Dans le gros libre Bouquins intitulé Comme elles sont comprenant plusieurs œuvres de Benoîte Groult, je vous ai déjà parlé de l’admirable Journal à quatre mains. Voici le suivant, c’est un roman intitulé Les Vaisseaux du cœur, l’histoire improbable d’un amour énorme, immarcescible, entre deux êtres qui n’ont de commun qu’une peau, ou des organes, qui s’attirent inexorablement dès qu’ils se voient, qu’ils s’effleurent. Elle, c’est une jeune Parisienne diplômée, cultivée, vivant dans les beaux quartiers, venant chaque été en Bretagne pour les vacances. Lui, c’est un gars du pays, peu scolarisé, peu intéressé par les choses culturelles, passionné de pêche dont il fera son métier. C’est une sorte de colosse, musclé, fort, bien équipé sexuellement si je puis dire. Ils se rencontrent lors du mariage de la sœur de Gauvain, le nom du garçon, le coup de foudre physique est immense, grandiose, irracontable. La passion qui s’ensuivra va les entraîner, en courts épisodes très espacés dans le temps car chacun se marie et ils vivent tous deux aux quatre coins du globe, sur des petites périodes d’une intensité folle qui les laissent dans une grande tristesse lorsqu’ils se séparent pour plusieurs mois ou plusieurs années, aussi.
Au début, il voulait l’épouser, ce garçon qui manque de psychologie mais se soumet aux traditions locales et bien sûr, elle va refuser, sachant pertinemment qu’une telle union, dénuée de toute culture commune, empreinte de tant de différences surtout de classe (il ne parle pas bien, a un goût de ch… etc) n’a aucune chance de durer.
Une sacrée histoire que Benoîte Groult développe avec une liberté peu commune bien que dans son avant-propos, elle avoue ne pas savoir comment parler d’amour sexuel sans tomber dans le convenu, les clichés ou la vulgarité. Elle y arrive cependant mais sans trop de détails. Ce n’est pas un livre « hot ».
Ce roman fait partie du recueil Bouquins intitulé Comme elles sont, je n’ai pas sa date, son nombre de pages ni son prix…
Texte © dominique cozette