réduction scrotale est une intervention qui consiste à remonter les testicules en réduisant la surface de peau du scrotum qui les recouvre. Cela permet de remonter les testicules plus près de la verge, qui paraissent alors moins pendantes« , a expliqué le docteur Thierry Ktorza, chirurgien qualifié en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique, interrogé par le site medisite.
Je pense à cette vieille comtesse qui rencontra un ami d’enfance…oh!!!mon vieux complice…et le vieil homme de répondre ..la peau de mes c..s aussi!!!

Peinture © dominique cozette

Linder, elle en a la nana !

C’est sa première rétrospective, elle en est tout émue ! Paris, en plus, la ville qui a le mieux compris son travail depuis toujours, alors qu’en Angleterre, elle est restée longtemps marginale, vue comme une artiste post-punk, et alors ? Alors elle est bien plus que ça, la belle Linder.

Née en 54 à Liverpool, grandi à Manchester,  ces petites villes ouvrières où l’industrie textile s’écroulait, la petite Linda Mulvey veut d’abord faire de la danse. Ses parents savent à peine que ça existe, les cours de danse. C’est no. Pour se venger, elle fera moult collages de danseurs/seuses affligées, à la place de la tête, d’ énormes gâteaux à la crème, référence à la cakewalk, danse des Noirs se foutant de la façon dont se trémoussaient les Blancs.
Donc, au début, ce furent des collages. Dégoûtée par la représentation de la femme dans les magazines, elle se met à en collectionner des palanquées, des féminins et des masculins, donc des pornos. Et faire des montages soulignant le côté obscène de la pub par rapport à la femme.

Les collages sont un excellent moyen de déconstruire la manière dont d’autres nous imposent leur vision du monde. Et c’est une femme nue avec une tête de friteuse, de fer à repasser, ou un buste aspirateur qu’elle commence à créer. Et beaucoup de porno ou les sexes sont remplacés par ce genre d’ustensiles. Ses travaux sont diffusés dès 78 dans le fanzine The Secret Public.

Ça paraît kitsch aujourd’hui, ça l’est, mais le discours n’est pas démodé. Son travail de collage se poursuit longtemps, s’esthétise, s’artise. Elle réalise beaucoup de portraits où les personnes sont associées, par de soigneux collages, à des fleurs magnifiques.


Devenue Linder Sterling ou Linder, elle se singularise par ses divers talents : elle est photographe et réalise de nombreuses pochettes de disques. Elle se lie avec  Morrissey, le suit fréquemment et publie Morrissey Shots en 92. Mais ses débuts sont marqués d’abord par des performances et de la provoc. Elle utilise beaucoup  son corps, qu’elle découpe, recouvre, dénude, exhibe.

Fin des 70’s, elle fonde, avec Ian Devine, le groupe punk rock Ludus. Lors d’un concert en 82, elle qui est végétarienne s’est parée d’une tunique de viande avec pattes, têtes et abats de poulets récupérés dans les poubelles d’un resto chinois du quartier. Puis, lorsque la poursuite s’allume, elle ôte sa robe-tutu qui dévoile … un fier godemiché noir qu’elle exhibe en hurlant au son des guitares « women wake-up », avec une belle puissance de voix.

A propos de la pornographie dont elle a fait un de ses thèmes de prédilections, Linder raconte comment elle passait pour une détraquée lorsqu’elle allait dans la petite boutique de sa ville quémander les quelques revues de cul au fur et à mesure qu’elles sortaient. Elle était sidérée de voir qu’en France, elles étaient en vue et qu’on pouvait se servir. La différence entre le porno d’hier et d’aujourd’hui, c’est qu’hier il fallait raconter une histoire pour arriver à la séquence où la femme consentait à se mettre nue. L’autre grosse différence, à part une certaine violence de l’acte et le fait que les revues se font rares, c’est que le corps actuel ne présente plus de pilosité.

Sur cette image, on pourrait croire que Linder parle de la taille d’un sexe ou d’un poisson. Mais non.
Cette rétrospective est très riche et polymorphe. On y découvre  ses premiers travaux plutôt gonflés : elle fut la seule à prendre des photos dans une boîte de la ville où les hommes arrivaient en hommes, normal, quoi, petit attaché-case, cravate. Puis allaient se changer et se maquiller aux WC avec les vêtements et les produits de leurs mères, pour passer une nuit sympa.
Linder a aussi fabriqué des masques, obscurs objets de plaisir .

Si vous allez voir cette expo, vous serez entouré de lèvres. Linder colle des lèvres partout et l’affirme : les femmes possèdent plus d’une paire de lèvres. L’affiche de l’expo a choisi ce collage très représentatif du travail de l’artiste.

Pour finir en beauté, Linder a choisi la forme du fanzine pour le catalogue de l’expo, un cahier comme photocopié et agrafé. Très bien.

Et vous découvrirez aussi sa patte de dessinatrice sur quelques petits érotiques, parmi les 200 oeuvres exposées.

LINDER FEMME/OBJET.
Au Musée d’Art Moderne  de la Ville de Paris.
Jusqu’au 21 avril.

Lien ici

Texte © dominique cozette

Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial
Twitter