Jean-Michel Gravier, journaliste, écrivain, auteur dramatique, chroniqueur TV et bien d’autres casquettes était avant tout noctambule. Il est devenu incontournable lorsqu’il a décroché sa chronique hebdomadaire au Matin de Paris, où il racontait tout, tout, tout sur ses déambulations parisiennes et cannoises. Je ne l’ai ni lu ni connu parce que je ne lisais pas le Matin, que je me fichais pas mal de ce qui se passait dans la nuit des autres, les miennes étant assez compliquées comme ça. C’était à la charnière des 80’s.
Donc encore un livre sur le passé, c’est pas que je recherche absolument ce flash-back, c’est qu’on m’a prêté ce recueil par ailleurs vanté dans une émission littéraire.
Donc on sort, on dîne, on dit des vacheries, on se fâche, on descend des lieux en flammes puis on les remonte, tout cela grouille d’infos complètement inutiles mais très amusantes. Ça nous replonge dans une époque où les seules façons de lancer quelque chose ou quelqu’un était le bouche à oreille, quelques médias et des locomotives. Ça s’appelait comme ça, les gens influents avec carnet d’adresse.
J’ai découvert une liberté de ton, un style parfois désuet, souvent vachard, mais toujours sincère et pétillant, j’ai retrouvé des marottes de l’époque, beaucoup de morts, d’endroits qui n’existent plus, d’indiscrétions (Mitterrand et Dalida !). Un homme qui ne cirait pas les pompes, en tout cas, qui ridiculisait le beauf du président, Hanin, Elkabach, Sinclair …
A la fin du livre, ses souvenir télé, où il devint esclave de Denisot, ses projections sur les décennies à venir, comment il imagine Vanessa Paradis trente ans plus tard (on y est, mais ce n’est pas du tout ça !), et une post-face sur une virée à Deauville, lorsqu’il bossait sur O’FM, en 92, deux ans avant sa mort. Distrayant.
Elle court, elle court, la nuit de Jean-Michel Gravier aux éditions Ecriture, 2014. 364 p. 23 €…
Texte © dominique cozette