La drôle de vie de Hans Fallada le buveur

Hans Fallada est le nom de plume de l’écrivain allemand Rudolf Ditzen. Né en 1893 dans une famille aisée, il a commencé ses frasques par un suicide réciproque  avec un ami étudiant. Ils se sont tous deux tiré dessus comme pour un duel et son ami est mort. Lui-même a été gravement blessé, inculpé de meurtre puis soigné en hôpital psychiatrique. Il quitte le secondaire pour faire plein de petits boulots. C’est dans cette prime jeunesse qu’il devient dangereusement addict à la morphine et à l’alcool. Grâce ou à cause de cela, il ne sera pas enrôlé pour la guerre de 14 mais connaîtra plusieurs séjours en prison ou en cures de désintoxication.

Peu à peu, il se met à l’écrire. Romancier, journaliste, il commet deux best-sellers parmi une flopée de bouquins dont plusieurs posthumes. Pour autant il ne se range pas des voitures. Après avoir divorcé de la mère de ses enfants, dans les années 40, il lui tire dessus sans l’atteindre ce qui lui vaut sa dernière incarcération où il doit gérer seul son gros problème de manque. Il meurt d’un arrêt cardiaque en 1947.

Le superbe roman graphique qu’en a tiré Jakob Hinrichs (site illustrations ici) tord la vie de l’auteur (lire ici ses aventures et sa production sur Wiki) de façon à y condenser, comme dans les rêves et sans trop de logique, les épisodes marquants de sa vie. On y voit le fameux  suicide, l’alcoolisme et les problèmes qui y sont liés, les troubles de l’addiction à la morphine, les sursauts de vie où il désire réellement s’en sortir, les séjours en prison, les étapes de son écriture etc. C’est dense et magnifique, les couleurs, le trait, les perspectives sont d’une grande originalité, le papier est très beau, c’est un livre arty. Super cadeau à (s’) offrir.

Hans Fallada, vie et mort du buveur par Jakob Hinrichs chez Denoël Graphic, 2015. 176 p. (prix ?)

Texte © dominique cozette

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