Inénarrable, loufoque, tarabiscoté et absurde pavé de Tom Robbins …

Si vous avez apprécié même les cow-girls ont du vague à l’âme — porté à l’écran mais très très très réducteur forcément — vous  retrouverez avec frénésie l’intarissable auteur Tom Robbins qui nous raconte en un tome (de 638 pages drues) vingt-six mille aventures extraordinaires et extrêmement documentées sur une infinité de sujets tels la CIA, le Jugement Dernier, Fatima, la Vierge Marie, la Syrie, toutes sortes de mythologies, Matisse… Si vous ne connaissez pas cet énergumène, c’est l’occasion de vous y plonger.

Le héros, Switter, agent de la CIA, doit accomplir une mission pour plaire à sa grand-mère, femme de trempe et d’argent : remettre son perroquet chéri en liberté dans la partie du monde où ils sont le plus heureux. Et filmer l’affaire. Chemin faisant, il va accepter de rendre un autre service pas simple à un anthropologue anglais qui doit absolument lever un sort le concernant, un sort inavouable, jeté par un sorcier à tête de pyramide dans les environs de cet éden. Hélas pour tout le monde, lui, le perroquet et l’Anglais, il va bien rencontrer le chaman mais il sera à son tour victime d’un sort auquel il devra se soumettre sous peine de mort immédiate.
C’est donc en fauteuil roulant puis sur des échasses qu’il va nous balader jusqu’à un couvent au Moyen-Orient tenu par des nonnes légèrement défroquées, dont, à force de prière, l’une d’elles a retrouvé un hymen intact et une autre, a vu sa beauté inassumée saccagée par une excroissance miraculeuse.
Ces femmes, pas si chastes que ça, vont lui confier une nouvelle mission en accord avec son talent de décrypteur de codes secrets : interpréter une mystérieuse prophétie de Marie à Fatima et en rendre compte en haut lieu c’est à dire au pape himself.
Et bien d’autres péripéties qu’il est impossible de résumer et même d’évoquer tellement le bouquin est dense. Jusqu’à l’overdose parfois, mais c’est comme un super menu gastronomique : même au bord de l’indigestion, on n’a pas envie d’en laisser une miette car il est écrit d’une façon tellement drôle et réjouissante qu’on n’aimerait pas gâcher un si beau travail !

Féroces infirmes retour des pays chauds (Fierce invalids home from hot climates) de Tom Robbins 2000. 2012 pour la traduction française. Editions Gallmeister

Texte © dominique cozette

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