Attirée par l’illustration de couverture, j’ai emprunté ce roman, Tirza, de Arnon Grunberg, écrivain néerlandais. C’est l’histoire d’un vieux père qui élève seul sa fille Tirza, abandonné par sa femme partie vivre ses amours tumultueuses ailleurs et plaqué par sa fille aînée, une sacrée baiseuse, mariée à un noir avec qui elle tient un gîte en France. Ils vivent dans les beaux quartiers d’Amsterdam, il adule son adolescente qu’il considère comme surdouée et fait tout pour qu’elle réussisse. Il la materne, lui enseigne la littérature, les arts, la musique, la nourrit sainement, rencontre ses professeurs. Au début du roman, il prépare avec soin une superbe fête pour la fin d’études de Tirza. Mais sa femme revient et ça complique les choses. Qu’importe, il fait avec, buvant un peu trop pour se donner du courage. Ce qui l’entraîne dans une action totalement inappropriée.
Ce soir-là, Tirza doit lui présenter son petit ami, avec lequel elle va faire un long voyage en Afrique. Le père déteste immédiatement le jeune Marocain, l’affuble du nom d’un terroriste. Il va quand même les accompagner en Allemagne d’où il vont prendre l’avion puis disparaître en Afrique. Sans nouvelles, il décide de partir à la recherche de Tirzia mais c’est une tout autre personne qu’il va rencontrer…
Sacrée histoire très détaillée, avec une telle maniaquerie sur les motivations du héros que j’ai eu un certain mal à poursuivre. Mais après, on a envie d’en savoir plus sur ce type bizarroïde, comment il digère sa mise au placard, comment il accepte que sa femme vienne à nouveau lui pourrir la vie, pourquoi il commet cet acte grave lors de la soirée de sa fille puis comment il met de côté sa jalousie pour accepter l’ami de sa fille qu’il abhorre…
C’est que dans la tête de ce pervers même pas narcissique, il s’en passe de drôles ! Et même si on peine à s’attacher à lui, les moment qu’il passe en Namibie avec sa rencontre le rendent très touchant. La fin, totalement inattendue, très dure, incite à relire certains passages en fonction de la nouvelle donne. Très bon livre !
Tirza, d’Arnon Grunberg chez Actes Sud, 2006. 432 pages, 23,80 €.