Mensonges sur divan à San Francisco

Mensonges sur le divan thriller psychanalytique, est écrit par un vrai professionnel de la profession, Irvin D. Yalom. Plusieurs histoires s’entrecroisent brillamment dans ce livre où se dévoilent beaucoup de travers : rapacité, vanité, sexualité débordante, rivalités impitoyables etc. Les pivots du roman sont un psy, Ernest Lash, et une avocate, Carol Leftman. Celle-ci, séduisante et talentueuse jeune femme, est persuadée que ce psy a poussé son mari à divorcer et, même si elle souhaitait qu’il dégage, elle ne digère pas qu’il en ait pris l’initiative. Donc le psy doit payer, et pour ça, elle va s’inventer un personnage provoquant afin de le piéger et de lui pourrir la vie. Et ça tombe juste au moment où le psy inaugure une nouvelle démarche : celle de la transparence absolue où le patient peut lui poser toutes les questions personnelles qu’il souhaite et auquel il devra répondre sincèrement. D’où des échanges chauds et pas très freudiens. Parallèlement, un autre psy, type très important, conseiller de Lash, qui souhaite prendre la présidence de la Société de Psychanalyse, est empêtré dans une affaire de fric pas très claire. Il ne peut en parler à personne de peur de perdre tout crédit et de devenir la risée de la presse. Quelqu’un lui conseille alors Carol, l’avocate, avec qui il va entreprendre une sorte de thérapie. Les histoires vont s’imbriquer de façon inattendue, en même temps que les personnages, principaux comme secondaires, seront racontés avec moult détails qui vont les rendre charnels, presque réels, attachants ou détestables.
Les séances d’analyse sont relatées avec précision — dialogues touffus, décors, gestuelle… — ainsi que les différentes réunions professionnelles et conférences sur l’éthique, les limites des contacts avec le patient, les risques d’une trop grande proximité. On en apprend pas mal sur ce petit milieu intriguant. On s’en amuse beaucoup aussi. Et au bout de cette aventure, le dénouement palpitant qui fait dire : flûte, c’est déjà fini !

Mensonges sur le divan d’Irvin D. Yalom, 2006. Le livre de Poche 2013. 624 pages, 910 €. Et Editions Points.
(je n’ai plus le nom de la personne qui a traduit).

Texte ©dominique cozette

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