Nina Childress, artiste vibrante

Je ne connaissais pas cette ex-punkette née en 61 à Pasadena, Californie, vivant actuellement à Paris, passionnée de clichés des années 50 qui représentent son fond de commerce, ayant beaucoup exposé partout. Après avoir étudié aux Arts Déco, elle fit partie du groupe punk Lucrate Milk puis du collectif des Frères Ripoulin (dont les deux principaux sont Pierre Huyghes et Claude Closky) connus pour leur appartenance à la figuration libre et aux graffiti. Et se mit à peindre dans ces mêmes années.

J’ai peu de doc sur elle mais ce que j’en ai appris et vu, c’est sa fascination pour les années 50/60 dont elle s’inspire depuis le début pour ses peintures et ses installations. Au CRAC de Sète sont accrochées des séries de tableaux copiés sur les Nudies américains, films sur les nudistes dans des situations de la vie courante en société comme jouer au ballon, prendre le thé. Ces tableaux, et deux très grands tirages de même facture, sont étonnants car on dirait qu’ils ont été conçus pour être vus avec des lunettes 3D, du fait des contours verts ou rouges des personnages. Une intense sensation de vibrations.

C’est entre l’impressionnisme et l’hyperréalisme, comme des photos bougées, c’est d’ailleurs réalisé d’après des captures d’écran, format écran. Le remarquable aussi est l’élégance des scènes car, malgré leur nudité, les personnages se tiennent bien, sont bien apprêtés, ont de bonnes manières. Les hippies n’ont pas encore fait leur apparition.

On peut voir des scènes de danse, d’immenses rideaux peints habillant les hauts murs du CRAC.

Il faut savoir aussi que Nina Childress a ses marottes, elle a peint beaucoup de Romy Schneider en Sissi, d’images de romans-photos et de scènes d’opéra. Pour se rendre compte de son foisonnement et de son éclectisme (créations criardes et géométriques, petits travaux très kitsch et pas forcément très jolis selon moi), il faut aller sur son site ici.

Cette exposition comporte trois autres belles artistes, Sylvie Fanchon avec « chair », Enna Chaton et ses impressionnantes photos et la mystérieuse Mirka Lugosi. A voir jusqu’en mai.

Texte © dominique cozette

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