Autre rue, autres moeurs… Daguerre.

Cette charmante petite rue parisianissime présente une explosion de petits commerces à touche-touche sur  sa partie piétonne d’environ 500 mètres. Jugez plutôt : Sur près de 50 commerces on compte :

1 poissonnerie gigantesque
3 boucheries plus une rôtisserie-boucherie
2 fromageries hénaurmes
2 boulangeries dont une juste « pains spéciaux »
1 pâtisserie
1 glacier style classe
1 chocolatier belge dont le prénom est Jeff
1 sandwicherie
1 crêperie bretonne forcément
4 commerces de fruits et légumes paradisiaques, cirés chaque matin et arrosés
1 maison de la pâte non italienne, I suppose, sinon ça sera una pasteria
7 traiteurs mirifiques régionaux et exotiques dont 4 font également restauration sur place
1 boutique d’huile d’olive chicos
1 boutique de miel et autres naturalités
2 supermarchés  dont 1 Franprix et le Monoprix d’angle
3 cavistes
3 brasseries cosy blindées

Puis, au rayon non bouffe :
2 opticiens, normaux, comme tous les opticiens
1 bazar ancien mais moderne car ancien
1 boutique de chaussures assez moyenne
1 collanterie !!!
1 parfumerie Nocibé
I coiffeur Biguine
1 boutique vidéo avec plein de DVD récents pas chers
1 bijouterie des familles pas encore entrée dans le giron de LVMH
1 point fleurs, alias petite boutique mignonne et odorante
et 1 pharmacie, faut ce qu’il faut.

Et il manque, et il manque… y a pas quelques chose qui vous manque, vous ? Eh bien moi, il me manque une librairie.
Vous allez me dire qu’il y a une FNAC pas loin, sûrement. J’en sais rien, d’ailleurs. Alors je vais vous rétorquer qu’acheter ses livres dans une FNAC, c’est enrichir monsieur Pinault de PPR. Chacun fait ce qu’il veut de son blé, je le fais aussi, souvent par flemme. Mais une librairie de proximité, moi je trouve que c’est aussi sympa que le clocher d’un village.

Sinon, à l’autre bout de cette foire à la papille, là où les piétons sont assignés au trottoir pour cause de rares voitures, là où est encore the boutique de l’accordéon, se trouve le fief de la formidable artiste qu’est Agnès Varda. Il y a très longtemps, une cinquantaine d’années, elle avait acheté une cour toute pourrie avec une sorte de cabane insalubre. Aujourd’hui, elle a deux immeubles peints en rose (je ne crois pas qu’il lui appartiennent mais sa société de production occupe deux RdC) et, juste en face, une boutique avec toutes les créations de l’artiste, vidéos, livres, DVD, albums, produits dérivés et celles de feu son époux chéri, Jacques Demy.
Je vous parle d’elle parce que j’ai revu « les plages d’Agnès » où elle retrace sa vie de façon très ludique, très créative. Si vous voyez ce DVD, prenez-le, c’est vraiment un grand moment d’amour et de fraîcheur. Ça manque, parfois.

Texte, photo et dessin © dominique cozette

 

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