Les vierges

Pour l’instant, elles occupent l’agenda de ben Laden, essayant de faire érecter le pauvre homme cyclopéen n’ayant plus qu’un demi-cerveau dans la tête. Mais un autre ailleurs  puisqu’on dit que celui de l’homme se situe dans son sexe (je comprends mieux pourquoi ils veulent tous avoir le plus gros), bref, ces pauvres vierges déniaisées par ce pauvre type qui n’a même pas de téléphone portable ne sont finalement pas trop à plaindre. Une fois leur stage terminé, elles vont être lâchées dans la dure jungle du travail.
Mais elles sont bien armées, le piston du vieux lubrique va marcher à donf auprès de son confrère aux traits tirés et au poil teint, Berluscon. Berluscon, ce qu’il aime, c’est les poupettes appétissantes, gaies et avides. Pas les vierges effarouchées. Elles sont donc d’emblée engagées pour un CDD chez le priapique généreux, on s’amuse, on rigole, on se fait remarquer par des paparazzi, c’est presque la gloire. Suffit plus que de passer entre les draps d’un footeux avant que d’être majeure et la fortune est faite. Le livre est écrit par une équipe de nègres non sélectionnés par un système de quotas abscons, les magazines people et les autres sérieux (pour l’analyse sociomachin du truc) ne causent plus que d’elles, elles tournent dans les télés et les radios, elles deviennent croc-niqueuses dans des émissions qu’on déteste regarder, claquent le beignet d’un petit facho du samedi soir, ou sniffent avec Beigbeider, ou couchent avec Villepine, bref s’arrangent pour être toujours dans l’actu. On ne peut plus se passer d’elles, font des films, écrivent des scénars, traînent dans les places to be, deviennent égéries de sacs à main puis enfin, à la toute fin de leur vie, révèlent qu’elles n’étaient même pas vierges, qu’elles se sont entraînées depuis toutes petites à entrer dans la grande compétition des pouffiasses de la planète afin d’être un jour au top et de réussir leur vie. C’est quand même plus marrant que d’être assistante de prod à Disney Channel, chef de rayon chez Uniqlo, designeuse dans une boîte à Gand ou vigneronne dans le Gard. Non ?

Texte et dessin © dominique cozette

 

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